Chapître 20

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Je fais dos à Adam. Il prépare en silence son petit-déjeuner. Il est tendu lorsqu'il me rejoint à table.

- Vu ta tête, c'est le moment où tu m'annonces que tu regrettes n'est-ce pas ? me lance-t-il.

- ...

- Ce serait mieux d'être honnête. En ce qui me concerne je n'ai aucun regrets bien au contraire, ça fait longtemps que j'en rêvais. Si je pouvais recommencer je n'hésiterais pas une seule seconde. J'ai aimé chaque instant.

Je ne lui laisse surtout pas le temps d'en dire davantage. Je ne veux pas l'entendre, c'est inconcevable tout ça pour moi.
- Tais-toi bordel ! jamais je ne veux que cela se reproduise ! Je suis hétéro, tu comprends ? HE-TE-RO ! dis-je en criant

- Ne me crie pas dessus ! Me dit-il d'une voix froide. Tu ne peux pas nier ce qu'il s'est produit. Alors dis-moi que tu n'as pas apprécié notre nuit, dis-moi que tu n'as rien ressenti alors que ton corps parlait pour toi ! Dis-le !

- Je n'ai rien à te dire sur cette nuit, alors je vais très être clair ! moi contrairement à toi je ne suis pas une putain de tafiole ! hurlais-je en insistant particulièrement sur les derniers mots.

A peine sont-ils sortis de ma bouche que je les regrette déjà. Il me fixe, il a l'air ahuri. Non, il n'est pas déçu, c'est bien au-delà. Il me hait pour mes propos ! ses yeux si beaux ne reflètent plus que douleur et colère. Il hoche la tête et se lève.

- Effectivement on ne peut faire plus clair. Je me casse. Tu viens de me prouver que je me suis bien planté sur toi. Je te déteste et je me déteste encore plus d'avoir pu croire que tu étais quelqu'un de bien. Ne m'approche plus JAMAIS.

Il va s'habiller et prendre ses affaires.

- Adam, attends ce n'est pas ce que je voulais dire.

- Oh, s'il te plait Yannis ne joue pas à ça avec moi. Nous savons tous les deux que c'est exactement ce que tu voulais dire, que c'est ce que tu penses alors assumes ! La putain de tafiole que je suis sort de ta vie. Je plains Camille de vivre avec toi. Sait-il seulement ce que tu penses vraiment de son orientation sexuelle ? Putain, j'en reviens pas.

En moins de cinq minutes j'ai encore tout foutu en l'air. Je suis un vrai connard, en définitive je ne suis pas mieux que mon frère.
Il a raison, je n'assume pas et le feu m'embrase et c'est violent, rapidement il me prend tout, brûle tout sur son passage. Ma tête va exploser. Je suis au bord de la rupture et je me sens tellement mal que j'envoie un message à Fauve. Elle me répond qu'elle va vite rentrer.

Une demi-heure plus tard elle me retrouve en position fœtale par terre encore à pleurer. Je suis une loque. Elle s'installe en face de moi, attendant patiemment que je vide mon sac.
Comme je ne parviens pas à lui parler. Elle me dit qu'elle sait pourquoi je suis dans cet état. Adam lui a envoyé un sms pour lui dire qu'il ne reviendrait plus ici, sans lui donner plus de détail. Depuis longtemps elle a compris. Elle a remarqué mes regards posés sur lui dès notre première rencontre. Mon visage après l'avoir embrassé pendant mon gage, et tout ce qui s'en est suivi. Pas une seule fois elle ne m'avait vu comme ça. Elle sait qu'il m'attire.

- Il faut que tu es le courage d'écouter ton cœur mon petit ange. En amour c'est le cœur qui dirige pas la tête.

-  Dit celle qui ne se laisse pas approcher par le moindre mec.

- Quoi ?! Tu m'as demandé de venir pour t'aider et tu me balances ça ? Yannis ton chagrin ne te donne pas le droit de t'en prendre aux autres ! c'est dégueulasse ce que tu me fais.

- Excuse-moi Fauve, excuse-moi ! je dis et fais n'importe quoi. J'ai été odieux avec Adam et maintenant c'est avec toi. Je me maudis pour ce que je deviens, un monstre.

Je dors très mal ces derniers jours, je suis déboussolé, heureusement ma formation débute aujourd'hui. Mon esprit sera tellement occupé que je n'aurai pas un instant pour penser au beau bouclé, du moins c'est ce que j'espère. Un peu plus d'une semaine que je l'ai insulté, dénigré. Pas un jour ne passe sans que je m'en morde les doigts et je me donne mentalement des claques.

Lorsque Camille est revenu de son escapade, il était de fort mauvaise humeur. A cela deux raisons, son petit séjour avec sa copine était pourri, ils n'ont pas arrêté de se disputer. C'est clair nous ne la verrons jamais. Euh la deuxième raison c'est moi. Et ouais, Adam et lui se sont parlés au téléphone et mon coloc était absolument furax ! Il m'a traité de gros connard, d'homophobe... pourtant il sait que ce n'est pas vrai, pas pour le fait que je sois un connard, non ça je dois bien admettre que c'est ce que je suis. Par contre je ne peux pas le laisser me traiter d'homophobe. Alors on s'engueule pour la deuxième fois et je regagne ma chambre au plus vite pour leur épargner une énième crise pendant laquelle je prends feu. Cette fois-ci ça dure des heures. Des heures de souffrance. Comment j'en suis arrivé là. Je déçois tout le monde, tous ceux que j'aime.

Et évidemment les mots d'Arnaud me reviennent. Il a tellement raison parce que ce dont je suis absolument certain aujourd'hui, c'est que je ne vaux RIEN. Mon esprit m'implore de disparaître. Cette idée devient omniprésente.

Sauve-moi des flammes (MxM).                            Tome 1 (à corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant