Envers Et Contre Tout [TERMINÉ]

Chapitre 9. Crève-coeur. Part1

Nous sommes tout prêt, je le sent, je le sais. Les feuilles mortes craquent sous mes chaussures, le vent d'hiver souffle et fait voltiger quelques mèches de mes cheveux. Quand il vient s'écraser sur ma peau, un grand frisson me parcourt l'échine.

- Tu as froid ?

La voix d'Isaac me fait sortir de mes pensées, il me fixe l'air inquiet.

- Moi : Non c'est bon ne t'inquiète pas.

Je continue mon chemin et accélère le pas pour pouvoir rejoindre les autres, mais je me stoppe net quand je sent un poids se poser sur mes épaules. Isaac passe à côté de moi en me frôlant l'épaule et esquissant un sourire. Sa veste enveloppe mon corps frêle et me réchauffe, je ne sais pas quoi dire ni faire, alors je souris. Ce sourire qui depuis longtemps n'avait pas orné mon visage disparaît lorsque des picotements au niveau de la poitrine me font redescendre sur terre. Ces picotements se font de plus en plus forts dès que je pense au geste que vient de faire Isaac à mon égard, j'imagine que ça doit être mon « moi » intérieur qui m'ordonne à sa manière de ne pas oublier la raison pour laquelle je suis ici, dans cette forêt au milieu de la nuit.
Je prends une grande bouffée d'air et revient dans le groupe. Au bout d'une dizaine de minutes de marche, nous arrivons prêt d'un entrepôt désaffecté.

- Moi : C'est ici.

Je sort de ma poche le croquis que j'ai dessiné quelques heures auparavant et le compare avec le bâtiment qui se trouve sous nos yeux.

- Scott : Bien, attendons les Hale puis une fois tous réunis, nous pourrons établir un plan d'attaque.
- Moi : Ou alors on fonce directement dans le tas. Avec l'effet de surprise, il ne seront pas préparés à un assaut de la sorte.
- Stiles : Hors de question !
- Lydia : Et pourquoi ça ?
- Stiles : Je suis celui qui établit les plans, alors selon mes statistiques, vous n'avez que dix pour-cent de chances de vaincre tous les membres de la meute.
- Scott : Nous ne savons pas leur nombres exact.
- Moi : Fait chier !

Je recule et m'assois sur un gros rocher à quelques mètres de mes compagnons. Cette situation me fait monter en pression, le fait de savoir mon frère entre les mains de Deucalion me glace le sang. Je ne sais pas s'il est en vie ou s'il est en danger et ce sentiment d'impuissance me rend folle de rage.

- Stiles : Hé...on va les sortir de là les gars.
- Isaac : Nous sommes sept, le combat ne sera pas simple mais nous sommes forts autant moralement que physiquement alors on s'en sortira, comme toujours.
- Scott : Isaac a raison.

Lydia viens me rejoindre sur le rocher, j'appuie ma tête sur son épaule et m'arme de patience le temps que les Hale nous rejoignent.

- Lydia : Tu as dit à ton frère ce que tu es réellement ?
- Moi : Non...je comptais le faire après Noël.
- Scott : Tu lui diras et nous serons à tes côtés pour te soutenir.
- Moi : Et si il me vois comme un monstre ?
- Stiles : Il n'y a aucune raison pour qu'il te voit comme un monstre, puisque tu n'en n'est pas un.
- Moi : On parle de James là ! Il a été capable de m'ignorer durant une semaine entière juste parce que je l'avais battus à un jeu de cartes.
- Lydia : Même si il lui faudra du temps, il te pardonnera. Tu est sa sœur, tu es son sang.

J'esquisse un sourire et replonge dans mes pensées. Au bout de quelques minutes qui m'ont parue des heures, Derek et Cora nous rejoignent.

- Scott : Tu as un plan ?
- Derek : Toi, Louise, Lydia, Isaac et moi, nous entrerons en premiers les autres resteront en retraits.
- Lydia : Et si nous avons besoins d'eux ?
- Cora : Tu n'auras qu'à crier et nous vous rejoindrons.
- Moi : D'accord, allons y.

