Je passai mon dimanche sans sortir de chez moi. Je parlais de plus en plus à Federico. Je faisais encore la maline, persuadée que je ne m'attachai pas. Mais ce vieux sourire de victime à chaque fois que je recevais un message ne trompait personne.
J'eus des nouvelles d'Émilie : elle allait déménager. Ses parents allaient venir la voir pour une semaine et elle allait même peut-être voyager pour ses congés de printemps. Elle allait bien, elle se sentait plus libre et ça faisait plaisir.
Après une semaine de cours et des nuits de plus en plus courtes dues à nos discussions interminables, j'allais passer le week-end chez mes parents.
Je retrouvai ma mère, nous fîmes du shopping, de la cuisine, du bricolage un peu. Je commençai mes recherches de stages avec elle : Paris, Londres, Luxembourg, Genève.
Le samedi soir, Federico avait une soirée. Il m'avait prévenue, mais finalement il me donna des nouvelles sans discontinuer. Il avait filmé à peu près la totalité de sa soirée.
Cloppes, joints, alcool, groupe de petits mâles dans l'âge de raison : c'était du grand n'importe quoi et en même temps un concours continu de bites. Vers une heure très avancée de la nuit, ils se sont filmés en train d'entrer dans un bâtiment fermé pour pouvoir admirer la vue du toit.
Il m'envoya une photo de la vue avec un commentaire : « Ça serait encore plus beau avec toi ».
Aucune remarque cynique ne me vint. J'étais en train de fondre.
M'étant endormie au milieu du tournage, je lui répondis le lendemain matin :
Antonia : « merci pour la diffusion en avant première de votre court métrage d'une beuverie au sein de la jeunesse dorée suisse. C'était intéressant. »
Antonia : « la vue était magnifique ❤️ »
Ooooooh. Vous l'avez vu comme moi. J'ai mis mon premier cœur. Federico lui n'avait pas attendu longtemps, il m'en avait envoyé un dès notre deuxième journée à Budapest - auquel je lui avais répondu de ne pas s'exciter. Je voulais faire un pas faire lui, lui montrer que je n'étais pas qu'une parisienne méfiante et hargneuse.
Je me levais, allai rejoindre ma mère pour petit déjeuner.
- Tout va bien ma chérie ? Me demanda-t-elle.
- Oui maman. Tu as bien dormi ?
- Je me suis levée tôt, mal de crâne. Du coup j'ai emmené les chiens se promener. Ils vont dormir toute la journée maintenant.
- Ça va mieux ?
- Ça va aller. Tu as l'air de bonne humeur.
- Mais je suis toujours de bonne humeur ! Dis-je en faisant mine de m'offusquer.
- Tu as un caractère de cochon, vilaine. Que me vaut ce sourire matinal ? Ce n'est pas le petit déjeuner préparé par ta maman qui te fait cet effet.
- J'ai reçu un message qui m'a fait plaisir.
- Il s'appelle comment ?
- Qui ça ?
- L'auteur du message !
Je ne répondais pas et souriais en la regardant. J'étais vraiment si cramée que ça ?
- Promis je ne le répéterai pas à ton père !
- Il s'appelle Federico...
- Il est français ?
- Non, Suisse et Italie.
- Superbe ! Où l'as-tu rencontré ? À Dauphine ?
- Non, à Budapest. Fini l'interrogatoire Maman, maintenant c'est petit déjeuner.
- Bon, d'accord d'accord. Si jamais tu as une photo je ne serai pas contre mais en attendant je t'ai fait chauffer de l'eau pour le thé.
Je ne me faisais pas d'idées, elle ne lâcherai pas l'affaire si facilement. Mais je lui avais donné assez de pistes pour satisfaire sa curiosité immédiate.
A la fin du week-end je rentrai sur Paris et redémarrais une nouvelle semaine.
Le mercredi soir je devais dîner avec Sébastien. Au bout de la 4e vibrations que faisait mon téléphone, il me le prit des mains :
- Qui est-ce qui te harcèle comme ça Tony ?
- Personne, rends-moi ça Seb.
- Federico ?
Je ne répondais pas et fis mine de me désintéresser de cette conversation.
- Vous flirtez depuis Buda du coup ?
Je hochais la tête vaguement.
- Parce que d'après ses messages, t'es sa meuf non ?
- Pas du tout.
- « J'ai pensé à toi aujourd'hui. J'ai hâte de venir te voir en Mai ». Je dis pas ça à ma daronne personnellement.
- Oui, bon. Comme je ne sais pas sur quel pied danser avec lui je suis prudente. Je ne le connais pas, les relations à distance et tout... merci mais non merci.
- Faut que t'arrête de te pourrir la vie comme ça en te prenant autant la tête.
- Je suis réaliste. Il va croiser une autre meuf bien plus stylée et bien plus Suisse et Ciao Tony, tu verras. Je me protège.
Il fit une photo de moi avec écrit « La píu bella ❤️ » et l'enregistra dans mes stories. Puis nous prîmes une photo ensemble où il me prenait dans ses bras. Très tard, il parti rentrer chez lui.
Je n'avais pas encore de réponses de Federico. J'allais me doucher et me coucher.
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Laisse tomber j'ai plus mal
RomansaIl me court après, je le vois bien. Les hommes se liquéfient souvent face à une jolie courbure de reins. Mais non il ne m'intéresse pas. Bien sûr que non. Après oui, j'aime bien sa bouche il faut se l'avouer, ses rides rieuses, ses chaussures touj...