En tournant au coin de la rue nous pouvions déjà entendre les basses qui faisaient vibrer les murs et les murmures des fumeurs sur le trottoir.
Le Fogasz s'ouvrait sur la rue malgré le videur tentant tant bien que mal de réguler les entrées. Federico et Livio étaient déjà au bar en train de commander.
J'entrai, sans un regard pour lui, prétextant une conversation passionnée avec Émilie sur notre programme du lendemain.
- Tu bois quoi Tony ? Me demanda Teddy, prévenant.
Le fait que son pote plutôt que lui fasse attention à moi m'énervait encore plus. Comme quoi ce n'était pas si compliqué de ne pas être con.
- La même chose que toi, merci.
Il revint quelques minutes après avec deux verres de vodka mélangé à un quelconque diluant. Je le remerciais et il resta laconique. Je sentais néanmoins ses regards répétés vers moi.
Quand nous avions totalement prévu notre programme du lendemain avec Émilie, je me tournais vers lui.
- Et vous, vous avez prévu quoi cette semaine ?
- Je sais pas, ça dépendra de Federico. On avait prévu de visiter mais apparemment Fedz était pas chaud.
- Et ça t'arrive de faire des trucs sans lui.
Il fronça les sourcils, cherchant à comprendre le but de ma question.
- C'est pas ma mère, ouais. Enfin je suis pas venu en Hongrie pour me taper des délires tout seul.
- Vous comptez rester longtemps ici ? Coupa Émilie. Apparemment il y a d'autres salles avec une ambiance un peu plus... "nightlife".
- Flemme. Je pense que je vais pas tarder Émilie. Teddy, tu resteras avec elle ?
- Oui, sans problème, répondit-il instantanément.
- Mais je vais pas te laisser rentrer seule Tony, répliqua-t-elle.
Livio et Federico se rajoutèrent à notre groupe.
- Je vais te raccompagner, dit ce dernier.
- Non merci, lâchais-je sans le regarder. Émilie tu peux rester bien sûr, mais tu as besoin de la clef pour ouvrir la porte de l'immeuble. Je sais pas où je peux te les laisser.
- Tu vas rentrer à l'appart avec moi et quand Émilie rentrera, avec Livio et Teddy, vous pourrez rentrer chez vous.
Je le regardais, avec une envie pressante de le faire fermer sa bouche, mais je ne voyais pas d'autre solution et je ne voulais pas imposer à Émilie de rentrer, ni rester faire la potiche au bar.
Je lâchais un long soupir.
- Je vais rentrer avec toi, on ressortira demain, dit Émilie en me souriant.
Je finis mon verre d'une traite et le posais négligemment sur une table occupée.
- Mais non t'inquiète. Je vais rentrer avec lui, dis-je en désignant Federico du menton.
- Pousse pas trop non plus, dit-il assez bas pour que je sois la seule à l'entendre.
- Amuse-toi bien, continuais-je en l'ignorant. Et je garde mon téléphone avec moi, tu m'appelles quand tu veux.
- Teddy, tu ne la lâches pas, insista Federico.
L'intéressé hocha la tête en signe d'acquiescement.
J'embrassai Émilie et quittai le bar. Sur le trottoir je me rendis compte à quel point la musique était forte et j'avais besoin de silence. Ma tête était au bord de l'explosion.
Federico me rejoint rapidement et nous nous dirigions vers son appartement. En silence.
A un croisement il s'arrêta brusquement et je manquais de lui rentrer dedans.
- Si c'est ça que tu attends pour arrêter de faire la gueule, je vais pas m'excuser pour avoir rembarré un mec qui pensait qu'à ton cul. Mais je suis désolé de t'avoir mal parlé.
J'écarquillai les yeux. Je ne m'attendais pas à ce qu'un jour il s'excuse pour quoi que ce soit.
- Ok, répondis-je.
- Ok ?
- Bah je respecte ton avis tu vois, mais en même temps c'est pas le mien donc c'est pas le bon.
- Moi tant que t'arrêtes de casser les couilles ça me va, dit-il en haussant les épaules.
- Bon bah on est bons alors.
Je m'avançais vers lui, lui embrassais la joue et continuai mon chemin.
- C'était à droite. Tony.
Je me retournai et changeai de direction.
- C'est exact. Je voulais voir si tu suivais.
Je fis quelques pas mais il m'interpella de nouveau.
- Antonia, m'appela-t-il.
Il ne bougeait toujours pas.
- Oui ?
- C'était de l'autre côté en fait.
Je m'arrêtai et posai mes mains sur mes hanches.
- Tu te fous de ma gueule, en fait.
Il se mit à rire et me rejoignit. Il passa ses bras autour de ma taille et posa sa tête au creux de mon cou. Je sentais ses lèvres déposer un baiser.
Je me laissais aller et me pelotonnai contre son torse. J'entourais son cou de mes bras et relevais la tête vers lui.
- On va se poser dans ta cuisine ? demandai-je
- Yes, je t'emmène.
Je sentis sa main caresser mes fesses et je lui donnai une tape sur les doigts.
- Rêve pas trop le Suisse, c'est pas la fête du slip.

VOUS LISEZ
Laisse tomber j'ai plus mal
RomantikIl me court après, je le vois bien. Les hommes se liquéfient souvent face à une jolie courbure de reins. Mais non il ne m'intéresse pas. Bien sûr que non. Après oui, j'aime bien sa bouche il faut se l'avouer, ses rides rieuses, ses chaussures touj...