Mélissandre Heartwood T4: La confrérie des vampires

Chapitre 16: Plus de secret

Retour du point de vue de Mélissandre Heartwood, 2h45 du matin

Peter dépose Nolan et Théo chez eux. Le trajet du retour s'est fait dans un silence total. En plus du mutisme dans lequel je me suis retranchée, Nolan s'est sentit particulièrement mal à l'aise sur le siège passager à côté de Peter qui a retrouvé ses pleins pouvoirs de loups-garous. Quant à Théo, il a regardé la ville d'un air pensif par la fenêtre, s'imaginant sans doute ce qu'allait être la suite de cette histoire.

Quand les deux colocs de Stiles descendent de la voiture, Peter sort aussi pour échanger quelques mots avec Théo. Même si je fais la tête à Peter, je ne peux m'empêcher d'essayer de lire sur leurs lèvres pour deviner ce qu'ils se disent. Je commence à en avoir marre des secrets.

Je monte à l'avant et Peter redémarre. Il a la décense de respecter mon silence jusqu'à chez nous. Je bouillonne intérieurement sans me décider à sortir tous les reproches que je veux lui faire. Il faut que je me calme sinon la confrontation sera stérile. Ce n'est que lorsqu'il referme la porte de l'appartement derrière nous que je me tourne brusquement vers lui, les yeux violets. Il se fige, seulement à moitié surpris.

Moi: Quand comptais tu m'appeler pour me demander de l'aide?

Peter: Mon téléphone était cassé.

Moi: Pourquoi tu n'as pas activé le pendentif en bois de sorbier?

Peter: Je l'ai perdu.

Je regarde une nouvelle fois ses vêtements couverts de sang et un noeud se forme dans ma gorge. Je prononce la phrase suivante d'une voix étranglée qui le bouleverse plus qu'il ne le voudrait.

Moi: Je pensais qu'on n'aurait plus de secret l'un pour l'autre!

Peter s'apprête à protester mais je l'interrompt d'un doigt en l'air comme il le fait souvent avec moi. Mes yeux lancent des éclairs et il sait qu'il marche sur des oeufs.

Moi: Et ne me dis pas que c'était pour mon bien!

Je me passe une main dans les cheveux et fais quelques pas dans la pièce. Je me sens vidée de ma magie à un tel point que si je m'assois maintenant je ne me relèverai pas avant un moment. La dernière chose que je voulais en me mettant avec lui c'était de le fliquer mais ce soir j'ai besoin de réponses honnêtes.

Moi: Qu'est-ce qui t'es arrivé?

Peter capitule et ses épaules s'affaissent légèrement.

Peter: J'ai mordu une fille récemment et c'était sa première lune ce soir. La situation a un peu dérapé.

Peter s'est remis à mordre des innocents. Il agrandit sa meute.

J'encaisse le coup en silence, je sais qu'il y a une suite alors j'attends pour tout savoir d'un coup et aviser après.

Peter: Deucalion m'a averti que le chef des Prédicateurs est en ville et qu'il en a après toi. Comme je ne peux pas te suivre partout et que la meute, composée aussi de ces abrutis d'extrémistes, est loin d'ici, il me fallait des loups en plus.

Je lui tourne le dos pour regarder la ville endormie par la fenêtre et je croise les bras sur ma poitrine. Des vampires, des Prédicateurs et des nouveaux loups-garous. Moi qui pensait retrouver une vie tranquille ici....

Peter soupire.

Peter: Je ne te l'ai pas dit parce que je savais que tu réagirais comme ça.

Quand je me retourne de nouveau vers lui, mes yeux ont repris leur couleur verte habituelle. Peter plante son regard dans le mien et, même si il l'exprime par des détours, je sais à cet instant qu'il est réellement désolé.

Moi: Tu fais ce que tu veux avec ta meute Peter, je n'ai ni l'intention ni la prétention de te juger sur ça. Je connaissais les risques quand je me suis mise avec toi.

Je reviens sur mes pas pour me planter devant lui et il me regarde faire, attendant la suite. Je baisse les yeux sur son torse et je frôle du bout des doigts son t-shirt trempé de sang. Mes mains se remettent à trembler.

Moi: Mais me cacher ça....

Il saisit doucement mon poignet dans sa main chaude. Je relève les yeux vers lui.

Moi: Je préfère me rendre complice de meurtre pour toi plutôt que de risquer de te perdre bêtement comme ce soir.

Peter: Viens-là.

Je m'étais promis de ne pas pleurer. Pourtant, le front contre son torse et lovée dans ses bras, je ne peux retenir un sanglot. Il resserre son étreinte et je sens sa poitrine se soulever et s'abaisser profondément. J'en déduis qu'il est ému lui aussi, plus qu'il ne veut le laisser paraître. Au bout de quelques minutes je m'écarte et sèche mes joues d'un revers de manche en détournant la tête.

Moi: Va nettoyer tout ça, mini-Alpha. Le seul rouge que j'aime c'est celui de tes yeux.

Peter se racle la gorge.

Peter: Et toi allonge toi un peu mini-Merlin, tu ne tiens plus debout. J'ai pas envie de te retrouver par terre en sortant de la douche.

On échange un regard rapide et on se détourne l'un de l'autre. La soirée a été mouvementée mais elle nous a au moins appris une chose: si on ne travaille pas tous les deux en équipe à partir de maintenant, on ne pourra pas faire face à toutes les menaces qui nous assaillent.