chapître 42

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Ma journée de "punition" prend fin. Heureusement parce que mon œil est gonflé et s'ouvre très peu. Je n'ai pas eu à travailler avec le grincheux, il est parti à l'hôpital soigner son nez. Hormis mon coquard et un beau bleu sur une pommette, je n'ai rien.

Le chef a souhaité me recevoir en début d'après-midi pour m'informer des suites. Pour l'instant et tant que je ne suis pas passé en conseil de discipline je ne dois pas me représenter au boulot, évidemment je ne percevrai pas de salaire. Il pense que le conseil se tiendra sous quinze jours - wouah je pensais que ce serait plus rapide - à l'issue il me contactera par téléphone pour me faire connaître les sanctions prisent, un courrier recommandé suivra. Je lui demande ce que je risque. Un sourire apparait sur son visage. Peut-être deux mois de mise à l'écart pour marquer le coup, il y a d'autres alternatives qu'une bagarre pour gérer les problèmes. Tout en me disant cela il continue à sourire alors que de mon côté je me décompose. Deux mois de retenue, ça me semble énorme. Selon lui ce n'est pas grand-chose au regard de ce qui attend Michel. Tous les témoignages sont en ma faveur et apparemment je suis très apprécié au sein de l'unité. Au moins j'ai ça pour moi. Je sors de son bureau quand, chose incroyable il me murmure qu'il aurait agit de la même façon que moi. Je reste interdit. Il termine en précisant que bien entendu cette conversation est et doit rester confidentielle.

Je rentre enfin chez moi, plus précisément à la coloc. Tous mes potes sont là, ils veulent faire une petite soirée histoire de décompresser avant d'attaquer leurs partiels. Ouais c'est vrai on est déjà début mai.
Au départ je ne comprenais pas leur attitude quand je suis rentré. Il y a eu un grand blanc, puis je me suis souvenu de ma tête. Je ne dois pas être franchement beau à voir. L'hématome de l'œil commence à gagner ma joue. Dans les prochains jours mon visage va passer par toutes les couleurs. Les questions fusent. Les mecs se demandent si l'autre est dans le même état et les filles s'inquiètent de savoir si j'ai mal ou non.
Fauve ne peut s'empêcher de rire, elle sait bien que je ne me suis jamais battu et que je déteste ça. Je leur explique que ça m'a fait un bien fou. Une fois me péripéties racontées, je sens un petit malaise de leur part.

- Il y a un problème ? Il se passe quoi ?

- Comment tu as géré ensuite, une fois que l'adrénaline est retombée ? m'interroge Camille

- je m'inquiète surtout des risques pour mon avenir chez les pompiers. J'ai interdiction d'aller au taf d'ici la tenue du conseil de discipline.

Camille intervient une nouvelle fois
- Yannis, je ne pense pas que ce soit la réponse que l'on attend tous.

- Ben qu'est ce que vous voulez que je vous dise ? Je ne comprends pas, vous voudriez que j'ai des regrets ? Eh ben non, je n'en ai pas.

- Mon ange, commence ma tigresse, on veut savoir si tu as fait une crise d'angoisse.

Je me rends compte qu'effectivement le feu qui habituellement me submerge dans ce genre de situation n'est pas apparu ni avant, ni pendant, ni après. Je ne leur réponds tout de suite, je réfléchis au pourquoi, il y a une toujours explication. Adam s'approche de moi et pose une main sur ma cuisse et là j'ai ma réponse.

- non je n'ai pas fait de crise, j'ai appelé Adam en pleine nuit. Je le regarde en finissant ma phrase. J'espère qu'il comprend que c'est grâce à lui.

On passe une super soirée, je suis crevé mais j'apprécie de partager ce moment avec toute la bande, ça faisait un certain temps qu'on ne s'étaient pas rassemblés pour faire la fête. Orlane est présente aussi, maintenant qu'elle sort avec Brice, je la verrai davantage, ce qui n'est pas pour me déplaire. En tous les cas, il est attentionné avec elle. C'est bien la première fois que je le vois dans ce rôle. Ma sœur, comme toujours irradie de bonheur.
On s'écarte un instant tous les deux et elle me dit qu'elle est contente de voir que je me sens mieux. J'ai retrouvé un sourire franc et pas celui de façade que je servais à tout le monde les derniers mois.
Je les observe tous et remarque que Jehann a bien du mal à détacher son regard de Fauve. Je commence à comprendre sa réaction de l'autre jour quand ils nous à vu sortir tous les deux de ma chambre. Il est putain de jaloux. C'est vrai qu'on n'a pas reparlé de cet épisode depuis.
Adam vient se caler dans mes bras, sa tête repose dans mon cou et très discrètement il me parle
- Tu as remarqué aussi ? Ce serait un beau couple tu ne trouves pas ?

- Ouais, si elle laissait tomber ses barrières... j'espère qu'elle y parviendra.

Il est tard dans la nuit quand on décide de se séparer. Les partiels se terminent dans quinze jours, alors on programme une nouvelle soirée pour fêter la fin de leur année scolaire. Je pense en profiter pour inviter Justin Stan et Abel. Je suis persuadé qu'ils s'intégreront super bien au groupe.

Une fois tout le monde parti, puisqu'on n'a pas bu d'alcool, ils ne voulaient pas être complètement crevés pour leurs examens, ils sont rentrés chez eux, je débarrasse un peu avant d'aller me coucher. Adam m'aide. Fauve a déjà regagné sa chambre. Jehann boit une bière dans la cuisine. Il est pensif.

- ça va bien Jehann ?

- hum hum

- c'est n'est pas une réponse ça.

Il me fait un clin d'œil et part dans sa chambre. Ce n'est pas ce soir qu'il va se livrer.

A peine sommes-nous dans le lit que je m'endors lové dans les bras de mon beau bouclé.

Sauve-moi des flammes (MxM).                            Tome 1 (à corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant