Fall For Lucifer

17.

Quelle triste vie. Oui mère. Ma jolie que fais-tu là toute seule. L'éternité c'est beaucoup trop long. Je m'appelle Côme. Impossible à l'oublier. Comment avez-vous su que j'allais à votre recherche. Je ne dois pas désobéir. Je ne devrais pas me rebeller. Votre âme est pure et tellement intacte. Je vous prendrais sous mes ailes. Je vous le promets. Jure-moi de toujours le porter. Tu ne sais que très peu de choses à mon sujet. Phosphoros. Tu mens Côme. Jamais je n'ai menti et je ne le ferai jamais. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Je n'ai pas peur de toi. Je te promets que rien ne changera entre nous. Emmène-moi avec toi. Synae acceptez-vous de prendre Lucifer, ici présent, pour époux. Oui. Je suis enceinte. Ne disons rien à personne. Tu te rends compte que ça va la tuer. Belzébuth. Non, Synae !

Subitement je me réveille en haletant fortement et je me retrouve assise sur mon lit. Je maintiens ma poitrine après avoir passé des mains frénétiques sur mon front et mes cheveux. Je dégouline de sueur, je pus l'horreur et la transpiration, j'ai chaud ; je ne sais absolument pas ce qu'il m'arrive.

Je m'assois en tailleur sur mon lit et pose les coudes sur les genoux tout en couvrant mon nez de mes mains.

- Qu'est-ce que c'était que ça ? je murmure.

Je ferme mes yeux et viens mettre les paumes dans mon cuir chevelu. Je réfléchis à ce qu'il vient de se passer sauf que rien ne me vient. La sombre nuit et les rayons de lune viennent percer les stries de mon volet. Il est quelle heure ? 4h33.

- Bordel.

Je souffle agacée puis reste sur mon lit dans la même position et me rends compte de plusieurs petites choses, sûrement bénignes. Tout d'abord, mon cœur. J'ai l'étrange impression qu'il bat très lentement alors que ce dernier palpite. Ensuite il y a ma tête. Par je ne sais quel moyen, j'y entends mon cœur et c'est comme si je percevais le flux de mon sang monter au cerveau et cogner ma boîte crânienne.

- Un médoc anti-migraine !

Je quitte ma position précipitamment et me rue vers la cuisine. Soudain je tombe à genoux sur le parquet et me maintiens la tête fermement. Elle me fait atrocement souffrir ! Plusieurs cris perçants menacent de sortir de ma gorge et par la même occasion déchirer mes cordes vocales, tant bien que mal je les en empêche et reste sur le sol sans bouger. Mais il se passe quoi à la fin ?

Je ne veux pas que quelqu'un s'alarme ou prévienne les urgences, je me dois de retenir ces cris et de ne pas bouger. Je demeure donc sur le plancher en train de souffrir le martyr sans que je ne sache l'origine de cette effroyable migraine.

Et là, c'est la fin du tunnel. Tout s'illumine dans mon esprit.

Je viens de retrouver mes souvenirs. Tout. Je me souviens d'absolument tout. Absolument tous les détails. Tout ce qu'il s'est passé dans ma vie antérieure me revient comme si je l'avais réellement vécu. Je me rappelle chaque élément, chaque petite information, même partielle. C'est comme si j'étais Synae ; je vois au travers de ses yeux. Je la revois en Grèce dans son habitat, je revois sa première rencontre avec Lucifer, sa vie en Enfer, tout. Et, ce sont exactement les mêmes souvenirs que dans les rêves qu'il me transmettait. Tout est pareil. Rien ne change.

Comme par réflexe je pose ma main sur mon collier, ce dernier est tiède et une forte lumière s'en émane. Au lieu de l'enlever et de le jeter à l'autre bout de la pièce je le serre encore plus fort, ferme les yeux et souris. Maintenant, je sais ce qu'il s'est passé du point de vue de Synae.

Et c'est donc comme ça que mon aïeule vivait à ses côtés ? Et elle était enceinte ?!

- Oui elle l'était.

À la vue de Lucifer dans la pièce je sursaute et pousse un petit cri. Ne pas le regarder, surtout pas !

- Ce n'est que moi, sourit-il.