Chapître 30

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Ma sœur arrive la première aujourd'hui. Comme toujours elle est resplendissante, ses yeux pétillent, son sourire est ultra-brite.
- coucou la belle, lui dis-je en la prenant dans mes bras. Je suis debout, fraîchement douché et habillé, plus présentable quoi !

- Yannis ! Mon bisounours -j'en étais accro petit- je suis contente de te voir avec une meilleure mine, enfin tu restes pâlichon mais tu es plus agréable à regarder -sympa-. Tu m'as fait peur me dit-elle en me donnant un coup de poing dans le biceps.
Nous ne parlons plus, le silence nous enveloppe. Elle revient dans mes bras et me serre de toute sa force. A sa manière elle me dit qu'elle tient à moi. Au bout d'un petit laps de temps, je m'inquiète de ne voir personne d'autre rentrer dans la chambre.

- Tu es venue seule ? Où sont Fauve et Camille ? Et papa maman ?
Comme hier elle rougit violemment. C'est louche !

- Papa et maman viennent te rendre visite tout à l'heure avec papy et mamie, ils attendent qu'ils aient fini leur sieste. Tu sais à leur âge et avec les derniers événements -elle évite de me regarder- ils ont besoin de repos. Une fois de plus le poids de la culpabilité m'écrase les épaules. Quant aux autres ils sont dans le couloir.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'ils font dehors ? Va les chercher

- Non ! J'ai un truc à t'avouer d'abord. Elle se triture les doigts, ce n'est pas bon signe.

- Y a rien de grave quand même Orlane ?

- Ah non ! après le sale coup que tu viens de nous faire, moi c'est une bonne nouvelle ! Bim prends-toi ça dans les dents ! Tu verras peut-être les choses différemment...

- Ouais ben accouche !

- hum hum. Tu promets de ne pas t'énerver ? Si elle me dit ça c'est qu'il y a toutes les chances pour que ce soit le cas. Je sors avec quelqu'un et tu le connais, très bien même. Et tu l'apprécies beaucoup

-  c'est quoi le problème alors ?

- Je sors avec Brice

- ... je bugue.
Comme je ne dis toujours rien elle choisi de sortir de la chambre et revient accompagnée du cher Dandy et de mes deux colocs. Je lance un regard noir à Brice. Orlane lui prend la main comme pour me défier ! Rhaa. Il déconne sérieux, ma sœur, ma petite sœur. J'adore Brice mais putain avec toutes les meufs qu'il se tape ! Il va lui briser le cœur. Fauve a pigé mes inquiétudes, elle intervient.

- tout va bien se passer, je l'ai déjà mis en garde !! Dit-elle en rigolant. S'il lui fait le moindre mal je lui refais le portrait. Je ne prends pas beaucoup de risques, il tient trop à sa belle gueule !!

Mes amis sont présents, je les observe tout en ayant la tête ailleurs. Je ne les écoute plus. L'autre jour, je découvre que Camille a un petit ami, que c'est sérieux. J'apprends pour les amours des jumelles et maintenant pour ma sœur et Brice. Comment j'ai pu louper tout ça. J'étais trop dans mon monde, ma souffrance pour ne plus me préoccuper de ma bande d'amis. Waouh, en plus de tous mes défauts je peux encore me rajouter celui-là, je ne suis pas quelqu'un de fiable pour eux. Camille pose sa main sur mon épaule, il a perçu mon trouble. Il me murmure

- ne te reproche rien. Tu ne vas pas bien, ton esprit se focalise sur la noirceur. Le bonheur de chacun d'entre nous peut t'apporter du baume au cœur et t'aider à te relever. On sera là pour toi.

Plus tard, Fauve reste avec moi tandis que les autres partent faire un tour. Ils s'effacent pour nous laisser dans notre bulle. Celle dont on a besoin pour préserver notre lien unique. On s'allonge sur le lit et je lui raconte mon rêve, combien j'aimerais que ce soit vrai. Devant son air gêné, je sais ce qu'elle en pense. Probablement que mes actes sont en partie liés à Adam, du moins à mon incapacité à assumer ce que je suis. Elle ne veut pas m'encourager dans mes espoirs de le retrouver. Pour changer de sujet elle me donne des nouvelles du reste de la bande Amandine et Hugo sont restés à la fac. Ils se chargent de lui récupérer les cours auprès des étudiants de sa section et les lui transmettent chaque soir pour ne pas qu'elle prenne de retard. Jehann est trop en colère contre moi, il ne veut pas me voir pour l'instant. J'ai l'impression de recevoir un coup de poing au plexus, j'ai du mal à respirer. Ai-je le droit pour autant de lui en vouloir ?

Tout le monde dort chez mes parents, ils n'envisagent pas de rentrer à Paris sans moi. Pour ce qui concerne les cours obligatoires, leur médecin respectif a fait un courrier explicatif au Doyen quant au motif de leur absence et l'impact psychologique engendré par cette situation.
Je me fais alors la promesse de ne plus faire souffrir mes amis, mes proches. Je dois coute que coute trouver l'énergie pour affronter mon mal de vivre. Tous mes doutes, mes interrogations prennent une ampleur si importante qu'ils parasitent tout le reste. Prendre le meilleur et virer le négatif, voilà mon nouvel objectif.

Le surlendemain je peux sortir, le psychiatre de l'hôpital m'a pris un rdv pour la semaine prochaine avec l'un de ses confrères sur Paris. Nous avons le temps de passer quelques jours chez mes parents. Ils ont besoin de me voir essayer de reprendre pied. Ce sera un long travail, je n'échapperai pas non plus au traitement médicamenteux, le temps de sortir de cette saloperie de dépression.

Mes grands-parents aussi sont très soucieux. Je leur ai fait prendre 10 ans d'un coup avec mes conneries. Je partage un moment juste entre eux et moi. Avant de partir je leur fais la promesse d'être là pour les vacances d'été avec la tigresse. Je ne sais pas s'ils me croient mais ils font tout comme. Et tous cas moi, j'en suis convaincu.

Sauve-moi des flammes (MxM).                            Tome 1 (à corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant