Avec mes colocs, Orlane et Brice nous rentrons à Paris. En fait je suis toujours dans ma période de vacances. Durant le trajet en train je leur annonce vouloir reprendre le boulot au terme de mes congés. Je m'attire des regards noirs. Après d'âpres négociations nous tombons d'accord sur le fait que je m'en tiendrai à la décision du médecin que je dois rencontrer dans trois jours. S'il m'autorise à reprendre le taf, j'y serais dans 10 jours. Je reviendrais à la caserne comme si de rien était.
La bande souhaiterait passer ce soir mais ils ne veulent pas m'imposer leur présence. Au contraire, je ressens le besoin de les voir, de leur expliquer pourquoi. Ils viennent tous, enfin quasiment tous et le fait qu'il en manque un provoque un ouragan en moi. Putain non pas maintenant ! pas devant eux, ils vont trop flipper. Mais je ne peux rien faire, je ne contrôle rien. Le brasier est allumé. Je ne les vois plus, je les entends au loin qui essaient de m'apaiser. Je suis une torche vivante.
Un peu plus tard alors que ma crise est à son paroxysme Jehann m'entoure de ses bras- je suis là, je ne t'abandonnerai pas. Je n'arrive juste pas à gérer cette situation. Mais maintenant je suis là. Avec la bande, on est tous présents. Je suis désolé, je ne pensais pas que mon absence te mettrait dans cet état. Calme-toi mon pote, tout va rentrer dans l'ordre.
Progressivement je retrouve mes esprits. Cette nouvelle m'a fatiguée. Hugo m'accompagne jusqu'au lit. Ce n'est pas encore ce soir le temps des explications bien qu'avec ce qu'ils viennent de voir je ne suis pas certain d'avoir quoique ce soit à rajouter. Je suis dans mon lit, j'ai les yeux si lourds que je ne peux les garder ouverts. Je ne m'endors pas pour autant et les conversations parviennent jusqu'ici. Hugo a sûrement laissé la porte ouverte. Je les connais suffisamment pour comprendre qu'ils passeront à plusieurs reprises cette nuit.
J'entends que Fauve éclate en sanglots et je me sens affreusement coupable de lui infliger ça, elle a suffisamment souffert dans sa vie. Si je continue je vais non seulement me détruire mais la détruire elle aussi. J'entends des pas qui proviennent de l'entrée, il semblerait que le petit ami de Camille soit venu les rejoindre. Ça me ramène à Adam, il n'a pas pris de mes nouvelles effaçant tout espoir. Il faut que je me fasse violence et que je l'oublie si je veux avancer. Ce sera difficile étant donner que le mec de Camille est son cousin.Je me lève tôt, mes colocs et Vincent prennent le petit-déjeuner. Ils me sourient tous les trois. Je suis gêné devant le cousin d'Adam. Les deux fois où nous avons été en présence, j'ai fui. Quelle piètre image. Je me demande bien ce qu'il peut penser de moi... en fin de compte c'est sans doute mieux que je ne le sache pas.
Fauve n'a plus le choix, elle doit absolument se rendre à la fac et suivre tous ses cours sinon elle ne validera pas son année. Elle n'est pas emballée à l'idée de me laisser seul. Pour la rassurer, je lui fais un petit topo de mon emploi du temps de la journée. Je l'accompagne et ensuite je pars faire un footing. Il est temps que je m'y remette, la condition physique chez les pompiers est primordiale.
Je rentre à l'appartement en fin de matinée. Je prends une bonne douche et après m'être habillé, je vais dans la cuisine
pour me préparer à manger. Avant je retire le chargeur de mon téléphone. Il était à plat, je ne l'ai pas allumé une seule fois depuis ma fuite. Je consulte les nombreux sms, messages vocaux dont un me fait halluciner. Arnaud a tenté de me joindre plusieurs jours d'affilés et s'est résolu à me laisser un message des plus laconiques. Aucune formule de politesse, simplement « rappelle-moi quand tu auras ce message ». Ok. Putain qu'est ce qu'il faut que je fasse ? Si je fais ce qu'il me demande, il va me laminer. Si je ne le fais pas, je reste dans mon rôle de lâche, de faible. Merde si Fauve était là, elle me conseillerait. Non, cette décision m'appartient. Avant de renoncer j'appuie sur le rappel automatique. Une sonnerie deux trois quatre ...je vais raccrocher avant que la messagerie se déclenche
- Yannis ?- hum
- je suis content que tu me rappelles. Je lève si haut les sourcils qu'ils vont certainement se décrocher de mon visage. J'ai pas mal de choses à te dire. Je suis sur Paris en ce moment. On peut se voir ?
- Qu'est-ce que tu me veux ?
- Rien de mal, pas d'inquiétudes.
Je n'y comprends rien. Il me fait quoi là ?
- On se retrouve cette après-midi à 14h au bar l'Eden, c'est à deux rues de chez moi.Je ne lui laisse pas le temps de répondre. Il vient, il vient pas c'est lui qui voit. Qu'il se démerde s'il a des rdv de prévus. Je ne suis pas à sa disposition. J'envoie un sms à Fauve pour lui raconter. Je ne suis pas sûr de pouvoir être présent à la fin de sa journée. Elle me répond qu'elle aussi est stupéfaite mais me prévient de rester sur mes gardes. En cas de problème, Jehann sera là, ce n'est pas innocemment si je lui ai donné ce lieu de rdv.
Je laisse tomber la bouffe. J'ai l'appétit coupé. En attendant l'heure, je mate la télé pour éviter de me faire des noeuds au cerveau. Je ne vais pas me mentir ça m'intrigue énormément. Qu'est-ce qu'il a en tête ? Je ne peux m'empêcher d'être méfiant.
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Sauve-moi des flammes (MxM). Tome 1 (à corriger)
RomanceAvant que le feu ne prenne possession de tout mon être, je dois faire des changements, bousculer ma vie telle qu'elle est aujourd'hui.