Chapître 27

421 43 2
                                    

Qu'est ce qu'il se passe quand on est mort ? Je ne crois pas en Dieu, alors pour moi paradis et enfer ne veulent rien dire. Si jamais c'est réel, il est clair que je serais reçu parmi les flammes. Alors j'espère que ça n'existe pas parce que sincèrement le feu j'en ai ras le bol.

Non non non non !!! Pas encore, c'est pas vrai ! Putain ! J'ai vraiment la poisse ! Même ça je n'y arrive pas. Y a un bip bip à côté de mon oreille. Pourquoi on ne me laisse pas partir ? ils ne s'imaginent pas à quel point je serai soulagé. S'ils souffraient autant que moi je suis persuadé qu'ils me laisseraient tranquille. Tant pis pour eux, je n'ouvrirai pas les yeux. J'entends des murmures et des pleurs. Et voilà que ça se rajoute à mon désespoir. Je ne sais pas qui est autour de moi et je ne veux pas le savoir. Qu'ils dégagent ! Être seul c'est apparemment trop demander.

La porte s'ouvre et un homme somme tout le monde de sortir. Ben voilà qui est mieux. Ah non, il demande à mes parents de rester, il souhaite leur parler. Et merde. Je vais tout entendre et je n'ai pas envie de savoir ce qu'ils ont à se dire.
Le médecin se présente comme étant Dr Cariou, il est psychiatre. Il discute avec mes parents de ma première tentative, mais ils ne peuvent pas lui apporter de réponses puisque l'on a tout le temps évité ce sujet. Il veut savoir si j'ai montré des signes annonciateurs en arrivant chez eux. Pourquoi ma mère est venue au milieu de la nuit dans ma chambre, c'est qu'elle devait soupçonner quelque chose, sinon on ne va plus dans la chambre de son fils de 22 ans . Semble-t-il j'ai été sauvé in-extrémiste. Elle m'aurait trouvé au petit matin et c'en était fini. Je comprends que je suis dans ce lit depuis quatre jours et que l'on ne sait pas quand je me réveillerai, demain comme dans trois jours, ou plus tard.

Le médecin sort et ma mère éclate en sanglots. Mon père lui dit qu'il va chercher du café, lui aussi fui. Avant de sortir il lui propose d'inviter les autres à rentrer dans la chambre. Je n'entends pas ce qu'elle répond mais je le découvre très vite. Plusieurs personnes entrent et les murmures reprennent. Je perçois mieux ce qu'il se dit. J'ai honte de continuer à faire semblant. Ils devraient rentrer à la maison, ils perdent leur temps à rester à mon chevet. Ils attendent que je me réveille gai comme un pinson ? Ils se fourrent le doigt dans l'œil, ça ne se produira pas. Je suis un cas désespéré, c'est tout.

Ils viennent de partir, enfin, je vais pouvoir respirer. Il n'y a plus de bruit hormis ce satané bip bip.
Je me suis sûrement assoupi, on doit être en début de nuit, j'ai les yeux grands ouverts. Il fait noir dehors, le calme est revenu, ça me convient. Je me demande s'il pense à moi, s'il sait ce que j'ai fait, s'il sait que je l'aime et que j'en crève. Vu que j'échoue lamentablement à quitter cette terre, comment est ce que je vais pouvoir combler ce manque ? Il y a des personnes à qui tout réussi et d'autres pour qui tout n'est qu'obscurité. Est-ce parce que l'on a une propension à être malheureux ou à être heureux ?

Un personnel soignant vient d'entrer, je garde les yeux fermés tout le temps de sa présence.On prend ma tension, ma température et la personne ressort. Je peux rouvrir les yeux. Je fixe le plafond, j'aimerais ne penser à rien mais ce n'est pas facile. J'essaie de remonter le temps et de voir à quel moment ma vie a commencé à basculer.

Mince quelqu'un revient, qu'est ce qu'on va me faire, changer ma perfusion ? ...
Un effleurement sur mes lèvres, une caresse sur ma joue. Je dois être entrain de rêver.

Sauve-moi des flammes (MxM).                            Tome 1 (à corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant