Un cœur pour deux

Chapitre 1

Assise sur sa chaise dans le long couloir de l'hôpital, Judith patientait sagement. Elle repensait à la sensation qu'elle avait ressentit au dessus des obstacles. Elle ne pensait qu'à une chose, rentrer et s'entrainer avec son petit Prince pour le prochain concours. Un petit garçon un peu plus jeune qu'elle était allongé sur son lit d'hôpital dans sa chambre. Curieuse, Judith s'approcha de l'entrée de sa chambre. Judith le connaissait, ils avaient été compagnons de jeu à l'école primaire. Le petit garçon était deux classes en dessous d'elle.

- Ca fait mal ? lui demanda le petit garçon brun en observant le bras de la jeune fille.

- Sur le coup, oui, dit-elle fier de son plâtre. Mais ma tante docteur m'a soignée et maintenant, ca va mieux... Tu veux le signer ?

Le jeune garçon portait une chemise d'hopital ainsi qu'un bracelet d'identification portant le nom d'Ethan Carter. Le petit Ethan hocha la tête, content. Elle s'approcha entrant dans la chambre et lui tendit son bras plâtré. Il s'occupèrent ensemble pendant plusieurs minutes puis, elle lui proposa de jouer. Le petit garçon acquiesça et se redressa sur son lit. La petite fille prit le stéthoscope que l'infirmière avait laissé sur l'adaptable. Elle le mit autour de son cou, faisant mine d'imiter sa tante :

- Je vais t'examiner ... dit-elle en souriant.

Le petit Ethan souleva sa chemise d'hôpital, présentant son torse à sa nouvelle amie. La petite Judith posa alors l'étrange appareil sur le torse de son ami d'école. Elle mit les embouts dans ses oreilles, et écouta attentivement le bruit des battements de son cœur.

- Incroyable ! dit-elle. Ton cœur bats très vite !

Lorsqu'elle en eut assez entendue, elle reposa l'appareil et s'approcha son ami.

- Docteur, je ne sais pas pourquoi mais...

- Qu'est-ce qui ne vas pas ? demanda t'elle, jouant son rôle.

- Je suis nerveux et j'ai une douleur dans la poitrine...

- Ca n'a pas l'air terrible. Jetons un coup d'œil... dit-elle sérieuse. Bien, enlève ton pantalon.

Le petit Ethan l'observa surpris. Il ne voulait pas baisser son pantalon.

- Baisse ton pantalon, répéta t'elle, obstinée.

- Quoi ?

- Ne soit pas timide. Je suis docteur, comme ma tata, je suis donc habituer à ce genre de chose. Alors, enlève-le... dit-elle avant de l'attraper pour lui retirer de force.

- Non ! Attends ! Pourquoi tu veux que je baisse mon pantalon ? demanda le petit Ethan en empêchant la petite de lui baisser son pantalon.

Alors qu'il se chamaillait gentiment, ils furent surpris par le bruit d'un feu d'artifice. Ils se stoppèrent net et regardèrent tout deux par la fenêtre admiratif.

- Oh, regarde ! disait le petit garçon en chemise d'hôpital. On va dehors ?

La petite hocha la tête excitée, et sortit de la chambre en courant. Ils se précipitèrent tout deux vers les escaliers, montant les marches jusqu'au toit du bâtiment. Lorsqu'ils furent en haut, ils sortirent sur le toit, s'approchant de la rambarde pour s'appuyer et observer le magnifique spectacle. Ils ne le quittèrent pas des yeux, souriant, aux anges, sautillant presque sur place d'excitation.

- C'est trop beau ! s'extasiait la petite Judith.

- Judith, je vais chercher mon papa et ma maman, prévenait le petit garçon.

- Prends des trucs à manger aussi ! demandait la petite, enthousiaste.

Ethan laissa la petite sur le toit et se précipita de nouveau jusqu'à la porte, menant aux escaliers. Il redescendit plusieurs étages, avant de s'engouffrer dans un long couloir. Le petit garçon ralentit son allure en voyant la porte du bureau de la tante de la petite Judith. Celle-ci était entrouverte. Ethan sourit en voyant par l'ouverture ses parents, assis en face du bureau de la tante d'Judith. Il leva la main, prêt à pousser la porte, quand il entendit :

- Vous voulez dire qu'Ethan ne guérira jamais ? demanda la mère d'Ethan.

- Bien sûr nous gardons espoir, expliquait la tante d'Judith. Mais, comprenez que pour l'instant, il n'y a aucun traitement connus. Bon, ce n'est pas vraiment un traitement, mais ... Son régime alimentaire et ses activités physiques doivent vraiment être surveillé.

- Ce n'est que pour prolonger sa vie, n'est-ce pas ? demandait le père d'Ethan. Et, si nous faisons attention à ces choses, combien de temps peut-il avoir ?

La mère d'Ethan attrapa le bras de son mari, ébranlé par le chagrin de connaître l'espérance de vie de son jeune fils unique.

- Non, disait-elle malheureuse.

- Nous devons savoir, expliquait-il à sa femme, avant de regarder la cardiologue dans les yeux.

- Le cœur d'Ethan ne suivra pas la croissance de son corps, argumentait la tante d'Judith. Malheureusement... Ethan n'atteindra jamais la vingtaine.

Ces mots furent comme un coup de poignard pour les deux parents, qui sous le choc se prirent dans les bras. Ils ne remarquèrent pas le petit garçon qui avait tout entendu derrière la porte. Ethan tourna alors la tête, et vit Judith debout non loin. Elle ne le quittait pas des yeux, tentant d'assimiler les paroles qu'elle venait d'entendre. C'est qu'après une minute que l'expression de son visage changea, la petite sentit les larmes lui monté, et laissa coulé quelques larmes le long de son visage rond.

Ethan Carter, six ans, atteint d'une maladie cardiaque.