Je rentrai chez moi le vendredi soir, satisfaite de ma semaine de travail et du week-end de repos qui s'annonçait. Federico n'était pas à Genève ce week-end et j'avais un call de prévu avec Émilie dans la soirée. J'ouvris mon ordinateur, et son appel résonna. Son visage apparu sur mon écran noir, elle était toute souriante, maquillé avec un beau rouge à lèvres qui lui allait à merveille. Elle s'était coupé les cheveux.- Hello Émilie, tu es magnifique ! Cette coiffure ta va très bien.
- Merci ! Tu es resplendissante toi aussi. C'est l'air Helvète qui te va aussi bien ?
- J'ai beaucoup de choses à te raconter ! Mais déjà dis-moi comment tu vas. Tes cours, ta famille, tes projets de vacances ... ?
- Tout le monde va bien. Ma mère est venue me voir deux semaines pour Pâques, mon frère va très bien, toujours avec sa copine. La fac se passe bien, j'ai eu mon master 1 avec mention. Franchement je suis tellement contente. Je vais surement partir un mois en Australie cet été pour être jeune fille au pair. On doit faire un stage normalement mais je pense que je serai beaucoup mieux intégrée dans la culture comme ça. Enfin je cherche encore. Mais sinon ça va.
- Super Émilie, c'est génial. Tu n'as pas eu de nouvelles de ...
- Non. Pas de nouvelles de Julian. Et je préfère comme ça. Je suis un petit à petit en train de me détacher et de réaliser. C'est dur. Je pense que j'irais voir un psy à un moment.
- Tu as raison. Il ne faut pas minimiser. Fais ce qui est le mieux pour toi.Tu n'en fais jamais trop, marmonnais-je. Et le chat au fait ? Tu parlais d'adopter ?
- Ben si je veux pouvoir déménager à l'autre boût du monde, je ne voulais pas m'engager dans l'éducation d'un matou. Et toi alors ?
Je lui racontais mes retrouvailles avec Federico, nos escapades. Le tourbillon dans lequel j'étais rentrée depuis mon arrivée à Genève.
- Tu sais Tony, j'en étais persuadée. C'était sûr. Vous êtes vraiment faits pour être ensemble. Et puis quand vous vous regardez vous me faites bouffer mes tresses de jalousie là.
- Jamais dans l'excès !
- Tu fais quelque chose ce week-end avec lui du coup ? me demanda-t-elle.
- Non, rien de prévu. Lola rentre chez ses parents à la campagne et Federico n'est pas là.
- Viens à Zurich ! Il doit faire beau ce week-end, on est qu'à trois heures de train !
Je ne réfléchis pas vraiment, j'acceptais.
- Ok, je prendrai des billets pour arriver demain en début d'aprem. Je te tiens au courant de l'heure.
- Je suis trop excitée de te revoir ! Dans ma ville en plus ! Tu verras ça change de Lyon.
- J'ai vraiment hâte.
- Je vais te laisser, je sors dans quelques minutes avec des potes de la fac. T'inquiète, je serai fraîche pour venir te chercher demain dans ma Fiat 500 turquoise de pétasse.
- Parfait alors ! Merci Milou, amuse-toi bien et à demain.
Elle raccrocha.
Je regardai la météo, préparai un petit sac avec des affaires légères et un pyjama, et je me lançai dans la cuisine de mon dîner. J'envoyais une photo de mon sac à Federico avec la légende "Je me tire".
Ce qui ne rata pas :
Federico : "Dove stai adando ?"
C'était la première fois qu'il me parlait en italien.
Antonia : "Je vais passer le week-end à Zurich avec Émilie !"
Federico m'envoya une photo. Il était dans un aéroport avec un billet destination Zurich.
Federico : "Tu me pistes Sherlock ?"
Antonia : "Émilie vient de me le proposer. Mais t'inquiète, on ne se croisera surement pas. Tu ne dépasseras pas ton quota d'heures hebdomadaires avec moi"
Federico : "J'y vais pour affaires. Tu voudrais qu'on dîne ensemble du coup ? "
Antonia : "Je ne veux pas laisser Émilie seule ou qu'elle tienne la chandelle. On se verra à Genève"
Federico : "J'y vais avec Teddy, ça pourrait être sympa ?"
Je savais qu'Émilie s'était très bien entendue avec Teddy, alors pourquoi pas ...
Antonia : "Je te tiens au jus"
--
Dans le train qui me faisait traverser une bonne partie de la Suisse, je posais la tête contre la vitre, excitée par ce week-end improvisé. Ce trajet me faisait penser à mes trajets Lyon-Paris en train, traversant des étendus de campagne et de plaines.
Émilie m'attendait dans le hall de la Main Station de Zurich qui était immense. Elle ne cachait plus ses formes, elle portait fièrement un joli crop top avec deux fleurs au niveau de sa poitrine. Elle était rayonnante et m'illuminait de sa bonne humeur.
- Hello ! m'exclamais-je en lui sautant dans les bras. Tu es sublime !
- Merci. Il fait si beau, c'est trop cool. Allez, on va aller à ma voiture poser tes affaires et après je t'emmène déjeuner.
- Zurich était une très jolie ville, entre la grande ville dynamique, pleine de vie et d'activités, et la petite ville, coquette, avec assez peu de touristes.
Émilie m'emmena déjeuner dans un petit restaurant dans ce qu'elle appelait la "vieille ville", Shipfe. Tous ces noms étaient impossibles à prononcer, Zürich étant à majorité Allemande, et j'avais fait LV2 Espagnol.
- Je ne t'ai pas dit, il se trouve que Federico est à Zurich pour "affaires" avec Teddy. Ils m'ont proposés de diner ensemble si ça te dit. Mais si t'as la flemme c'est pas grave.
- Teddy ? me dit-elle en tiquant un peu. Je n'ai pas eu de nouvelles depuis Buda. Ça me ferait plaisir de le voir.
- Je lui dirais.
- Tu sais ce qu'ils font comme "affaires" du coup ?
Je soupirais.
- Aucune idée ! J'ai pas osé poser la question depuis le fameux "ne me demande pas des choses dont tu veux ne pas avoir la réponse" avec son petit regard sombre et son air sérieux.
Émilie s'éclaffa.
- Je vais essayer de cuisiner Teddy ce soir, mais ç'a a toujours été une tombe.. Il faudrait que tu occupes Fedz pour moi, demanda-t-elle en détournant son regard.
- Je devrais pouvoir faire ça. Et sinon, ta vie de célibataire se passe comment ?
- Magnifiquement célibataire. Je suis très bien seule, je profite de moi et je suis vraiment de très bonne compagnie donc écoute, c'est chouette. J'ai des supers potes à la fac, je m'amuse en soirée et quand je rentre, personne ne me demande de laver mon bol sur l'évier, de lui tailler une pipe ou de passer l'aspirateur. J'ai repris le contrôle.
- En tout cas si tu as besoin de parler, n'hésite pas. Vraiment.
- C'est gentil. Là j'ai besoin de vivre dans le déni mais quand je voudrais mettre la tête dans cette merde je te tiendrai au courant. En tout cas, je ne suis pas contre une bonne compagnie de temps en temps.
Elle me fit un clin d'oeil.
Elle m'emmena faire du shopping, prendre une glace, se balader sur les quais d'un cours d'eau dont j'ai oublié le nom. Nous retournâmes à sa voiture pour aller chez elle poser mon petit sac, et elle voulait se changer.
Son appartement était très cosy : un canapé-lit dans le salon avec petite table à manger et une cuisine ouverte qui donnait sur un balcon. Elle avait une chambre et une salle de bain avec une baignoire (quel luxe !).
Elle alla prendre une douche et j'en profitais pour envoyer des messages à Federico pour savoir où il voulait que nous nous retrouvions. Je n'avais pas eu de nouvelles de la journée.
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Laisse tomber j'ai plus mal
RomanceIl me court après, je le vois bien. Les hommes se liquéfient souvent face à une jolie courbure de reins. Mais non il ne m'intéresse pas. Bien sûr que non. Après oui, j'aime bien sa bouche il faut se l'avouer, ses rides rieuses, ses chaussures touj...