Le piège

Chapitre 23 : « Les aveux... »

Maman Marième s'était presque jetée dans les bras de sa fille unique :

-MAMAN MARIEME : Zahra, Alhamdoulilah (Dieu merci), tu es enfin là. Salues la femme de ton frère, elle s'appelle Safia.

Zahra s'exécuta. Elle donna la main à sa belle-sœur puis serra son frère fort contre elle. Safia remarqua que Zahra l'avait à peine regardée. Mais elle le prit positivement. Sa famille lui avait manquée et c'était normal après tout qu'elle agisse ainsi.

Papa Assane, orgueilleux et fier ne bougea pas de son fauteuil. Zahra remarqua qu'il faisait toujours mine de continuer à regarder la TV. Elle se mit à genou et pleura. Elle connaissait son père et savait qu'il lui en voulait d'avoir disparu de la circulation. Elle lui demanda pardon, les larmes aux yeux.

Son père lui demanda de se rasseoir. Zahra savait qu'elle avait fauté ; Cependant, elle leur devait une explication :

-ZAHRA : Je sais que vous m'en voulez tous et c'est normal. Je vous ai abandonné, sans aucune raison valable. Je ne sais même pas quoi dire ni par où commencer. Vous savez tous combien j'aime Amadou, n'est-ce pas ?

Personne n'hocha la tête. C'était évident qu'elle aimait son mari vu qu'elle l'avait choisi au détriment de sa propre famille, elle poursuivit de plus belle :

-ZAHRA : Une voisine était venue me confier qu'elle l'avait croisé à plusieurs reprises avec la même femme et qu'elle les soupçonnait d'entretenir une relation. C'est là que mon cauchemar a commencé. Je me suis remise en question. N'étais-je pas une bonne épouse ? Toutes les personnes qui me connaissent savent que je suis une épouse dévouée et soumise. Je n'ai même pas voulu trouver un emploi pour me dédier à lui à 100%. Je sais que tu m'en veux à cause de cela papa et je te comprends. Tu as tout fait pour nous mettre dans les meilleurs établissements et tu as dépensé une fortune pour nos études et je me retrouve aujourd'hui à être femme au foyer. Je n'avais plus de temps pour ma propre famille, j'étais omnibulée par mon mari et sa famille. Et lui comment il me remercie ? En me trompant.

Sur le coup, je n'ai rien dit à Amadou. J'ai mené ma propre enquête et j'ai fini par découvrir que c'était vrai. Il avait une petite amie. Cette dernière travaillait dans le même immeuble que lui ; Elle est divorcée avec une fille. Le plus choquant dans cette histoire c'est que si on était jamais venu me le raconter, je n'y aurai jamais cru car il n'a changé aucune de ses habitudes il rentrait à l'heure, s'occupait toujours aussi bien des enfants et de moi. Il était pas du tout distant. Aucun comportement louche, rien.

Je me suis mise à fouiller afin de trouver réponse à mes questions. Je m'empressais de prendre son téléphone lorsqu'il le déverrouillait avant qu'il ne se verrouille à nouveau.

Un soir, je suis même allée jusqu'à le suivre, pensant qu'il allait la retrouver. Ce n'était pas le cas. Il ne se rendait jamais chez elle. Ils se contentaient de se voir dans des endroits publics. Il la respectait vraiment.

Le fait de ne rien faire de ma vie, faisait que j'avais plus de temps pour jouer à l'inspecteur Colombo. Je n'osais en parler à personne. J'avais tellement HONTE. Cela me rongeait de l'intérieur de savoir que mon mari avait une liaison. Je n'ai pas osé lui posé directement la question, jusqu'au jour où il est venu me parler :

-AMADOU : Zahra, cela fait deux mois que je veux te parler de quelque chose, mais je ne trouvais jamais le bon moment. Les gens aiment parler alors je préfère que tu l'entendes de ma bouche. J'ai pris une deuxième femme hier. J'ai demandé sa main et on me l'a accordée. J'aimerai que tu saches que cela ne changera rien à nos rapports. Tu es ma première femme, celle qui m'a fait connaitre la joie d'être papa et mari. Je ne l'ai pas épousée parce que ça ne va pas entre nous. Je ne saurai t'en donner les raisons. Mais en gros, je veux que tu saches que je n'aie absolument rien à te reprocher et que je t'aime. Mes sentiments à ton égard n'ont pas changé non plus.