L'habit ne fait pas le moine (Tome 3)

16

J'adore ! À peine les cours à la fac ont repris que l'on se retrouve tous chez Cam pour notre première soirée. Retour à notre vie étudiante !
Tous les potes sont présents. En fait, ce ne sont pas de simples potes. Au fil du temps nous sommes devenus bien plus que ça. Une sorte de famille avec un lien indéfectible. Nous nous épaulons tous quand l'un ou l'autre traverse un moment difficile. Encore faut-il que cette personne ne fasse pas en sorte de nous cacher son mal-être.
A aucun moment en ce début de quatrième année de fac nous n'aurions pu présager de ce que l'avenir nous réservait, de ce que nous allions découvrir sur nous tous. Non rien. Nous avons beau être soudés, nous aimer, nous respecter, nous avons chacun des secrets plus ou moins lourds à porter. Dans les prochain mois, nous connaîtrons de grands bouleversements. Des événements traumatisants, d'autres bien plus heureux.

Cette soirée regroupe donc cette jolie famille avec des membres bien différents autant de caractère que de milieu social, de vécu.
Il y'a bien entendu les trois colocs qui s'entendent à merveille. Yannis, le mec toujours prêt à faire la fête tout en ayant un côté sage et réservé avec un cœur XXL.
Son amie de toujours, Fauve. En fin de compte ses parents n'auraient pu choisir meilleur prénom pour elle. Même Yannis la surnomme « sa tigresse ». Elle est belle, très belle, naturelle, altruiste et protectrice envers chacun de nous.
Camille que je ne présente plus. Mon ami de toujours, mon confident, mon frère de coeur. Le lumineux Cam, tout le monde l'aime et c'est amplement justifié.
Amandine. Charmante Amandine. Discrète, agréable et posée. Elle nous apaise quand nous partons dans nos grands délires. Elle est bienveillante et le calme incarné.
Hugo. Il a une présence. Lui aussi est un calme. Il écoute souvent, parle très peu. Quand il nous donne son avis sur telle ou telle chose, c'est comme la parole d'un sage. On s'en remet à son jugement. Il ne précipite jamais rien, il est réfléchi.
Jehann. Le seul d'entre nous qui bosse. Il a un côté sombre, mystérieux. On ne sait absolument rien de lui. On le surnomme le « rebelle » de par son look, son regard sur la vie pas vraiment enjoué. Mais c'est un mec qui a le cœur sur la main et pourrait tout donner pour l'un de nous. Et... il est comme moi, il aime le sexe. Les coups d'un soir.
Et puis Laura et Capucine, les sœurs foldingues. Ce sont des jumelles pétillantes. Ce sont les grandes gueules de l'équipe. Absolument pas discrètes. Capucine est exubérante. Laura, elle cache bien son jeu...
Voilà pour notre petit groupe que je suis content de retrouver. Je crois que ce qui nous rassemble c'est notre envie d'un monde meilleur, un monde illusoire comme le pays des « bisounours » de Yannis. Cette envie c'est pourtant ce qui caractérise le mieux l'esprit de notre bande.

Évidemment la soirée dérape assez vite avec leur jeu à la con. Il y en a quatre à jouer à boire le plus vite possible plusieurs shooters. Comme d'habitude c'est notre Fauve qui gagne haut la main. Moi ? Je ne participe pas à ça. J'ai bien retenu la leçon. Juste un fond de verre. Non, pas question que je replonge dans la dépendance à l'alcool.
La soirée se prolongeant, je sais d'avance comment elle va se terminer pour moi. Ouais régulièrement, les jumelles et moi nous partageons notre lit et ce n'est pas pour jouer au Scrabble... certes nous jouons mais c'est interdit au moins de dix-huit ans, c'est plutôt hot. Ces deux jeunes filles aiment beaucoup partager leurs partenaires et j'apprécie faire partie de leurs plans culs. Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que les mecs qui puissent avoir ce genre de fantasmes. Cerise sur le gâteau, ces miss sont marrantes et on s'apprécie autant en dehors de nos parties de galipettes que pendant. Et puis après tout on ne fait de mal à personne. Nous sommes célibataires. Parce que faut pas croire, je ne suis pas un salaud, je refuse les faveurs des demoiselles qui sont déjà maquées. Un jour j'aurais peut-être le bonheur d'être amoureux, de trouver Ma partenaire idéale et je peux jurer que jamais je ne la tromperais. Je ne veux pas infliger volontairement de la souffrance à quelqu'un. Enfin, l'amour c'est un rêve quelque chose qui me sera probablement défendu par mon père. Alors pour le moment je prends le temps de savourer de nouvelles expériences... d'apprécier ces séances de bien-être charnel à plusieurs partenaires. Tout le monde n'a pas cette chance.
Inévitablement la soirée se termine, comme je l'avais prédit, pour Capucine Laura et moi par un marathon sexuel. Putain. Elles m'ont vidé... dans tous les sens du terme.

Malgré ma petite vie somme toute assez tranquille, parfois me revient tout de même les paroles du Baron quant à un prétendu mariage. Heureusement que l'année passée en Angleterre auprès de Françoise et Henri Claudel m'a fait prendre du recul sur tout ça. On ne peut pas obliger les mariages en France, non ? Et depuis cette annonce, jamais il ne m'en a pas reparlé. Il ne m'a pas convoqué afin de me présenter « l'élue ». Ce devait être des paroles en l'air pour m'emmerder, me malmener comme il se plaît tant à le faire. Il n'empêche que je n'arrive pas à m'enlever complètement ce mariage arrangé d'un coin de la tête. Il revient de temps en temps gâcher mes nuits.