Le piège

Chapitre 12 : « Plus de peur que de mal... »

Akim n'avait même pas eu le courage de rentrer chez lui. Il avait découché pour la toute première de sa vie. Il avait préféré rester chez Ibou, le temps de trouver le courage d'affronter ses parents. Il n'oserait même pas les regarder dans les yeux, Safia encore moins.

Ibou avait essayé de calmer le jeu mais il ne savait pas quoi dire. Il ne voyait pas pire que d'avoir un enfant avec une femme manipulatrice et nombriliste telle que Maty. Par contre, il conseilla à Akim de dire toute la vérité à Safia avant que la vipère ne s'en charge. Le problème d'Akim était qu'il ne voulait surtout pas que Safia mette un terme à leur relation de manière définitive.

Akim avait les yeux rouges tellement il avait pleuré :

-AKIM : Man pourquoi il a fallu que je réfléchisse avec le pantalon au lieu de réfléchir avec ma tête ? Rien de tout cela ne serait arrivé si je m'étais abstenu. Jamais je ne me le pardonnerai bro, jamais.

Ibou lui avait suggéré de dormir un peu, mais Akim refusa. Il resta donc éveillé jusqu'à l'aube. Après la prière de l'aube, il se décida à rentrer chez lui. Ses parents revenaient tranquillement de la mosquée lorsqu'il arriva chez lui. Il ne put garder le secret longtemps, il lui fallait voir la réaction de ses parents. Il les salua et une fois à l'intérieur, il s'ouvrit à eux:

-AKIM : Papa, maman je dois vous parler de quelque chose de vraiment déplaisant. J'ai fauté et je le regrette amèrement. Tout d'abord, je vous demande pardon. Je suis sincèrement désolé car ce que j'ai fait est impardonnable. J'ai mis Maty, la fille dont je vous avais brièvement parlé, enceinte. Je prendrai toutes mes responsabilités pour mener à bien ma paternité, sans plus.

Les parents d'Akim se regardèrent. Ils voyaient nettement que leur fils était abattu et c'était déjà puni tout seul. Son père lui dit alors :

-PAPA ASSANE: Nous ne te ferons pas de reproches. A ta tête, nous savons que cette nouvelle ne t'enchante pas du tout et je pense que c'est assez suffisant comme punition. Je ne te forcerai pas à épouser une femme dont la grossesse ne te réjouit pas. C'est mature de ta part de dire que tu assumeras tes responsabilités. Sèche tes larmes et dis-toi que c'était écrit. Maintenant vas te reposer mon fils, Dieu est grand.

La maman d'Akim (maman Marième) était super peinée de voir combien son fils avait dépéri en l'espace de 24H. Bizarrement, elle n'avait jamais vraiment senti Maty. Elle n'avait vu que des photos d'elle mais cela lui avait suffi pour qu'elle se fasse une petite idée d'elle. Cependant, elle n'avait rien dit à son fils. Elle attendit le réveil de ce dernier pour se rendre dans sa chambre et lui parler :

-MAMAN MARIEME : Akim, je veux que tu te lèves, que tu pries à nouveau et que tu rendes grâce à Dieu. Demandes lui pardon aussi. Tu as commis une erreur certes mais l'erreur est humaine. Je n'ai jamais voulu te le dire mais à chaque fois que tu me montrais les photos de Maty, je n'étais pas tranquille. Mon intuition ne me trompe jamais. Sache que tu auras tout notre soutien mon fils. Nous sommes fiers de l'homme que tu es devenu.

Akim se mit à genou et pleura à nouveau sur les cuisses de sa mère, comme un bébé. Il avait imaginé le pire scénario avec ses parents or ils s'étaient montrés indulgents et compréhensifs. Que serait-il devenu s'il l'avait banni ou exigeait d'épouser Maty ?

Il parla à sa mère de son inquiétude. Il lui raconta qu'il avait rencontré une perle. Il lui expliqua tout dans les détails. Sa mère lui conseilla de tout raconter à Safia et cette dernière saura comment gérer ses parents mais il fallait impérativement qu'il le fasse. Dieu seul sait ce qu'elle lui racontera.

Akim prit son téléphone et envoya un message à sa copine. Il lui demanda quand sera-t-elle disponible car il voulait lui parler de quelque chose d'important. Safia avait quelque chose de prévu avec ses anciens camarades de classe, mais elle décida d'annuler dès réception du message d'Akim.