Au final je n'ai pas beaucoup dormi. Je me suis réveillé tôt tellement mon crâne était au supplice. Et puis j'ai repensé au coincé. A ce que j'ai aperçu. Plusieurs scenarii se forment dans ma tête. Je peux avoir une imagination très fertile. On dit que c'est caractéristique des filles d'interpréter tout, d'imaginer plein trucs. Le côté féminin en moi doit être exacerbé. Je souris à ma propre connerie.
Il est 11h quand je décide de me lever. Oh la vache, ça tourne un peu. Je dois avoir encore quelques grammes d'alcool dans le sang. Je me fais la promesse de ne plus me mettre aussi minable. Promesse faite à moi-même à de multiples reprises mais jamais respectée.
Je sors de la chambre sans faire de bruit, Hugo roupille toujours. Oui je confirme, il ronfle telle une locomotive à vapeur. Par contre le calme règne en maître dans le reste de l'appart. Quand j'arrive dans la cuisine Fauve y est et boit du coca. Comme quoi j'avais raison. C'est bon pour les lendemains de cuites.
On se fait un gros câlin avec plein de petits bisous sur les joues et le bout du nez. Notre relation est particulière et certainement ambiguë au regard des personnes qui ne nous connaissent pas. Elle et moi c'est à la vie à la mort. Elle connait tout de moi et moi tout d'elle.Je me prends un verre d'eau et me vient une idée que je juge lumineuse sur l'instant. Mon esprit crie vengeance ! Je me précipite dans la chambre de Camille et lui jette l'eau sur sa belle gueule ! Trop fier de moi !
- Et ouais mec, y a pas que toi qui a le monopole de ce genre de réveil merdique ! T'es d'accord pour dire qu'on fait pas mieux en la matière, non ? lui dis-je avec un sourire qui se veut diabolique.
Mince, il y a eu des dommages collatéraux. Le coincé s'en est mangé également. Ouais ben c'est pas comme si c'était grave. Il jette les draps à ses pieds. Putain mon cœur loupe sûrement plusieurs battements. Je ne peux plus faire le moindre geste, aucun son ne sort de ma bouche pourtant grande ouverte. Camille saute du lit et recouvre Adam des draps. Son corps n'est qu'un vaste champ d'ecchymoses. Son torse, son dos, ses bras. Le coincé enfoui sa tête dans l'oreiller. Il ne veut pas ou ne peut pas me regarder. Comment on peut se retrouver dans un pareil état ?
Camille me parle mais je ne l'écoute pas, je ne peux pas, je suis trop sous le choc. Mon cerveau ne capte plus rien en dehors de l'image de ce corps brutalisé. Je ne suis pas prêt d'effacer cette vision de mon esprit.- S'il te plait Yannis, sort me répète-t-il doucement. Et garde pour toi ce que tu viens de voir. Ok ?
Je hoche la tête et finis par faire ce qu'il me demande. Je fais un pas après l'autre comme un automate et retourne à la cuisine. Toute la bande est levée et prend le petit-déjeuner.
- Yannis, tu ne te sens pas bien ? T'es tout blanc, s'inquiète Amandine.
- Si si ça va. Je suppose que j'ai trop abusé hier. Je vais prendre ma douche, ça va me faire du bien.
Je n'ai pas fait deux pas que Camille est derrière moi. Il met une main sur mon épaule comme pour me faire passer un message que je n'arrive pas à décrypter. Mon cerveau ne peut pas réfléchir.
Dans la salle de bain je fais face au miroir, attendant sans doute que mon reflet me donne des réponses aux questions qui se bousculent dans ma tête.
Je prends une longue, très longue douche. Avec de la chance les autres seront partis qu'en j'en sortirais. Je ne pourrai pas rester avec eux à faire comme si de rien n'était, comme si je ne venais pas de voir un truc atroce qui me retourne l'estomac. Je vais dans ma chambre m'habiller. Je fais tout pour retarder le moment fatidique où je me retrouverai face au coincé. Qu'est-ce que je vais lui dire ? Non c'est mort, je suis incapable de me retrouver dans la même pièce. Je vais m'enfermer dans la chambre le restant de la journée. Je suis mal. Pour ne rien cacher je suis inquiet parce que ça à tout l'air d'un passage à tabac. Qu'est-ce qu'il a bien pu faire pour être victime de ces coups ? Peut-être que c'est un petit dealer ? Non ce serait étonnant que Camille ait ce genre de fréquentations et surtout il ne nous aurait jamais présenté un mec pas net. Ça y est mon cerveau est en surchauffe et mon imagination fait des grands huit.Putain je n'ai plus que cette vision en tête. Rhaaa ! Je n'ose imaginer sa douleur et je comprends mieux son regard emplit de tristesse. J'espère que Camille ne risque rien à ses côtés. Faut qu'on en parle tous, les deux.
Ce que je ne m'explique pas par contre ce sont les différentes émotions que j'éprouve en présence du coincé et encore moins la réaction physique sous l'effet d'un baiser ... avec un mec... Un sentiment nouveau pour moi que je ne souhaite pas analyser pour le moment, trop compliqué. J'en ai honte.
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Sauve-moi des flammes (MxM). Tome 1 (à corriger)
Любовные романыAvant que le feu ne prenne possession de tout mon être, je dois faire des changements, bousculer ma vie telle qu'elle est aujourd'hui.