Le piège

Chapitre 14 : « Les doutes... »

Akim avait déposé Safia chez elle. Cette dernière lui avait fait promettre de lui rapporter de manière honnête les propos de ses parents, la concernant. Il promit de le faire.

Safia trouva son grand-frère quand elle rentra chez elle. Il était venu regarder un match de football avec son père et lui parler en même temps de sa nouvelle copine. Cela n'avait malheureusement pas abouti avec celle avec qui nous étions sortis le soir où je me suis réconciliée avec Akim. Cette dernière était apparemment mariée. Oui j'ai bien dit mariée. Samir et ses potes l'ignoraient. Il avait fallu qu'une amie de son mari la reconnaisse et la dénonce devant tout le monde. Samir ne comprit rien. La fille lui plaisait énormément mais il était hors de question qu'il sorte avec la femme d'autrui.

Une de ses ex avec qui il avait gardé de très bons rapports lui avait présenté à une de ses cousines, Seynabou. Samir nous avait expliqué qu'elle était divorcée et mère d'un enfant. Cela ne lui posait aucun problème et à mes parents non plus. Ce qui comptait pour eux c'est que ce soit une femme bien. Elle avait brièvement parlé à Samir des motifs de son divorce. Seynabou était mariée à un homme étrange.

En effet, elle avait rencontré Issa à la sortie d'un séminaire auquel elle avait assisté. Il n'avait rien de spécial, mais était très charmant. Il n'avait rien à envier aux beaux gosses car il savait y faire avec les femmes. Et puis, il avait un corps magnifique. Au début de leur conversation, Nabou était un peu sur ses gardes, mais quand elle se rendit compte qu'il était inoffensif, elle baissa sa garde. Il lui expliqua qu'il travaillait au sein d'une ONG que Seynabou connaissait seulement de nom. Ils échangèrent leurs contacts avant qu'ils ne partent chacun de leur côté.

Ce n'est que dix jours plus tard qu'Issa lui téléphona afin de l'inviter prendre un verre et faire plus ample connaissance. Le courant passa et ils décidèrent de se donner une chance. Ils sortirent ensemble un an avant de faire le grand saut. Nabou ne manquait de rien. Elle vivait dans de bonnes conditions et son mari gérait toutes les dépenses. Le hic c'était qu'il ne faisait rien avec sa femme. Toutes ses sorties ne se faisaient qu'avec un petit groupe d'amis qu'il fréquentait depuis le lycée. Jamais il n'avait proposé à son épouse de sortir avec lui. Tous les vendredis soirs, avec son groupe d'amis, ils se faisaient une virée au restaurant pendant ce temps-là, Nabou restait chez elle à attendre son retour. A chaque fois qu'elle lui faisait la remarque, il lui disait que ce n'était pas parce qu'ils étaient mariés qu'ils étaient obligés de tout faire ensemble. Il tenait à sa liberté. Nabou prenait sur elle et laissait couler à chaque fois.

Un matin à son réveil, Issa demanda à sa femme d'aller passer la journée chez ses parents car il avait besoin de rester seul. Nabou refusa. Elle n'avait pas prévu de sortir ; Après une dispute, c'est Issa qui s'en alla et ne revint que vers 23H sans donner d'explication.

Nabou ne savait plus quoi faire. Elle avait l'impression qu'il l'avait épousé juste pour qu'elle soit gardienne de sa maison. Ce qui fait que la routine ne s'installe pas chez les couples, c'est le fait qu'ils sortent de temps en temps, qu'ils aillent au resto, en weekend, au cinéma etc. Issa le faisait bien mais seulement avec ses amis pas avec sa femme. Elle s'ennuyait à mourir. Il arrivait qu'il lui fasse des cadeaux onéreux, c'était bien beau mais ce qu'elle voulait c'était faire des activités avec son mari, passer du temps ensemble et cela en dehors de leur quatre mur. La situation empira quand elle tomba enceinte. Elle ne le voyait presque plus. Il sortait très tôt pour ne revenir que très tard. Il disait qu'il était très occupé et devait gérer son business ; Il travaillait pour un organisme de la place mais avait également son propre business. Nabou en avait marre de sa vie monotone. Elle avait essayait plusieurs fois et elle finit par décider de demander le divorce après son accouchement. Son ex-mari était auto suffisant. Il n'avait pas besoin d'une femme dans sa vie. Il s'en sortait bien tout seul. Il savait cuisiner, préférait repasser ses habits lui-même, idem pour laver ses caleçons. Il n'aimait pas être chouchouté.