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Puisque la clinique était à deux pas j'ai préféré courir à la vitesse de la lumière vers celle ci pendant que l'on embarquait ma mère dans l'ambulance, j'attendais l'arrivée de ce dernier et une fois là je me précipite vers la voiture en pleure, je voulais me faufiler à l'intérieur mais un secouriste m'en empêcha, je me débattit avec force pour qu'on me laisse voir ma mère mais un d'eux me souleva pour m'éloigner de celle ci, je criais et hurlais de toutes mes forces lorsque j'avais senti une aiguille me piqué au niveau de mon bras, au bout de quelques seconde je plonge dans un profond sommeil.

Je me réveille dans un endroit très blanc, prise de panique je me dirige à la hâte vers la sortie mais un énorme vertige me rattrapa, je prend appuie sur le mur pour ne pas tomber. Instinctivement je place ma main sur mon ventre en reprenant mon souffle, aussitôt je me rappel de ce petit être qui grandissait dans mon bidon. J'avais remarqué que mon ventre avait enflé un tout petit peu, mais avec tout le stresse que je vivais j'avais pas prêté attention à ça, ni même au fait que j'avais pas vu pendant un bon moment mes règles. Ma mère a raison je dois avorter en plus je n'ai ni les moyens pour m'en occuper ni le physique qu'il faut pour mettre au monde cet enfant. Ma mère... Où est ma mère ? La porte s'ouvre brusquement laissant voir le médecin qui m'avait consulté tout à l'heur.

_es que vous allez bien mademoiselle Fall! Il me demande après m'avoir aidé à prendre place sur le lit.

_je veux voir ma mère ! Je lui dis en pleure.

_elle est au bloc opératoire.

_je ne veux pas qu'elle meurt docteur!

_elle ne vas pas mourir, nous allons faire notre possible pour lui sauver la vie, priez juste que tout ce passe bien! Il me dit, et j'étais un peu rassurée de savoir ma mère encore en vie. Le médecin me demande de ne pas trop stressée à cause de mon état mais je m'en fiche, tout ce qui compte c'est ma mère, cet enfant est celui du diable en personne, je vais avorter car c'est le meilleur choix, j'aurai dû laisser ma mère le détruire avec ses coups, car cet enfant est un bâtard, il a été conçu hors mariage, j'ai un enfant illégitime dans mon ventre, je ne pense pas que Dieu puisse accepter cela, et si je le mets au monde il souffrira à cause de moi je ne vais pas permettre cela.

_je désire avorter! Je lui dis brusquement, il me regarda attentivement avant de me prendre la main, ce geste ne me préoccupa pas j'avais l'esprit en désordre, j'ai peur que ma mère ne s'en sorte pas et cet enfant était le cadet de mes soucis.

_vous êtes sûre ?

_plus que sûre !! Je n'ai pas les moyens de m'en occuper

_ et le père ?

_c'est le diable en personne, il n'est pas au courant et même s'il venait à l'apprendre cela lui importerait peu.

_vous savez l'avortement est un acte ignoble et mal vu par la société, je ne pense pas qu'il existe un hôpital qui pourrai pratiquer cela, selon moi vous devriez parler avec le père et essayer de négocier avec lui quelques soit la relations que vous avez, ou bien vous le gardez jusqu'à l'accouchement et ensuite le donner en adoption.

_pour le moment je ne sais pas quel choix faire mais une fois que je saurai ma mère saine et sauve je me débarrasserait de cet enfant. Je lui dis sans aucune émotion.

********

Je vous passe quatre mois où je n'ai vécu que misère. Je suis enceinte de six mois et mon vente est bien visible. Ma mère a été amputé de la jambe gauche après avoir été dans un coma artificiel de deux semaine. Elle m'a maudit par tous les noms des saints et m'a dit ne plus me considérer comme sa fille, ce jour là a été plus pire que l'humiliation de Moussa, ma propre mère m'a renié, elle ne veut plus rien savoir de moi, ni me revoir de sa vie. Elle avait mit au courant de mon état au reste de la famille qui étaient venu lui rendre visite, ces derniers ont prit leur distance avec moi. Jamais je ne vais oublier le regard de mon oncle ce jour là, il m'a fait savoir que je pouvais encore rester vivre à la maison et qu'après tout c'était celle de ma grand-mère qui n'aurai pas permis de son vivant que je dorme dans la rue. Cependant mes belles soeurs me mènent la vie dure, tout le quartier ne parle que de moi, c'est des injures par là, des calomnies par ici, ma belle sœur kiné ne me donne plus à manger malgré que mon oncle lui ai dit de me traiter comme avant, une fois que ce dernier se rend au travail la nuit car mon oncle travail comme garde du corp à Sicap, elle me fait dormir dans la cours disant qu'elle ne veux pas que je contamine ses filles et qu'elles finissent comme moi. Je pleure jour et nuit, mes oncles menacent tout le temps de me foutre à la porte, et leur femmes divulguent partout que je suis enceinte, elles m'empêchent même d'utiliser le robinet pour mes besoins, je ne peux ni me laver ni boire de l'eau. J'avais trouvé un travail chez une copine d'enfance gentil et qui ne me juge pas, elle s'appelle Nogaye Gueye, elle a convaincu sa mère de me prendre en tant que femme de ménage malgré mon état, elle avait refusé au début car vu ma corpulence et ma grossesse elle ne voulait pas prendre de risques avec moi. C'est avec cet argent que je mange, boit et paie mes factures d'hôpital pour mes visites et contrôles. Lorsque après le boulot je rentre chez moi tout le monde me dévisage avec exagération dans le quartier, parfois je suis même obligée de changer de chemin ou de me camoufler avec mon foulard pour qu'on ne me reconnaisse pas ou pour ne pas attirer le regard. Un jour j'ai vu Astou se diriger dans la même direction que moi, heureusement que je l'avais vu en première et je me suis cachée, j'aurai eu honte si elle m'avait vu, c'est sûre qu'elle est au courant de ma grossesse à cause des rumeurs, j'avais décidé d'avorter mais ça s'est mal passé. Une voisine très gentil m'avait prit un rendez-vous chez un homme du nom de Baldé pour m'aider à avorter, elle m'avait mit en contacte avec lui et on a décidé d'un jour pour le faire, une fois au lieu du rendez vous je me suis mise à douter car l'endroit était nauséabond et en plus les outils avec lesquels ils travaillait étaient en mauvais état, j'avais vu des rats se faufiler partout, et lorsque je me suis allongée sur la table j'ai repensé à cet enfant me disant si ce que j'étais entrain de faire n'était pas un crime, et en plus j'avais entendu des rumeurs comme quoi beaucoup de jeunes filles avaient perdu la vie à cause de cette pratique. Prise de peur je profita de son inattention pour m'enfuir loin de cet enfer, j'avais donc décidé de suivre les conseils du médecin en gardant cet enfant jusqu'à l'accouchement et ensuite le donner en adoption.

Laïla Dieynaba Fall : la DameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant