Chapître 23

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Ma tigresse entre à nouveau dans la chambre. Jehann préfère l'attendre dans le couloir, il est trop en colère pour le moment, il lui faut un peu de temps. La bonne blague, quand ce n'est pas moi qui fuis je fais fuir ceux qui m'entourent. Une vraie vie de merde.
Fauve s'allonge près de moi et se met à pleurer dans mon cou. Elle me dit que je l'ai sauvée et que c'est à son tour, que je vais me reposer et après tout ira mieux.
Comment ce serait possible ? J'y ai cru en trouvant le métier qui me plaît, mais si l'autre pan de ma vie est vide, ça crée un déséquilibre et c'est là qu'intervient mon inexorable chute.

- C'est Adam qui

- tais-toi, surtout ne me parle pas de lui. Je ne PEUX pas entendre quoique ce soit sur lui. C'est comme s'il y avait un grand trou dans mon cœur. Je le sens physiquement tout comme le feu. Fauve je voulais calmer le feu. Il brûle tout sur son passage jusqu'à mon âme. Je ne veux pas souffrir, tu comprends ? Dis moi que toi tu me comprends, s'il te plaît dis le moi.

- Non, tu n'entendras pas ça de ma part. NON parce que ton geste nous fait souffrir, me fait atrocement souffrir ! Je sais que tu as mal mais il est temps que tu grandisses et que tu affrontes tes peurs. Le feu qui brûle en toi ne vient que de ton esprit alors s'il le faut fais toi aider mais je ne te laisserai pas ! même s'il faut pour cela que je reste avec toi 24h/24 jusqu'à ce que tu relèves la tête. Tes parents vont m'aider... Ils ne vont pas tarder, je les ai prévenus tard hier soir.

- QUOI ??? Mais qu'est ce qu'ils vont dire. Je les déçois encore.

- arrête ça tout de suite ! Je n'en peux plus, cesse de te rabaisser, de te croire inférieur à tout et à tout le monde ! Tes parents t'aiment et pour eux maintenant la seule chose qui compte à leurs yeux c'est que tu sois vivant !

Deux heures plus tard mes parents arrivent. Fauve préfère nous laisser seuls, elle rentre à l'appartement se laver et se changer.
Ma maman si belle n'est plus l'ombre que d'elle-même. Elle est cernée et blême. Papa lui a les épaules rentrées. Maman me serre dans ses bras tandis que papa serre ma main si fort qu'il pourrait me le broyer. Maman s'assoit sur une chaise, je vois les yeux brillants de papa.
Comment je pourrais leur expliquer mon geste.

Je sors de l'hôpital dès le lendemain. Le médecin souhaite que je vois en consultation la semaine prochaine un psychiatre. Aucun intérêt, je sais très bien ce que j'ai.
Mes parents vont rester ici plusieurs jours. Ils occupent la chambre d'amis à l'appartement et quand ils me ramènent, Camille Amandine, Hugo, Capucine, Laura, Brice et Jehann m'attendent. Je suis heureux de les voir mais c'est aussi un moment très gênant pour eux comme pour moi. Je suis fatigué, pourtant ce n'est pas faute d'avoir dormi...ouais cette réflexion n'est pas marrante. Les potes partent assez vite, ils voulaient sans doute me voir en chair et en os. Ils me prennent chacun dans leurs bras pour me dire au revoir, sauf Jehann, il est toujours en pétard après moi mais ils est quand même venu.

Camille et Fauve sont avec nous sur le canapé et pendant un instant c'est le grand silence. Mais ça ne pouvait pas durer. Maman qui est restée stoïque depuis qu'elle et papa sont arrivés hier craque complètement. Je me cache la tête dans les mains. Je ne peux pas la regarder s'effondrer par ma faute, je me lève et pars dans ma chambre. Mes draps sont changés comme pour effacer ce qu'il s'est passé. J'imagine que c'est Fauve qui a fait ça. Mon portable est sur la table de chevet. Je le consulte, j'ai plein de messages de la bande, de mes parents de mes grands-parents, de ma petite sœur. Rien de lui. Camille n'a pas du lui dire ou alors il s'en fout. Ce n'est pas plus mal je ne veux pas de pitié. Il a raison il est mieux loin de moi.

Orlane n'a pas cours aujourd'hui et du coup elle passe me voir. Papa et maman sont partis se promener. Ils ont profité de la présence de Brice pour me surveiller. Parce que oui c'est bien le mot, je suis surveiller. Y a bien que quand je suis aux toilettes ou dans la salle de bains que je suis seul. Fauve dort avec moi la nuit. Ce n'est pas plus mal, ses cauchemars ont repris de plus belle.
Ma petite sœur essaie de me faire la conversation mais je ne suis pas du tout réceptif. Du coup, Brice et elle discutent ensemble.
Moi je suis en retrait de tout. J'ai l'impression de n'être plus qu'une enveloppe. Je suis présent physiquement mais mon esprit est ailleurs, endormi. Épuisé assurément. La situation n'a pas changé, je ne vais pas mieux. C'est d'ailleurs pour cela qu'il y a toujours quelqu'un auprès de moi. Rien y fait, je suis toujours dans une espèce de torpeur, je ne communique pas, je ne mange quasiment pas. Je dois reprendre le boulot dans trois jours. Je suis sensé rester au top de ma forme, faire de l'exercice tous les jours. Non, je ne parviens pas à me bouger. J'ai perdu mon élan vital. Je vais être obligé de faire semblant si je veux qu'ils me lâchent la grappe.

Sauve-moi des flammes (MxM).                            Tome 1 (à corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant