Sauve-moi des flammes (MxM). Tome 1 (à corriger)

Chapître 17

Pour me vider la tête de toute cette merde qui m'embrouille : Arnaud, Morgane, Adam, je suis parti courir. Ça me fait un bien fou. Mon footing dure deux heures. Je m'arrête dans un parc pour récupérer, le silence des lieux me fournit le calme dont j'ai besoin. C'est un véritable tumulte dans mon ciboulot, il y règne une tempête force 5. C'est un truc de malade.
Je suis sur un banc et fais le point sur ma relation avec Morgane. Je n'ai rien vu venir pourtant tous les signaux étaient allumés. Ces derniers temps, nous avions du mal à communiquer. Nos envies n'étaient pas en phases. Si j'avais voulu être plus clairvoyant mais ma façon de prendre toujours la fuite dès qu'un problème pointe le bout de son nez ne m'a pas aidé. J'ai fait l'autruche et ça m'a explosé en pleine gueule. N'empêche que quand j'y pense, je ne pourrai jamais rendre cocu quelqu'un. J'ai pourtant eu moult propositions lors de soirées où certaines filles font carrément du rentre dedans. J'ai toujours résisté trouvant malhonnête de coucher alors qu'on est maqué.
Putain quels salauds tous les deux ! Je suis néanmoins dubitatif, ma rupture me laisse assez insensible. Est-ce qu'il me fallait cet électrochoc pour prendre conscience que mes sentiments pour elle n'étaient qu'un leurre ? Est-ce que je suis désespéré au point de m'accrocher à une illusion ?
Je me suis toujours considéré comme quelqu'un de faible. Tout me touche toujours à l'excès et pour éviter de sombrer j'ai un besoin irrationnel de me sentir aimé tel que je suis. Mais comme je l'ai dit hier à Fauve qui voudrait partager sa vie avec un mec comme moi. Je sais que mon physique plaît, mais au-delà de ça.
Mon frère a sauté à pieds joints dans le fait que je sois hypersensible pour me faire du mal, beaucoup de mal. Autant je suis émotif  autant lui est dur, froid. Il est calculateur, manipulateur. Il peut jouer la comédie à la perfection. Tout ça je le sais depuis si longtemps que je ne m'explique pas que je recherche encore son affection, l'amour d'un frère. Mes parents me disent de ne pas l'écouter, eux n'arrivent pas non plus à le comprendre. Son comportement est différent avec notre petite sœur, Orlane. Enfin disons plutôt qu'il n'est pas blessant mais il n'est pas non plus affectueux. Il est mon contraire, insensible et fort, il ne doute jamais et se sert des gens pour aboutir à ses desseins. Il n'assiste jamais aux réunions familiales ce qui n'est pas plus mal, l'atmosphère deviendrait vite étouffante.
Mais tout de même, pousser son antipathie envers moi jusqu'à coucher avec ma petite amie, ce n'est pas simplement qu'il ne m'aime pas, il me hait. Un jour j'en connaîtrais peut-être la raison, s'il y en a une. Si j'avais du courage, j'irais me confronter à lui, lui dire à quel point ses actions me donnent la gerbe. Seulement le big problème c'est que ce courage me manque cruellement. Au fil des mois c'est plutôt mes faiblesses qui s'agrandissent. Je m'inquiète de ce que je suis devenu. Avant j'étais la joie de vivre mais tout doucement s'inscrit en moi un mal-être que je tente de masquer par des sourires de façade.

Sur le banc en face du mien il y a deux jeunes hommes. Ils ont l'air de bien se marrer ensemble, puis ils s'embrassent sans tenir compte du regard des passants. Ils sont dans leur monde et font abstraction de tout ce qui les entoure. Aussitôt mes pensées dérivent vers Adam. Je suis ébranlé par le torrent d'émotions qui me submerge. C'est complètement stupide de ma part mais quand je le vois j'ai envie qu'il me prenne dans ses bras. Rien qu'à ces idées je suis pétrifié. Lorsque j'ai cru qu'il sortait avec Camille, ça a éveillé ma jalousie. Je suis complètement dépassé par les événements. Je n'ai jamais eu d'attirance pour un mec, par exemple Camille est beau, il rentre souvent avec des mecs plus beaux les uns que les autres et j'y ai toujours été indifférent. Ce n'est donc pas que je me révèle homo. Pff je suis soulagé, non pas que je sois homophobe, loin de là, mais c'est pas pour moi, c'est tout. Je suis en plein spleen et je ne suis certainement pas très lucide ces derniers temps.

Après une bonne douche je pars à l'éden. Je prends un café et discute un peu avec Jehann. Je le remercie d'avoir pris soin de ma tigresse et lui dit que je vais la chercher après les cours. J'aperçois furtivement une expression déçue sur son visage. Très vite il se reprend. Ça me conforte dans l'idée qu'il a le béguin pour Fauve. S'il savait qu'elle n'a jamais été avec qui que ce soit depuis ses 17 ans, il en tomberait sur le cul. J'espère qu'un jour elle finira par se sortir de son traumatisme. Elle a le droit au bonheur. Elle est bienveillante avec tout le monde, il est rare qu'elle porte des jugements sur les gens, Morgane et Arnaud mis à part, et elle pourrait remuer ciel et terre pour nous aider si besoin. Je l'aime d'une façon indéfinissable.

Au final, la vie c'est de la vraie merde et je suis là au milieu et je m'enlise dedans.