Je prend l'initiative de partir en tête, mais une main m'attrape le poignet m'incitant ainsi à ne plus bouger. Je lève les yeux au ciel et soupire. Je suis plus qu'agacée de rester en retrait et de ne pas agir. Si ma seule volonté comptait, il y aurait bien longtemps que j'aurais déjà foncé dans le tas pour sauver mon frère. Malheureusement, mon aîné n'est pas le seul otages, alors je dois me résoudre à rester calme et à obéir à l'alpha.

- Derek : Tu reste ici, on n'a pas fini d'établir le plan.
- Moi : J'en ai marre de rester planté là comme une idiote alors que nos familles sont pris en otages dans cet entrepôt. Je n'ai aucune nouvelle de mon frère, je ne sais pas s'il est blessé ou s'il est mort ! Il est hors de question que je reste une minute de plus à vous écoutez établir un plan qui ne tiendra pas la route, alors excusez moi, mais j'y vais.
- Scott : Louise ! Tu n'es pas la seule inquiète en ce moment, alors n'agis pas de façon égoïste.
- Moi : Égoïste ? Moi ? C'est une blague ?
- Lydia : Louise, ce n'est pas ce qu'il voulais...
- Moi : Stop ! J'ai compris. Maintenant que mon sermon est fini, je peux partir sauver mon frère et les autres ?

J'enlève brusquement la main de l'alpha qui faisait pression sur mon poignet, puis entreprend une marche. La pleine lune agit de façon négative sur mon caractère, ce qui me rend encore plus désagréable et têtu que d'habitude. Mon prénom sort de la bouches de plusieurs personnes, mais je n'y prête pas attention et continue ma route.

- LOUISE !

Je m'arrête et me tourne vers Isaac, ce dernier me lance un regard suppliant. Il tente une approche mais je le lui déconseille avec un signe de main.

- Moi : N'essayez pas de vous mettre en travers de mon chemin.

Sur ces derniers mots, je sort de la forêt et avance jusqu'à la porte d'entrée de l'entrepôt. Je ne prend pas la peine de toquer et défonce la porte coulissante d'un seul coup de pied. Il fait assez sombre, mais j'arrive à voir grâce à quelques lampes suspendues grossièrement au plafond. Je m'enfonce de plus en plus dans le bâtiment jusqu'à atteindre une immense pièce vide. Vide ? Non pas complètement, au sol gisent trois corps.

- Moi : Non...

Ce sont bien James, la mère de Scott et celle de Lydia. Ils sont ligotés et bâillonnés, je n'arrive pas à savoir s'ils sont blessés. L'inquiétude me parcourant les veines, je me précipite alors vers eux afin de les sortir de là, mais au moment où j'atteignis mon but, un corps me percute de plein fouet et m'envoie valser contre un tas de vieux objets, mon dos heurte un vieux miroir et je m'écrase contre le sol. Je me relève difficilement et au même moment, Scott, Isaac, Derek et Lydia firent leurs entrée dans la grande salle.

- Moi : Je me disais que c'était beaucoup trop simple...
- Lydia : Tu vas bien ?

Je retire un morceau de verre de ma pommette et rejoins mes amis. Je n'ose pas croiser leurs regards, je sais très bien que si je le fais, j'aurais le droit à un « On te l'avait dit. » et ça risque de fortement m'agacer encore plus que je ne le suis déjà. Alors je ne les regarde pas et fixe, la haine dans les yeux, l'homme qui trône à quelques mètres devant nous. Il se tiens fièrement debout, sa canne à la main, il ne parle pas et ne bouge pas. Au bout d'une vingtaine de secondes, deux de ses bêtas le rejoignent, ce sont les mêmes qui nous ont attaqués chez Derek la dernière fois. Je reconnaîtrai Cali entre toutes, son visage de folle alliée, son grand corps, ses pieds toujours nus, tout son être me fou la chaire de poule. Je passe ma main sur mon torse à l'endroit où cette dégénérée m'a transpercé avec un tuyau de métal. Me voyant faire, un sourire de psychopathe se dessine sur ses lèvres.

- Deucalion : On vous a manqué ?