Chapitre 21 : « Le repentir... »

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Maty et Akim avaient discuté jusqu'au retour de Safia. Il expliqua à cette dernière que Maty lui avait envoyé un message et qu'ils avaient un peu parlé de son état de santé car ça n'allait pas très fort. La grossesse de Maty inquiétait beaucoup Akim. Il avait peur ; Peur qu'elle ait des problèmes de santé. Il alla prendre une bonne douche et laissa Safia regarder la TV. Maty lui tapait sur le système. Qu'avait-elle à tacler son mari ? Le mariage ne l'avait apparemment pas découragé. Vu qu'elle continuait de le contacter, c'est qu'elle gardait toujours espoir. Safia ne voulait surtout pas que son mari se rende compte que le fait qu'il garde le contact avec son ex, enceinte de lui, ne lui plaisait surtout pas.

Sans même réfléchir, elle prit son téléphone et lui envoya un message :

-SAFIA : Maty tu es pathétique. Tu t'accroches à quelqu'un qui a définitivement tourné ta page et qui s'efforce de te répondre uniquement parce qu'il a peur qu'il t'arrive quelque chose du fait que ta grossesse soit complexe. Où est donc passé ta dignité ?

Maty lut son message plusieurs fois avant de lui répondre :

-MATY : C'est toi qui es pathétique Safia ! S'il a tourné ma page, pourquoi m'envoies-tu un message ? Tu te sens menacée ma pauvre. Saches une chose : avec ou sans enfant, Akim et moi sommes liés. Tu sais ce qui me fait marrer ? C'est que lorsqu'il saura quel genre de femme tu es, il te maudira. J'ai tous les défauts du monde mais je ne joue pas un double jeu contrairement à toi. Je connais très bien ton mari ; Je connais chacun de ses points faibles ; Je le connais par cœur. Certes tu es sa femme, mais j'ai déjà une longueur d'avance sur toi. Profites bien de ton séjour Mme Diagne.

C'était Safia qui avait initié la discussion en pensant qu'elle arriverait à décourager Maty mais c'était l'inverse qui s'était produit. Elle avait montré un signe de faiblesse face à l'ex de son mari. Maty était plus que jamais déterminée à se battre pour « son Akim ». Elle s'était rendu compte qu'elle avait tout gâché entre eux lorsqu'ils étaient en couple. Elle avait la chance d'avoir un homme sérieux et elle s'était arrangée pour le faire fuir. Parfois, il faut se séparer d'une personne pour se rendre compte de combien elle compte pour nous. Maty prenait acquis Akim pour acquis. Elle avait toujours cru que quoiqu'elle puisse faire à son copain, il ne la laisserait jamais tomber. Elle s'était gourée. Mais elle avait énormément appris de ses erreurs.

Akim lui avait donné la volonté de devenir une personne meilleure et elle ferait tout pour atteindre cet objectif.

Maty se sentait tellement seule. Elle se demande parfois si ses parents l'aiment réellement. Elle ne connait ni l'amour maternel ni celui paternel. Leurs relations n'étaient basées que sur le matériel. Il arrivait que Maty reste deux ou trois semaines sans avoir des nouvelles de ses parents. A chaque fois qu'elle leur faisait le reproche, ils s'arrangeaient pour lui faire beaucoup de cadeaux ou lui envoyaient des sous, histoire de se racheter. Mais ce n'était pas ce dont elle avait besoin. Elle voulait ressentir leur amour, leur présence, leur soutien. Cela n'arrivait que quand il se passait quelque chose de douloureux comme le problème chez sa grand-mère.

Vous rendez-vous compte qu'ils ont tous les deux une petite vie de famille tranquille et rangée. Ils avaient refait leurs vies et semblaient oublier l'existence de leur fille ainée. Maty avait supplié sa mère de venir au Sénégal afin qu'elle puisse enfin rencontrer ses petites sœurs. Ses parents n'étaient pas venus au Sénégal depuis au moins dix ans. Leurs relations étaient plus virtuelles qu'autre chose. Maty se sentait abandonnée et délaissée. Ses sœurs avaient quant à elles, ce privilège.

Après l'obtention de son bac, Maty croyait que ses parents lui auraient proposé de venir étudier à l'étranger, mais ce n'était pas le cas. Elle avait insisté auprès d'eux, mais elle avait fini par se rendre compte que cela ne faisait même pas partie de leur programme. Contrairement à Safia et à Mbayang, elle ignorait ce que c'était la vie de famille et avait toujours envié ses amies, pour cette raison. Elle avait grandi chez ses grands-parents qui n'avaient jamais voulu qu'elle ressente le vide laissé par l'absence de son père et de sa mère. Il l'avait donc éduqué comme une reine et chouchouté comme il se devait, un peu trop même.

Le piègeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant