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" Nos peines s'en iront à raison d'espoir, je renoncerais pas à mon idéal. Dites au désespoir, qui prend la confiance que ma chance est juste en retard. Qu'il est grand temps, de leur prouver, de montrer ce que j'ai dans le ventre. "



Aujourd'hui, c'est un grand jour pour moi. Cette journée je l'ai tant attendu, je me suis tellement battue pour y arriver. Pourtant, l'euphorie n'est pas la bienvenue dans mon guelb (*coeur*), à la place, j'ai comme un poids, un trou béant qui innonde ma poitrine. Quand la mélancolie du passé refait surface, elle vous paralyse et glace tout vôtre être.

On y est enfin, ma rentrée à la fac de médecine. J'ai une semaine de retard à rattraper sur le programme. Je suis là, plantée devant la porte, et quand je rentre dans l'amphi aucune tête ne se braque sur moi, personne ne me dévisage. Nan, ils sont trop occupés. Ils ont tous le regard rivé sur leur copies, et leur mains rédigent sur le flow de paroles incompréhensibles que débitent le prof. Déja que j'ai pris énormément de retard, si je suis perdue dés le début, ça va pas le faire. Je fonce m'installer à la première place vide que je trouve. J'ai sacrifié beauçoup pour y parvenir, ce n'est pas le moment de baisser les bras. 

Fin de journée, fin des cours, je remballe mes affaires. J'ai essayé de faire de mon mieux mais il faut que je rattrape mon retard au plus vite. Je ne veux pas décevoir ma famille. Au même moment quelqu'un vient m'interrompre dans mes pensées. 

- Fille voilée : Salam a3leykoum, ma soeur 

- Moi : 3aleykoum salam 

- Fille voilée : C'est la première fois que je te vois. Moi, c'est ...

- Moi (en la coupant net dans sa question): Euh ouais, bref, tu me veux quoi ? 

- Fille voilée : Excuse-moi, je voulais pas te déranger mais juste te dire que si t'as besoin, je peux te passer les cours que t'as à rattraper ! Au fait, moi c'est Soumaya.

Bon j'avoue, je n'ai pas été très gentille avec elle alors qu'elle vient me proposer son aide. Je me sens honteuse de lui avoir parler ainsi alors qu'elle est là pour me dépanner. Faut dire que j'ai perdu toute confiance en l'amitié et la gentillesse, je les repousse comme si elles avaient la peste.

- Moi : Euh .. bah merci Soumaya, moi c'est Nessma !

- Soumaya : C'est joli comme prénom, t'es de quelle origine ? 

Allez, j'arrête de faire ma sauvage insociable, 5 minutes pas plus ! 

- Moi : En fait, je suis un trio. Ma mére est Marocaine et mon pére est Algérien, Tunisien.  

- Soumaya : J'ai la représentation officielle du Magreb sous mes yeux ! Ma sha Allah. Comme tu peux le constater, je suis métissée, je suis Malienne, mais avant tout musulmane !
Ce qu'on fait, c'est que je te photocopie tout les cours que t'as manqué et je te donne tout ça demain hbiba, ça te va ? 

Elle est bien gentille Soumaya mais qu'est ce qu'elle parle ! Honnêtement, je crois qu'elle détient le record, la palme d'or de la parole. Elle me jacte comme si l'on se connaissait depuis des lustres . Je la regarde faire et tout ce qui me vient à l'esprit c'est de lui dire:

- Moi : Soumaya, t'as pas soif ? 

- Soumaya : Non ça va, merci. Donc, je te disais, je te passe tous les cours que t'as manqué, demain ?

- Moi : Oui, ce serait parfait

- Soumaya : Tu peux le dire, je suis adorable! Nessma, sans être indiscrète comment ça se fait que tu ai loupé une semaine de cours, surtout la rentrée en première année ?

Bon, j'avais dit 5 minutes, si elle pense une seule seconde que je vais lui déballer ma vie, elle se trompe.

- Moi : Sans vouloir t'offenser, comme tu le dis, ça ne te regarde pas ! 

- Soumaya : Pas de soucis, tu m'expliqueras bien un jour ou l'autre. Bon t'as plein de cours à rattraper mais t'inquiète pas, je vais te brieffer. Un petit compte rendu s'impose, déjà t'as vu le prof qu'on avait là ? Lui, c'est le pire, il parle, parle et reparle sans s'arrêter...


On marche en direction de l'arrêt de bus. Je l'ai laissé parler et, de temps en temps, je lui fais des hochements de tête. De toute manière, elle se tappe un monologue et puis je suis trop occupée. Ses paroles m'ont replongé dans mon mal-être. Les seuls sentiments qui inondent mon coeur te sont destinés. Je suis enfin sur le point de concrétiser ce rêve de gamine. Guérir cette saloperie de maladie, ce poison qui, doucement, a su infiltré ton être et en si peu de temps, t'a arraché à nous. Je ferai tout pour que tu sois fière de moi. Oui? je vais faire ça ! Aprés tout c'est seulement pour toi que j'ai choisis cette voie là. 
Quand je reviens à la réalité, j'ai Soumaya en face de moi, elle parle toujours ! 

- Moi : Hey Soumaya je vais te laisser là, y'a mon bus la bas

- Soumaya : Ok, pas de soucis hbiba, on se voit demain en cours

Le long du trajet, je l'ai passé à penser à toi. Dès que je suis seule, je revis toujours la même scène, elle passe en boucle dans ma tête, elle hante mon esprit, et me torture. 
J'aperçois les murs de béton, ça y est, je suis arrivée à la cité. Mon chez moi, ça change du panorama qu'on peut apercevoir à travers les fenêtres de la fac. Mais je l'aime bien cette horizon, d'ici j'aperçois les mômes qui jouent en bas de la tour **, les teneurs de murs, eux, sont positionnés à un endroit stratégique : à chaque tour ! 
Je m'apprête à traverser quand une voiture klaxonne. Toujours quelqu'un pour me sortir de mes pensées.

- Yassine : Putain t'étais où encore !? Ca fait une heure que j't'appelle !! Il t'sert a quoi ton tél zeubi !

- Moi : Je sors des cours et mon tel je l'ai oublié en partant ce matin. Pourquoi ? Qu'est ce qui se passe ?

- Yassine : Ta conne de soeur elle a zappé les jumelles, la directrice elle a appelé à la maison, j'allais les récup là !

- Moi : Quoi me dîtes pas vous avez oublier les petites ?! Je vous demande qu'une chose, c'est : les récupérer quand je peux pas le faire !

- Yassine : Bon ta gueule, pas le temps de tchatcher là. Montes !

Je monte dans la voiture et on fonce jusqu'à l'école. Je vous épargne ce passage, la dirlo m'a passé un savon en disant q'il ne fallait pas que cela se reproduise, etc 


Je me rend compte que je n'vous ai même pas présenté ma famille ! 

Mes parents Aicha & Adnane : Les soldats de mon coeur, ma fierté et mon plus belle exemple. Ils ont posé les pieds sur le territoire français dans l'espoir d'une vie meilleure. Ils ont appris à vivre avec le manque du pays et de leur famille. Ils se sont habitués à un mode de vie qui n'était pas le leur et ainsi s'imposer face à toutes ces personnes à l'esprit étriqué. Pensant que la présence des immigrés sur leur propre terre n'est pas légitime. Toute mon enfance je les ai vu trimé, se détruire la santé au travail pour payer les factures et remplir les placards. Même quand les fin de mois semblaient difficiles, on a toujours eu le droit à la chaleur d'un sourire, comme pour masquer la tristesse et l'inquiétude sur leurs visages.

Ma grande soeur, Khadija, 23 ans. Ce n'est pas la soeur parfaite mais malgré ses erreurs, elle reste ma soeur.

Vient ensuite, Yassine, 22 ans. Lui, c'est le tombeur de ces dames ou bien le disquetteur officiel de la tess. Il fait parti des caïds, des teneurs de murs (sa préférée, c'est la tours 1*, juste en face y'a la boulangerie !) 

Et oui y'en a encore un ! Le suivant? c'est Redouane, 20 ans. Je dirais que c'est la copie conforme de Yass sauf que lui sa tour préférée, c'est la notre ! 

Et pour finir, on garde toujours le meilleur pour la fin hein. Les jumelles Nahla & Sofya, mes amours, mes bouts d'choux. Elles sont hautes comme trois pommes pour leur âge (6ans) mais elles sont tellement craquantes. 





« La vie d'un homme est plein de misére qu'il ne peut surmonter sans la douceur d'une femme » Ibn Al-Jawzî Rahimahulah 

Nessma, ma vie en KilodramesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant