Partie 3 - Chapitre 6

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J'étais contente de retrouver Lola au bureau lundi matin. Je pouvais enfin penser à autre chose que Federico, son beau sourire et les flashbacks de Budapest qui m'avaient assailli toute la nuit. Est-ce que j'avais regardé les photos de nous que j'avais "oublié d'effacer" ? Oui, tout à fait, mais bon. On pouvait bien être faible parfois.

J'aimais bien mon travail. Ça ne faisait pas longtemps mais mes collègues étaient très sympas, les stagiaires avec qui je mangeai plus régulièrement aussi. J'étais l'assistante du contrôle de gestion local, et j'apprenais beaucoup, tout en faisant mes preuves. C'était concret, mes études avaient un sens, mes tableaux de bord aussi, et c'était très intéressant. L'environnement haut-de-gamme était vraiment plaisant, j'en prenais plein les yeux avec les plans marketing et les campagnes de pub que me racontait Lola.

En rassemblant mes affaires pour rentrer chez moi, je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche.

Federico : "Tu es libre ce soir ?"

Mon cœur bondit. Est-ce qu'il allait se battre un peu ?

-      Bonsoir tout le monde, à demain ! dis-je à mes collègues.

Je sortis de l'open space et me dirigeais vers mon petit appartement.

Antonia : "Tu ne retiens pas la leçon"

Federico : "Laquelle ? J'apprends vite"

Antonia : "Les gens civilisés disent bonjour ou bonsoir quand ils parlent à quelqu'un pour la première fois de la journée"

Federico : "Bonsoir"

Antonia : "Bonsoir"

Federico : "Tu es libre ce soir ?"

Antonia : "Non, déso"

J'avais vraiment la flemme de sortir ce soir et j'avais des épisodes en retard sur Netflix.

Federico : "Demain ?"

Antonia : "J'ai un afterwork demain"

Federico : " Où ?"

Je lui envoyais le lien que m'avais transmis Lola.

Federico : "C'est loin de chez toi ça"

Antonia : "Qu'est-ce que tu en sais toi ? T'es creepy Edward Cullen"

Federico : "Je t'ai croisé quand tu courrais. Je pense pas que tu coures à 50km de chez toi, ça serait pas pratique"

Antonia : "Ça ne rend pas moins chelou le fait que tu ais approximé ma zone d'habitation"

Federico : "Je pourrais te ramener."

Antonia : "Je prendrai un taxi"

Federico : "Comme tu préfères, on verra ça demain"

J'arrivais chez moi. Je rangeai mon téléphone, me servi une assiette de pâtes et m'installai devant une série. Assez de Federico pour une journée.

Le lendemain j'avais pris mes précautions : une paire de baskets dans mon sac, du liquide pour le taxi, et un tube de rouge à lèvres de secours.

Quand Lola débarqua dans mon openspace avec son grand sourire, j'étais prête. Je laissais mes talons et mon chemisier au bureau pour sortir avec une petite veste brodée et un top un peu trop moulant pour le bureau. Mory, Martin et une autre stagiaire dont je ne me souvenais plus le prénom nous attendaient à l'acceuil. Nous prîmes le métro vers la banlieue proche où je n'étais encore jamais allée.

Nous nous arrêtâmes dans ce qui me semblait être une zone résidentielle. Nous sonnâmes à une porte noire, toute simple, avec un rond rouge sur la devanture. Mory montra un QR code à un interphone qui dévérouilla la porte en affichant "Bienvenue au point rouge". Mory composa un code dans l'ascenseur et nous montâmes direction le douzième étage. Quand les portes s'ouvrirent, nous étions dans un espèce d'énorme penthouse. Nous arrivâmes au niveau d'un bar qui s'ouvrait sur une large piste de dance séparée par des carrés de chaque côté. A droite du bar, une immense terrasse semblait offrir une vue imprenable sur la ville encore illuminée.

Je ne lâchais pas Lola, pas vraiment sûre du genre d'endroit où elle m'avait emmenée. Je n'avais pas eu de nouvelles de Federico de la journée, je me demandais s'il allait venir.

Au bar, nous commandâmes des cocktails et nous allâmes vers la terrasse en bois. L'endroit n'était pas encore plein, et la nuit était fraîche, j'appréciais d'avoir gardé ma veste. Je croisais mon regard dans une des fenêtres pour faire un dernier check-point avant d'abandonner l'idée que Federico ne vienne ce soir. Mon eye-liner que je mettais rarement était savament en place avec un highlighter léger. Mes cheveux étaient remontés en queue de cheval pour ne pas qu'ils graissent durant la soirée.

Je bus mon cocktail, plutôt léger, à la paille.

-      Alors, tout se passe bien au bureau ? me demanda Mory.

-      Super ! Et toi, tu es là jusqu'à quand ?

-      Encore quelques semaines, mais je finis avant juillet pour partir en vacances.

-      Ah oui, bien sûr ! Tu pars où ?

-      Voir ma famille au Sénégal normalement, j'ai trop hâte !

-      Tu m'étonnes, je n'y suis jamais allée mais ça à l'air super.

-      C'est incroyable comme pays : les parcs, les paysages, la gastronomie ! J'y retourne tous les ans.

-      Tu habites à Dakar ?

-      A une heure de la capitale en fait. Et toi, tes vacances cet été sont prévues ?

-      C'est Genève mes vacances en fait. Mon stage va prendre à peu près tout mon été, mais j'ai quelques congés je crois.

-      Excusez-moi, je peux t'emprunter Antonia ?

Laisse tomber j'ai plus malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant