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Camille et moi avons quitté précipitamment les filles qui de toute manière ne souhaitaient que se morfondre dans leur petit appartement, seules.
Arrivés chez moi, je demande aussitôt le numéro de téléphone d'Orlane à Cam. Ce con sourit comme un idiot. Je vois bien qu'il se moque de mon empressement à vouloir la contacter.

-Ouais bon ça va. Dis-moi ce qui te passe par la tête plutôt que de faire ton petit sourire en coin.

-Oh, non non. Je suis juste surpris de ton attitude. Elle ne t'aurait pas tapé dans l'œil cette jolie fille ?

Il ne peut s'empêcher un petit ricanement. Pff qu'il est chiant. Il me connaît trop bien.

-Si tu veux un conseil.

Je le coupe, je ne veux pas savoir

-Non je n'en veux pas. Je sais d'avance que je ne vais pas l'apprécier.

-Tant pis, je te le donne quand même. Ne t'approche pas d'elle.

C'est pas un conseil ça. C'est un ordre.

-Mais merde ! Et pourquoi pas ? Je ne suis pas un monstre tout de même.

-Pas un monstre. Un queutard.

Outch. Putain ça pique. Il n'a pas tord mais je sais tenir ma queue dans mon froc quand il le faut, merde.

-Tu fais chier Cam ! Pour qui tu me prends ?

-Je sais que ça t'emmerde mais Orlane n'est pas une fille qu'on baise dans les chiottes d'un bar et qu'on jarte aussi sec.

-Sympa l'image que t'as de moi.

-Vas-y mon gars, dis-moi avec qui t'es resté plus longtemps qu'un petit coup tiré à la sauvette ? Et je ne te parle pas des nuits d'ivresses à baiser avec les foldingues.

Il m'énerve, il m'énerve alors qu'il a entièrement raison. Mais me prendre ça en pleine gueule ne me fait pas spécialement plaisir. Ne pouvant démentir je pousse un gros soupir ce qui a le don de le faire sourire un peu plus.

-Et puis n'oublie pas qui elle est. C'est la sœur de notre pote. De ce fait elle est intouchable.

-Arrête, c'est bon j'ai compris. Mais...

-Y a pas de mais !!

-Monsieur le grand moralisateur m'accorde-t-il le droit de la voir pour boire un verre ? Ou ça aussi c'est inconvenant ?

-Sois pas vexé, tant que tu utiliseras ta bite comme défouloir y a certaines nanas que tu ne dois pas approcher et ça je sais qu'en tant que gentleman tu as en conscience. Je me trompe ?

-C'est si joliment dit.

Ma réponse est sarcastique tout comme mon sourire, ce qui met un terme à cette discussion. Oui, oui il a maintes fois raison... mais c'est pas pour autant qu'il doit me foutre le nez dans mon caca.

On se commande un repas chinois pour le manger devant des programmes débiles à la télé. Il n'est pas pressé de rentrer et moi j'aime sa compagnie. Il a envie de laisser les parents de Yannis un peu seuls avec ce dernier. Demain il doit rester chez lui pour ne pas le laisser sans surveillance.

-Et Vincent tu le vois quand du coup ?

J'aurais pas dû en parler, il baisse la tête et grimace.

-Ce n'est pas à l'ordre du jour

Oh ça sent l'embrouille ce truc là.

-T'as envie d'en parler ? Vous vous êtes disputés ?

L'habit ne fait pas le moine (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant