Chapître 29

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Mes parents, Fauve et Camille arrivent en début d'après-midi. Je leur fait un timide sourire en espérant que celui-ci leur exprime toutes mes excuses. Je retiens mes larmes et vu comment leurs yeux sont brillants, eux aussi. Mes colocs partent à la cafète de l'hôpital pour nous laisser un petit moment mes parents et moi. Maman s'écroule sur ma poitrine et papa me tient fortement la main. Ils sont tellement soulagés que je sois réveillé, vivant.
J'aime mes parents, j'ai une confiance absolue en eux. Je peux tout partager avec eux. C'est pour cela que je leur raconte tout, absolument tout. Ma difficulté à exister avec toute cette souffrance qu'il y a en moi. Je n'ai pas voulu leur faire de mal, simplement soulager le mien. Pendant plus d'heure je déverse tout ce que j'ai sur le cœur, tous mes tourments. Mon père est assis sur le lit et je suis dans ses bras, contre son torse. Il me console tout en pleurant, mon père si pudique d'ordinaire. Pour des parents entendre leur enfant déclarer qu'il préfère mourir plutôt que vivre doit être terrifiant. Comme je l'avais supposé ils se reprochent de ne pas avoir mesuré l'étendue de mon mal-être, ils me savent sensible mais pas au point de souffrir si profondément. Ils insistent pour que je consulte un médecin psychiatre pour soigner ma dépression. Ils me proposent de rester vivre un moment avec eux. Le temps que je reprenne pied. Je vais y réfléchir mais je ne peux pas lâcher mon travail, au moins à travers lui je me sens utile même si ce n'est pas assez pour combler un vide. Je me fatigue et ils décident de rentrer. Demain ils viendront accompagnés de mes grands-parents.

Fauve et Camille attendaient certainement tout ce temps dans le couloir de l'hôpital car deux minutes après le départ de mes parents ils pénètrent dans la chambre. Je détourne le regard. J'ai honte de leur faire subir ma déchéance. Je m'en veux d'être aussi faible et de ne rien trouver de mieux que fuir. Peu importe jusqu'où cette fuite me mène. Camille et ma tigresse s'allongent de chaque coté, je suis pris en sandwich et malgré que l'on soit à l'étroit j'aime leur manière de me dire qu'ils seront toujours là pour moi. Pas besoin de mots pour exprimer cela.
Je demande où est Adam. Ils s'échangent un regard lourd de sens. Ok. Cette nuit était bien un rêve. Je m'oblige à ne pas pleuré mais je m'enferme dans le mutisme. Pour alléger l'atmosphère, ils évoquent les dernières folies de Capucine et Laure, elles se sont entichées de jumeaux et à priori le libre échange est de rigueur. Je ne peux m'empêcher de sourire. Est-ce qu'un jour elles vivront indépendamment l'une de l'autre ? Elles sont tellement fusionnelles, je ne les imagine pas séparées. Les hommes de leur vie devront les accepter telles qu'elles.
Je sens une hésitation quand Fauve me parle de notre Dandy national... il serait éperdument amoureux d'une très belle jeune fille.
Elle est interrompue dans ce qui s'annonçait le scoop du siècle. On toque à la porte et ma petite sœur Orlane fait son entrée en fanfare. Elle est tout sauf discrète. Elle porte une énorme peluche, un bisounours.

- Tiens un compagnon pour les fois où tu t'ennuies, me dit-elle en me claquant une bise sur le nez.
Camille et Fauve se sont relevés du lit et elle leur fait un clin d'œil.

- On débarque du train, pfff. On est venu directement jusqu'ici. Nous ne sommes pas encore passés voir les parents.

- Qui est avec toi ? Une de tes amies ?

Elle pique un de ces phares. J'ai un signal d'alarme qui s'allume automatiquement dans la tête.

- Euh... ben non, c'est un ami

- Un ami ou PE.TIT.AMI ?
Camille et Fauve éclatent de rire. J'ai l'impression d'avoir loupé un truc là.

- Ne t'occupe pas de ça pour l'instant, pense plutôt à te remettre sur pieds, me dit-elle. Tu sauras le reste bien assez tôt.
Les deux autres se marrent toujours. C'est quoi l'embrouille ? J'aimerais bien le savoir mais mes yeux se ferment tout seuls. Je suis épuisé.

Quand j'émerge de nouveau je suis seul. J'entends des chariots circuler dans les couloirs. Je me lève, waouh, il faut que j'y aille doucement j'ai la tête qui tourne. Je vais jusqu'aux fenêtres. J'observe  la nuit, les étoiles et je repense au rêve de la nuit passée. Ça paraissait si réel. Mais oui, je vais faire ça, quand je rentrerai à Paris, j'irai le voir. Je n'ai rien à perdre. La situation ne pourra pas être pire, si ? Au moins je saurai s'il m'a pardonné mes propos, si j'ai des raisons d'espérer. J'aurai des certitudes.

Sauve-moi des flammes (MxM).                            Tome 1 (à corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant