Chapitre 6 : « Quand le hasard fait bien les choses... »

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Maty avait téléchargé une application afin de commander un taxi qui viendrait la récupérer directement chez elle. Elle vit que ce dernier arriverait dans cinq minutes. Elle embrassa alors ses grands-parents avant de leur dire au revoir.

Maty avait hâte d'arriver chez Safia pour lui dire ses quatre vérités. Elle n'avait même pas prévenu son amie. Elle voulait la mettre devant le fait accompli.

Safia était allongée dans sa chambre et fixait son plafond ; C'était comme si elle cherchait une réponse divine. Elle était complètement déboussolée.

Maty arriva tranquillement chez Safia. Elle sonna et c'est Samir qui lui ouvrit la porte. Il était passé chez ses parents pour essayer de remonter le moral à sa sœur. Maty le salua, en lui faisant un peu de charme, comme elle savait si bien le faire. Cela laissa Samir indifférent. Elle lui demanda si sa sœur était là et Samir lui répondit qu'elle était actuellement hors de Dakar, en croisant les doigts pour que cette dernière ne sorte pas de sa chambre. Il savait que le fait de voir Maty ne ferait qu'empirer la situation. Maty rappela donc un taxi et s'en alla. Avant elle demanda à Samir de dire à sa sœur de l'appeler car c'était urgent. Samir lui fit oui de la tête avant de refermer la porte. Le simple fait qu'il ait vu Maty avait gâché sa journée. C'est fou comme il la détestait. Elle est arrogante et superficielle.

Il alla retrouver sa sœur dans sa chambre puis lui raconta que sa copine était passée et qu'il lui avait dit qu'elle était actuellement hors de Dakar. Son frère n'aurait pas pu faire mieux. Safia ne voulait plus rien avoir à faire avec Maty. Combien de fois avait-elle voulu quitter leur espèce de groupe ? Si elle était toujours amie avec Maty c'était grâce à Mbayang. C'est le genre d'amie qui a horreur des problèmes, disputes etc. Son but premier est que ses amies restent proches, unies et soudées.

Cela faisait quelque jour que Safia n'avait pas parlé à Mbayang. Cependant, cela n'avait rien à voir avec l'histoire avec Maty, non. Mbayang était en plein rangement. Elle avait pu obtenir un stage avec l'aide de son université et pour cela, elle se devait de déménager quelque temps à DC...

Les parents de Safia avaient remarqué que quelque chose clochait chez leur fille. Ils lui avaient posé la question, mais ils n'avaient pu tirer aucun vers de son nez...

Safia rêvait d'avoir un homme à l'image de son père. En effet, ses parents se sont rencontrés au Maroc alors que son père Moussa étaient allés faire des études en médecine. Ses parents ne voulaient pas qu'il continue de subir les conséquences des interminables grèves de l'université de Dakar. Ils avaient donc tout fait pour l'emmener au Maroc, plus précisément à Casablanca. C'est lors de l'anniversaire de l'un de ses camarades Marocains, que Moussa avait vu Bouchra pour la première fois. Elle lui avait tapé dans l'œil car c'était la fille la plus discrète. Elle était dans son coin, et ne faisait que sourire. Moussa n'avait pas arrêté de la regarder. Ce n'est que le lendemain qu'il en avait parlé à son camarade de classe qui lui avait demandé de laisser tomber. Il voulait lui épargner des problèmes de racisme. Cela ne découragea pas Moussa pour autant. Il avait tellement insisté auprès de son ami que ce n'est que trois mois plus tard qu'il avait fini par lui donner les coordonnées de Bouchra. Le courant était très vite passé entre eux. Mais c'était une relation cachée. Bouchra lui avait dit que sa famille était contre le mariage avec les étrangers ; Que cela n'avait rien à voir avec le fait d'être raciste. Ils se disaient juste que deux personnes qui avaient des cultures et origines différentes ne pouvaient pas cheminer ensemble ; Que cela ne ferait qu'emmener des problèmes. C'était arrivé deux fois avec des cousines à elle et toute la famille avait généralisé le problème.

Ils filaient tranquillement le parfait amour jusqu'à ce que Moussa commence à avoir marre d'être l'amant caché de Bouchra. Il avait fini ses études et était sur le point de rentrer au Sénégal afin de pouvoir entamer sa carrière de médecin. Il exigea donc à sa tendre Marocaine de lui présenter à ses parents afin qu'il puisse demander sa main. Au début, cette dernière était réticente, mais elle finit par céder tellement Moussa avait été endurant et persévérant.

Le piègeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant