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« J’parle plus souvent des mauvais jours que des sunshines
Donc ma chérie garde ton amour je ne vis que d’eau fraiche et de punchlines »

La journée a défilé en un temps record, après la visite d’Omran je suis restée avec ma famille au complet et nous avons profité d’être réunis tous ensemble. Ça ne nous été pas arrivé depuis bien longtemps. Auprès d’eux je me sens bien, le bonheur se lit sur nos visages, et nos cœurs sont remplis d’amour…

Le soir j’ai reçu un appel, mais pas celui auquel je m’attendais…

Moi : Allô 

… : Nessma ? 

Moi : C’est qui ? 

… : Ah ze3ma (*genre*) tu m’as pas reconnu ? 

J’avais une idée de qui ça pouvait être mais je voulais qu’il me le dise lui-même, alors j’ai continué de jouer le jeu.

Moi : Nan pas vraiment.

… : Crari, ça va toi tu te poses avec des bonhommes dans le hall, tranquille ta vie.

Moi : Jalil ? 

Jalil : Azi change pas de sujet et arrête ta flûte j’sais que tu m’as reconnu depuis le début.

Moi : N’importe quoi et déjà comment t’as eu mon numéro ? 

Jalil : Je l’ai eu c’est tout pose pas de question, alors tu faisais quoi avec Omran encore ?

Moi : En gros tu m’appelles pour me taper ta crise ?

Jalil : De quelle crise tu m’parles toi aussi ? J’te mets en garde parce qu’apparemment tu comprends keutchi tu veux que les gens de la tess parle de oit c’est ça ? T’as pensé si ça arrive aux oreilles de ton père il va réagir comment à ton avis ? 

Moi : C’est bon Jalil j’ai pas besoin d’entendre ta morale j’ai pas la tête à ça en ce moment.


Jalil : Guetlek (*elle m’a dit*) « j’ai pas la tête à ça en ce moment », en sah (*vrai*) j’m’en bats les klewis tu fais ce que j’t’ai dit c’est tout.

Moi : Mais tu crois que t’es qui pour que je t’obéisse au doigt et à l’œil sans rien dire ? J’ai rien fait de mal donc arrête de m’accuser de tout et n’importe quoi.

Jalil : Ness t’as de la chance t’es ap devant moi.

Moi : Tu crois que j’ai peur de toi ?

Jalil : On va voir si demain tu vas assumer.

Moi : De quoi demain ? 

Jalil : Ben demain on se voit et on verra si tu vas assumer ta grande gueule.

Moi : Mais moi j’ai pas dit que j’étais d’accord pour qu’on se voit.

Jalil : T’as toujours pas compris zeh, j’ai dit on se voit ça veut dire on se voit j’ai pas besoin de ton autorisation. J’te rappelle demain

Moi : Mais attends Jal….

Je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase qu’il avait déjà raccroché. C’est du Jalil tout craché, il est si sûr de lui que ça en devient limite agaçant. Je ne supporte plus son arrogance et le fait qu’il me considère comme une de ses groupies prête à tout pour se plier à ses moindres volontés. Monsieur exige et je dois disposer il verra que je ne suis pas comme ça. Je finis par m’endormir puisque le lendemain j’avais cours…


******************

Le lendemain comme prévu je me rends en cours. Je n’ai aucune motivation mais je n’ai pas le choix on a rien sans un minimum d’effort. De plus, le fait que je vais passer la journée avec Jihène me remonte immédiatement le moral. Cette fille c’est ma dose anti-déprime, je lui ai tout raconté concernant Sou et Omran. Elle a été très surprise par la nouvelle mais elle a tenté de dédramatiser la situation. C’est ce que j’apprécie le plus chez elle, c’est cette capacité qu’elle possède à tout rendre acceptable et à ne jamais s’apitoyer sur son sort. Ses mots ont eu un impact fort sur moi, je prends exemple sur elle pour mettre cette histoire de côté même si ce n’est pas toujours évident. Tout passe toujours mieux en compagnie de Jihène, elle est insouciante et complètement déjantée je pense qu’elle est tout simplement mon contraire. Ce qui est fou c’est que malgré nos différences de caractère on s’entend aussi bien… 

La matinée se fini comme elle a commencé c’est-à-dire sans grande conviction ni motivation. Heureusement je n’ai cours que le matin et que j’ai mon après-midi de libre. 
J’ai encore cette histoire avec Sou et Omran qui me trotte encore dans la tête, même si j’ai compris qu’au final je n’avais pas vraiment de sentiment pour lui je me sens mal quand même. Je ne saurais l’expliquer mais j’ai un sentiment de mal-être au fond de moi en repensant à lui. Surtout qu’Omran ne m’a pas rappeler pour me raconter comment se sont passées les retrouvailles avec Sou. Je crois que je suis tout simplement jalouse du fait qu’il l’a préféré à moi, je sais que je peux pas le forcer à m’aimer et ce n’est pas ce que je veux d’ailleurs mais je crois que ma fierté en a pris un sacré coup. Je vais laisser le temps au temps de réparer tout ça…

Jihène : Nessbatata, téma de l’autre côté y a ton pote le skyzo… Il t’as planté une puce dans le cerveau pour te suivre ou quoi ? 

Je me tourne vers la direction que m’a indiquée Jihène et je constate avec stupéfaction que Jalil est adossé à sa voiture et qu’il semble m’attendre. Je pensais qu’il aurait mieux à faire que de venir régler ses comptes avec moi. J’aurais peut-être pas dû prendre ses menaces à la légère je crois qu’il est capable de beaucoup de chose…

Moi : Mais non, il m’a appelé hier soir il voulait qu’on se voit aujourd’hui mais je pensais réellement pas qu’il viendrait. 

Jihène : Attends deux secondes, j’ai raté combien d’épisodes dans ta vie ? Je comprends rien.

Moi : Moi-même je comprends rien Jihène si ça peut te rassurer. Je crois que je vais le rejoindre, ça te dérange pas qu’on se retrouve tout à l’heure ? 

Jihène : Mais non vas Nessbatata, en plus j’ai des trucs à faire aussi. Vas-y à plus.

Je la laisse pour traverser et rejoindre Jalil de l’autre côté du trottoir. Plus je m’approche de lui et plus j’ai le cœur qui palpite, je ne sais même pas pour quelle raison au juste. Arrête Nessma ce n’est que Jalil après tout. J’essaie de me calmer avant d’arriver complètement à son niveau…

Jalil : En sah (*vrai*) j’ai eu du mal à trouver ton école de bourges là, regarde-moi leur gueule à eux wesh ils vont se suicider ou c’est comment.

Moi : Mais n’importe quoi Jalil.

Jalil : Ouais si t’veux, bon azi monte on y va.

Je ne bouge pas d’un centimètre, je ne comprends pas à quel jeu il joue avec moi. 

Jalil : Ness wAllah tu rends ouf, monte dans la vago on va aller manger. 

Je me décide à monter dans sa voiture mais sans lui adresser un mot. Je déteste l’air supérieur qu’il prend avec moi, c’est toujours comme ça avec lui à chaque fois que je lui trouve un côté touchant il gâche tout en me parlant mal. Il conduit en chantonnant le son qui passe sur son poste radio sans prêter attention à moi. Pour m’occuper, le temps d’arriver à destination, je sors mes cours pour réviser…

Jalil : Mais t’es sah (*sérieuse*) là ? Range moi ça wesh, tu crois qu’il y a que les cours dans la vie Ness ? Décroche un peu.

Moi : Tu me parles pas faut bien que j’m’occupe. 

Jalil : Grec ou Mc Do ? 


Moi : Grec.

Jalil : Ok ça sera Mc Do alors.

Moi : C’est pas la peine de demander si tu tiens pas compte de mon avis. 

Il ne me répond pas et continue de rouler. On arrive à destination après une dizaine de minutes. On entre dans le Mc Do et on passe commande… 

Jalil : Alors ça se passe avec Omran ? C’est pour quand le mariage ? 

Je ne m’attendais vraiment pas à cette question, il pense qu’Omran et moi sommes ensemble alors que ce n’est pas du tout le cas. Je n’ai pas envie de me confier à Jalil à ce sujet, je sais qu’il se moquera de moi si je lui raconte ce qu’Omran m’a fait, il me dira qu’il m’avait prévenu et que je n’ai pas voulu l’écouter. Je n’ai pas besoin de quelqu’un pointe du doigt mes erreurs, je m’en veux déjà assez d’avoir été assez dupe pour tomber dans le panneau…

Moi : Je suis pas avec Omran je sais pas d’où t’es allé chercher ça.

Jalil : Azi arrêtes tes disquettes j’sais que vous êtes à deux, t’inquiètes j’dirais rien à ton reuf.

Moi : Jalil j’ai pas envie de parler de ça. Je te le dis une dernière fois je suis pas avec Omran. De toute façon je m’en fiche des gars je veux me poser avec personne, je veux me concentrer sur mes cours et mon diplôme. 

Jalil : Toute façon j’apprends que t’es avec un gars j’te brise les jambes. 

Moi : Toujours aussi aimable Jalil. Et toi alors t’as une copine ? 

Jalil : Guetlek (*elle m’a dit*) une copine tu crois que j’ai le time pour ces conneries moi ? Ma seule femme c’est ma mère, au moins j’sais qu’elle me douillera ap… J’sais Ness t’es déçue mais mon cœur est déjà pris.

Moi : Moi déçue ? Garde la pêche.

Jalil : Azi ta bouche et fini de manger tu fais mal à la tête.

Il a vraiment un problème lui. Je le laisse dans son délire et finit mon menu en silence. Il me redépose devant mon école comme prévu pour que je puisse retrouver Jihène. Ce moment que j’ai passé avec Jalil m’a fait bizarre. J’essaie de comprendre ses intentions envers moi mais plus j’essaie de décrypter son comportement plus je suis perdue. Je n’arrive toujours pas à saisir et cerner sa personnalité, malgré le temps passé avec lui. J’ai l’impression que sa personnalité est changeante et qu’il est très instable. Il peut se montrer très gentil et attachant pour ensuite devenir un véritable tyran autoritaire. Je suis très déstabilisée par son comportement je ne sais jamais comment être avec lui, je ne sais même pas s’il m’apprécie vraiment…

Jihène me demande un compte rendu complet du moment que j’ai passé avec Jalil. Je lui raconte en bref sans rentrer dans les détails. Je m’attendais à ce qu’elle me dise que c’est une mauvaise idée que je passe du temps avec Jalil mais bizarrement elle n’a rien dit de tel ce qui me surprend un peu vu qu’elle ne le porte pas forcément dans son cœur…

Après avoir passé l’interrogatoire de Jihène, je rentre chez moi en début d’après-midi et trouve Khadija en train de lire le Saint-Coran dans notre chambre. Je suis de plus en plus impressionnée par tous les efforts qu’elle entreprend pour se rapprocher du chemin du dine (*religion*). Je la contemple quelques instants avant qu’elle ne remarque ma présence…


Khadija : Salam ! Justement je t’attendais Ness je voulais te parler.

Moi : A3leykoum salam, de quoi tu voulais me parler ?

Khadija : Je t’ai entendu parler avec Jalil hier soir. En sah (*vrai *) t’es en train de faire quoi là ? 

Moi : Comment ça faire quoi ? Je fais rien du tout Khadija. 

Khadija : Tu parles au tél avec Jalil et à part ça tu fais rien. Ecoutes je veux pas jouer la grande sœur relou mais fais attention à lui c’est un beau parleur, tombe pas dans son piège tu risques de le payer très cher. Il est du genre de Soryan, tous les deux sont incapables de s’engager sérieusement donc s’il te plait éloigne toi de lui c’est pour ton bien que je dis ça. 

Moi : Je sais tout ça, je commettrais pas la même erreur qu’avec Omran, ça m’a servi de leçon. Alors t’en fais pas pour moi.

Khadija : J’espère bien, surtout que c’est le pote à Yass s’il l’apprend il te tue.

Moi : Promets-moi que tu diras jamais rien à Yass.

…. : Me dire quoi ?!

D'après Souhayb (qu'Allah l'agrée), le Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) a dit: « Lorsque les gens du paradis vont rentrer dans le paradis, Allah va dire: Voulez vous que je vous rajoute quelque chose ? Ils vont dire: N'as-tu pas blanchit nos visages ? Ne nous as-tu pas fait rentrer dans le paradis et tu nous a sauvé du feu ? Alors il va lever le voile et il ne leur a pas été donné une chose qui est plus aimée que de regarder leur Seigneur » puis le Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) récita le verset: « Pour ceux qui ont agis en bienfaisance il y a la belle récompense et un rajout ».
(Rapporté par l'imam Mouslim dans son Sahih n°181)
D'après Abou Houreira (qu'Allah l'agrée), des gens ont dit au Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui): Ô Messager d'Allah! Est-ce que nous verrons notre Seigneur le jour de la résurrection ? Le Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) a dit: « Avez-vous du mal à voir la lune la nuit lorsqu'elle est pleine ? ». Ils ont dit: Non ô messager d'Allah! Le Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) a dit: « Avez-vous du mal à voir le soleil lorsqu'il n'y a pas de nuage ? ». Ils ont dit: Non ô Messager d'Allah! Le Prophète (que la prière d'Allah et son salut soient sur lui) a dit alors: « C'est certes ainsi que vous le verrez ».
(Rapporté par l'imam Boukhari dans son Sahih n°7437 par l'imam Mouslim dans son Sahih n°182)

Nessma, ma vie en KilodramesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant