« Lorsque tu lèves la main sur une femme, saches que tu n'es officiellement plus un homme »
Arrivée quasiment à mon bloc, je sens une présence derrière moi, je n'y prête pas attention. J'admire les couleurs de la nuit mais je sens qu'une main vient se poser sur ma bouche, m'empêchant d'en sortir tout son, l'autre bras vient encercler mes bras pour ainsi me bloquer et éviter toutes tentatives de fuite...
- ... : Toi là ! Viens avec moi
La personne me tire alors le bras violemment et me conduit dans le sous-sol pour ne pas dire dans les caves.
A cet instant, je commence à craindre pour ma vie, je commence à avoir peur. Dans une cave, tout peut se passer et je connais leur code, leur vice. Si la porte est fermée avec autour de la poignet un ruban rouge, c'est qu'il ne faut pas entrer. Et, si cet homme qui me tire dangereusement vers la cave la plus éloignée de la sortie mettait ce fameux ruban rouge ? Personne ne saurait que nous sommes ici, personne n'oserait venir à ma recherche ici de toute façon.
- Moi : Soryan, tu m'emmènes où comme ça ? Je... Je suis pas ta kehba (*pute*)
J'ai eu du mal à sortir cette phrase, j'avais peur des représailles. Il me pousse dans la cave et met le ruban rouge. Oui, il a mis le ruban rouge ! Quand mes yeux ont aperçu sa main nouer ce ruban autour de la poignet, c'est mon cœur qui s'est serré. Mon esprit a quitté ce dernier pour s'envoler retrouver ma bien aimée.
- Soryan : Vas-y assieds toi, fais pas ta princesse
- Moi : Euh...
Non, je ne veux pas m'assoir. Nous sommes dans une cave et qui dit cave dit rapport sexuel, qui dit cave dit saleté, bactéries, MST. Dans cette cave, je suis certaine que de nombreux coups de reins ont été donnée, de nombreuses saloperies médicales délivrées, de nombreux rêves se sont envolés. Surtout, n'allez pas croire qu'un homme qui vous emmène dans une cave, c'est pour vous regarder dans les yeux, soyez plus malines et ne franchissez pas cette ligne. Non, j'ai bien trop de respect pour moi et ma personne pour m'assoir sur ce fauteuil qui transpire de crasse et encore moins sur cette chaise que l'usure a abîmé.
- Soryan : Ok, tu veux pas poser ton uk, fais ta iv
- Moi : Pourquoi on est là ? Tu vas me frapper ?
Un rire puissant et masculin vient rompre le silence qui flottait dans ce lieu macabre. Je ne comprenais pas en quoi la question était drôle mais j'avais sûrement dû rater un épisode. Vu le contexte, je n'étais plus en état de rien et encore moins de penser convenablement.
- Soryan : Non, je vais pas te frapper. Si j'avais voulu te frapper, t'inquiètes pas que je l'aurais fait dans ton hall
- Moi : Alors pourquoi on est ici ?
Je le fixe, mon regard ne le lâche pas. J'avais une rage immense en moi, j'aurais voulu le tuer dans cette cave ce soir là. Allah smahni (*Dieu pardonnes-moi*).
Bizarrement, son regard s'est rivé sur le sol encore plus crade que cet endroit où le Sheytane a vu des filles détournées du droit chemin, des garçons tombés dans la perdition sans penser au lendemain. Il a souvent montré ses dents dans cet endroit et ris à gorge déployeé, pitoyable surtout en sachant que nos parents dorment quelques mètres au dessus ne se doutant pas de nos méfaits.
- Moi : Soryan ?
- Soryan : Elle est où ta putain de sœur ?
- Moi : C'est pas une putain, ma soeur d'abord et ensuite je sais pas, j'ai plus de nouvellse depuis que tu m'as frappé l'autre soir et elle m'a pas mise au courant de ses plans... Mais...attends... Ça veut dire qu'elle est pas avec toi ?
Le choc, un coup de massue dans le crâne ! Cette nouvelle assourdissante sonne le glas de mon existence. Si elle n'était pas avec Soryan, la personne pour qui hypothétiquement elle a quitté le domicile familiale, où pouvait-elle bien être ?
- Soryan : Bah non sinon je serais pas comme un zemel (*PD*) à la chercher partout dans la cité
- Moi : C'est un peu de ta faute...
- Soryan : Si c'est pour me casser les klewis que tu me parles tu peux te barrer
- Moi : Bah c'est vrai, tu l'as traité comme une chienne alors qu'elle t'a donné ce qu'elle avait de plus cher mais vous, les mecs, vous êtes tellement cons. Tu la frappe, tu l'insultes, t'étonnes pas si un jour elle te next
- Soryan : On next pas Soryan
Sa façon de parler était à la fois pathétique et pleine de mélancolie. Il était tellement loin de la vérité de ce monde... A s'écouter, il était le meilleur, le plus beau. Je dois avouer que, niveau beauté, il avait du potentiel : Plutôt grand, mate de peau, les yeux verts assez perçants mais son caractère et sa mentalité l'enlaidissaient. On oubliait sa beauté en regardant ses actes. Moi, Nessma, j'ai oublié sa beauté en regardant ses actes. La noirceur de son cœur me perçait à jour, elle ouvrait mon regard au mal être berçant nos tours...
- Soryan : Hassoul (*Bref*), si t'as des nouvelles de cette grosse, tu me tiens au jus ?
- Moi : Pourquoi je ferais ça ?
- Soryan : J'ai vraiment besoin de lui parler... Sérieusement
- Moi : Ouais... Je vais réfléchir
J'ai prononcé cette phrase en essayant de me faufiler au travers de cette crasse pour sortir de là mais il m'a plaqué contre la porte faisant un vacarme monstre.
- Moi : Putain, Soryan lâches-moi !
- Soryan : Tu lui parles je t'ai dis. Quand je veux un truc je l'ai à chaque fois ! C'est pas toi, une petite merdeuse qui va changer ça !
- Moi : Je te rappelles que c'est toi qui a besoin de moi et tes menaces, elles ne me font pas peur
A ses mots, une gifle s'y est ajoutée. Il m'a giflé, ce salopard m'a giflé. C'est plus une question, mais une affirmation, je le déteste.
Un homme qui lève la main sur une femme n'est pas un homme, même le pire chien ne frappe pas une femme. Une femme, c'est précieux, ça se respecte, c'est une future mère, une future épouse. Comment oser frapper une personne avec tant d'importance ? Je ne comprendrais jamais.
J'essaye de me détacher mais ses mains pèsent si lourds sur mes frêles épaules. Son regard assassin foudroie mon cœur sur le moment...
- Moi : Faut qu'je rentre, j'ai une vie
- Soryan : Oublies pas que tu as une dette envers moi
- Moi : Et pour quelles raisons ?
- Soryan : Je t'ai toujours pas frapper pour l'autre soir. J'me suis pas encore venger garde ça là (en pointant ma tempe de son doigt)
- Moi : Tu crois vraiment que t'es le meilleur mais le jour où plus féroce que toi entrera dans le business et te fera la peau, je rigolerais bien moi
- Soryan : Jamais ça arrivera à Soryan ma p'tite
- Moi : Ouais t'es trop confiant toi. Un jour, tu te bruleras les ailes
Il frappa contre la porte, j'ai vu sa main s'abattre contre cette porte à quelques centimètres de mon visage.
J'avais envie de crier mais la frayeur qui parcourait mon corps me paralysait. J'aurais aimé courir, prendre mes jambes à mon cou mais cette fichue frayeur ankylosait mon corps, me clouant ainsi au sol et rendant mon ascension vers la sortie impossible.
- Soryan : J'ai envie de te faire du sale, j'ai envie de te frapper mais je me retiens. Les vrais bonhommes frappent des adversaires à leur taille
Était-ce ironique ? Parce que si, pour toi, un vrai bonhomme frappe que des adversaires à sa taille, cela fait longtemps que tu n'en es plus un.
Il me libère, me laissant ainsi l'opportunité de quitter cet endroit dégueulasse. Je sors de cette cave un large sourire sur le visage, pas parce que j'ai eu ma dose de joie sur le canapé empestant l'odeur animal, mais parce que je sors enfin de ce cauchemar.
Arrivée à quelques mètres de la sortie je croise Jalil, son regard s'est tout d'abord arrêté sur Soryan sortant de la cave, puis sur moi. Mon sourire était trompeur... Pensait-il peut être que je me suis faite "culbutée" sur le canapé de la cave 36B ? Mais Jalil, je ne suis pas ce genre de fille. Pour moi, ce genre de relation charnelle ne doit débuter qu'après le hlel. L'ignore-t-il ?
Je continue mon ascension sur les marches conduisant à la sortie. Je le regarde timidement en lui adressant un "Salam" qu'il laissa sans réponse.
Je me retourne pour voir si Soryan s'apprête à sortir et je vois Jalil me regardant... Son regard était si noir et haineux que je ne me suis pas attardée plus que ça dans cette prison de nos pulsions.
Un peu plus tard, dans la soirée, je reçois un SMS d'un numéro qui m'est inconnu : « Je suis un fils de pute si jte reparle » …
Un homme vint voir le Prophète et lui demanda : « ô Prophète quelle est la personne à qui je dois le plus de bien. » ?
Le Prophète lui répondit : « Ta mère », et ensuite dit-il?
Le Prophète lui répondit : « ta mère », et ensuite dit-il ?
Le Prophète lui répondit : « ta mère », et ensuite dit-il ?
Le Prophète lui répondit : « ton père »
La femme, mes très chères sœurs, était à l’apogée de l’Islam un docteur, une infirmière, elle guérissait les malades, elle était une savante, on la consultait pour sa science. Et on a là un bel exemple, celui de Aisha , mère des croyants, épouse du Prophète.