Chapître 18

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J'arrive à la fac et je l'attends devant son bâtiment. Amandine sort de cours suivi d'Adam. Merde, ils se dirigent droit sur moi. Rhaaa, pourquoi toutes ces réactions contradictoires. Je suis content de le voir et agacé dans le même temps. Putain va falloir que mon cerveau se décide, soit je suis content soit non ! C'est pas difficile quand même ! Ben en fait si. Dans ma tête je supplie Fauve d'arriver illico presto !

Je propose à Amandine de venir à l'appartement manger ce soir si elle veut. Elle crèche à la cité U, elle ne s'y plaît pas vraiment. Pourtant elle n'a pas souhaité venir en coloc avec nous, comme il reste une chambre. Non elle se connaît suffisamment bien pour savoir qu'il lui serait difficile de bosser sérieusement si elle a des distractions et c'est ce que nous représentons à ses yeux.
Amandine a décliné l'invitation, elle a trop de boulot actuellement. Ce n'est pourtant pas l'impression que j'ai avec Camille qui se permet de partir quelques jours et Adam que le travail n'a pas l'air de submerger.

A peine est-on rentré tous les trois à l'appartement, oui parce que le beau bouclé fait un peu comme chez lui, que je reçois un appel. C'est Morgane ! Qu'est-ce qu'elle me veut celle-là. Je m'éclipse dans ma chambre et décroche.

- Ouais tu veux quoi ? T'en n'as pas encore fini avec moi ? Tu comptes me planter un autre coup de couteau dans le dos ?

- S'il te plaît Yannis, il faut que tu m'écoutes. Je suis désolée, je m'en veux si tu savais.

- Pourtant quand il avait sa bite en toi (oui oui je suis vulgaire), tu n'avais pas l'air désolé bien au contraire. Tu prenais ton pied puisque tu as joui ou tu faisais semblant ? parce que de ton salon à la chambre il n'y a que quelques mètres et je t'assure que j'ai tout entendu. J'te jure, tu me dégoûtes à un point que t'imagines même pas et jamais je ne pourrai te pardonner.

- Non attends ! Il m'a quittée.
J'éclate de rire, c'était tellement prévisible. Mon frère dans toute sa splendeur, il est arrivé à ses fins et jette ce dont il n'a plus besoin. Pitoyable.

- Ne me dis pas que c'est pour ça que tu m'appelles, lui dis-je avec sarcasme. Tu attends que je te réconforte ? Tu t'es trompée de personne dans ce cas.

- Non enfin, je me disais qu'on pourrait se voir quand tu viendras chez tes parents. Tu sais tout le monde fait sa part de conneries et j'aimerais que tu me pardonnes.

- Morgane ? Tu n'as pas compris ce que je t'ai dit ou tu n'as pas écouté ?

- Si bien sûr que j'ai compris mais je... en fait... je... c'est difficile à dire après ce qu'il s'est passé, j'ai des remords. Alors peut-être que ... enfin tu vois quoi...

- Ah non je ne vois pas.

- On pourrait se laisser une seconde chance.

- Tu ne manques pas de toupet, j'le crois pas. Comment peux-tu oser ? Tu me manques de respect, tu me trompes avec mon frère, pas avec un inconnu, non tu as choisi mon frère et tu voudrais que je passe l'éponge ?!
Mon sang bouillonne, je ne suis plus que colère.
- Morgane, je ne veux plus jamais entendre parler de toi. C'est bien compris ? Et pour être très franc j'ai réalisé que je ne t'aimais pas mais je m'accrochais à l'illusion d'un couple. Et sache bien que mon connard de frère n'a fait que t'utiliser pour m'atteindre, tu es tombée dans le panneau. Crois-moi, je n'ai pas de peine pour toi. Il y a toujours un revers à la médaille.

Je l'entends pleurer et pour une fois ça m'indiffère. Pourtant j'ai tant de rage que le feu se propage en moi. Je raccroche parce que cette conversation est stérile et ne mènera qu'à déverser toute ma rancoeur.
J'explose. Je me transforme en tornade dévastatrice, je jette tout ce qui m'entoure et hurle en expulsant tout l'air que contiennent mes poumons. Puis je m'écroule. Fauve ouvre la porte avec fracas et me rejoint au sol. Elle me caresse les cheveux, j'enfouis mon visage dans son cou. J'ai mal, trop mal. En cet instant je voudrais ne plus exister.
Je ressors à nouveau de cette crise complètement épuisé. J'en ai marre de me foutre dans de pareils états. Pourquoi je fais ça ?

Adam nous a fait à manger ce soir pendant que Fauve et moi étions enfermés dans ma chambre. Il me regarde avec pitié, je déteste ! Je débarrasse la table et tandis qu'ils regardent un film, je pars me coucher.

Je fais tout pour paraître aller bien. Je crois que j'arrive à donner le change mais je reste sur mes gardes et cela me demande un sacré effort. Il n'y a que ma tigresse qui est clairvoyante, elle me dit que je devrais aller voir quelqu'un, un psy ou un truc du genre... c'est l'hôpital qui se fout de la charité.
Je pensais que partir de la fac me donnerait un nouvel élan mais... Oui c'est le problème avec moi, il y a toujours un mais.

Ma tête est malade. Il y a tant de désordre là dedans. Tout s'embrouille, toutes mes pensées positives se détruisent pour ne conserver que celles qui me sont néfastes et me mettent les genoux à terre. Je me trouve dans un tel délabrement psychologique que j'ai l'impression de ne plus pouvoir m'en sortir. Je pleure sur ce mal de vivre, je veux m'en débarrasser pour de bon.
Vivre dans la douleur ce n'est pas vivre. Je cherche le bonheur et trouve le néant à la place ou la douleur du feu. Ce feu est si intense qu'il me tuera un jour.

Sauve-moi des flammes (MxM).                            Tome 1 (à corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant