Chapître 22

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PDV de Fauve

- Il fait chier Yannis, je ne sais pas où il est. Il ne m'a toujours pas rappelé. Je ne comprends pas, il ne m'a jamais fait un coup pareil. Je flippe complètement.

- Arrête de te monter la tête princesse, il est sûrement parti chez une nana passer la nuit. Pas la peine de t'en faire.

- Non Jehann, tu ne comprends pas. Il couche peut-être avec un peu toutes les minettes qu'il rencontre mais il ne reste jamais dormir avec elles, JAMAIS. Je suis sûre qu'un truc cloche. Il ne m'aurait pas laissé sans nouvelles tout ce temps. Yannis et moi nous connaissons depuis nos quatre ans. C'était prévu qu'il vienne ce soir me chercher à la fac. Il ne peut me faire faux bond. D'une manière ou d'une autre il m'aurait prévenu. Je sens qu'il y a quelque chose.

- Écoute je te ramène à l'appartement, s'il n'y est pas tu appelles ses parents pour voir s'ils ont des nouvelles.

- Ça va pas ! ils vont flipper.

- Ouais mais faut savoir ce que tu veux princesse, être rassurée ou non.

Il est 18h quand Jehann et moi rentrons à l'appartement. Quelque chose a changé. Sa veste et ses chaussures ont apparemment été jetées. Un mot est déposé sur la table, je le lis et pars en courant dans la chambre de Yannis . Il est allongé sur son lit. C'est mon petit ange. C'est là que je le vois, c'est le tube d'anxiolytiques que je prends quand je suis en stress et que je vais passer de mauvaises nuits. Jehann qui m'a suivi a compris ce qu'il se passait. Je suis tétanisée, incapable de faire le moindre mouvement. Je sens des gouttes de transpiration qui dévalent de mes aisselles, des larmes qui inondent mon visage. Il nous a quitté pour toujours, il m'a laissée tomber.

J'entends Jehann appeler les urgences. Il parle vite, donne notre adresse. Il raccroche et vient me dire qu'une ambulance sera là dans moins de 10mns. Il est auprès de Yannis.

-  Il respire Fauve. Ça va aller, ça va aller. Me dit-il. Il le répète plusieurs fois comme pour se rassurer. Il est nerveux, passe ses mains sans arrêt dans ses cheveux et moi je ne peux toujours pas réagir. Je n'ai pas bougé d'un centimètre. Pourquoi il m'a fait ça, on s'est toujours dit que nous c'était à la vie à la mort. Que rien ne pourrait nous séparer sauf la mort mais ça c'est prévu seulement pour quand on serait vieux. Pas maintenant c'est impossible, il n'a pas le droit. Je ne peux pas vivre sans lui.

Retour Yannis

J'étends un bip bip continu. C'est trop chiant ce bruit, en plus j'ai super mal au crâne. Je suis encore dans mon lit mais j'ai rien dans ma chambre qui fait ce bruit insupportable.  Faut que je me lève j'ai trop soif. J'ai tellement mal à la tête que c'est pénible pour moi d'ouvrir les yeux.
Petit à petit, je me rends compte que ce n'est pas ma chambre, ce bruit on l'entend à l'hôpital et d'un coup tout me revient. Je vois Adam rentrer dans le bar. Il n'est pas seul, le mec qui l'accompagne est plus âgé que nous et il tient mon beau bouclé par le bras. Ils se sourient et moi j'ai mal et j'ai envie de disparaître.

J'ouvre les yeux. La tête de Fauve est posée sur le lit et ma main est dans la sienne. Elle dort. Elle n'a pas dû se regarder dans le miroir sinon elle se moquerait d'elle-même, tout son mascara a coulé. C'est de ma faute ça aussi. Je fais pleurer ma meilleure amie, celle qui ne m'abandonnera jamais. Elle doit être ici depuis que l'on m'a emmené à l'hôpital. Je ne me souviens de rien. Je tourne la tête vers les fenêtres. Jehann est assis dans le gros fauteuil et il me fusille du regard.

- Tu as eu un lavage d'estomac. Selon moi il aurait fallu qu'ils s'attaquent aussi au cerveau ! Tu t'imagines pas ce par quoi on passe depuis hier ? Non, t'en n'as aucune espèces d'idées. Moi je vais te le dire, quand on te trouve inconscient, chaque instant on a peur que tu claques et puis on est là à attendre des heures à l'hôpital que quelqu'un vienne enfin nous dire si tu es toujours vivant. Il ne crie pas, son ton n'est pas amical, il est glacial.

Fauve se redresse et pour ne pas voir la tristesse dans ses yeux je ferme les miens. Si je pouvais fuir c'est encore ce que je ferais. Ma vie n'est que fuites et douleurs. Est-ce que je suis sensé vivre pour souffrir ? non putain j'ai envie de crever !!!

-partez, s'il vous plaît partez. Oui je sais, je suis lâche, mauvais, fragile ou RIEN, c'est au choix. Pour moi ce choix serait vite fait, aujourd'hui je veux être inexistant. Je leur crie dessus, je pleure.

- t'as pas le droit de dire ça Yannis. Je vais t'aider, je jure que je vais t'aider à te sortir de ta souffrance mais ne me quittes pas. Tu sais que je t'aime, on t'aime tous.

- Non pas tous, tu le sais. Et je ne m'aime pas non plus.

Mes larmes ne se tariront jamais, ce n'est pas croyable de chialer autant. Combien de litres de larmes peut-on faire évacuer en si peu de temps ? Mes pensées s'égarent pour ne pas avoir à supporter la réalité.

Un médecin vient d'entrer et demande à Fauve et Jehann de sortir. Pendant une demi-heure il me questionne. Pourquoi ? est ce que je voulais vraiment en finir ? Un appel au secours ? Et patati et patata. Je ne prends pas la peine de répondre, il parle dans le vide, mon esprit est si loin que ses paroles ne m'atteignent pas. Il me laisse me reposer mais reviendra demain matin voir comment je me porte. Comme-ci en une nuit ma vie allait radicalement se transformer pour m'envoyer au pays magique des licornes ou des bisounours.

Sauve-moi des flammes (MxM).                            Tome 1 (à corriger)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant