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-Il est 20h, les visites sont terminées. Rentrez chez vous mademoiselle, vous reviendrez le voir demain.

De la tête je fais non avec véhémence. C'est hors de question.

-Presque tous vos amis sont partis. Deux d'entre eux vous attendent. Allez vous reposer si vous voulez être un bon soutien pour ce jeune homme.

-Je ne veux pas le laisser. S'il se réveille cette nuit il sera seul. Non je ne peux pas, il va penser qu'on l'a abandonné.

L'infirmière qui met en place une nouvelle poche de liquide pour la perfusion arrête son geste et gentiment me dit

-Vous savez, votre ami ou frère est trop épuisé, il lui faudra beaucoup de repos avant qu'il soit sur pieds et croyez-moi cette nuit il ne se réveillera pas. Ne vous inquiétez pas, on s'occupe bien de lui.

-C'est... je ne veux pas qu'il soit seul.

-Revenez vers 11h demain. Maintenant rentrez et essayez de dormir.

Pourquoi, comment ? Elle eu raison sur moi et je retourne dans la salle d'attente ne sachant pas qui de mes amis sont restés. Je suis heureuse de retrouver mon frère et Camille. Ce dernier me prend dans ses bras et enfoui sa tête dans mon cou, il se met à pleurer. Comme si j'avais besoin de ça !! Merde il me fait chialer aussi. Je voulais rester forte ou du moins leur faire penser à tous que je le suis.

-On voyait qu'il était crevé, qu'il se forçait à manger mais on a été aveugles. On n'a pas vu à quel point il était devenu si faible. On l'a laissé dépérir et je ne pourrai pas me le pardonner.

-Qu'est ce que tu peux dire de la merde aujourd'hui. Ouais on a sûrement tous un peu merdé. Oui sûrement. Mais on sait qui est le principal responsable. Son salaud de père... et puis moi ensuite. J'ai drôlement déconné.

-Qu'est-ce que tu veux dire ?

-Tu ne leur as pas raconté ? M'adressant à Yannis.

-Non. C'est à toi que revient le rôle de t'autoproclamer STU-PI-DE.

On reste tous les trois dans cette salle impersonnelle pour discuter tranquillement, le temps que j'avoue mes méfaits au meilleur ami de l'homme que j'aime. Pas à un seul moment il ne m'a interrompue. Quand j'ai parlé des cahiers il a levé les yeux au ciel en remuant la tête de gauche à droite. Ok, il n'approuve pas. L'histoire de la main avec le faux petit-ami ; il regarde ses pieds toujours en secouant la tête. Ouais bon un gros zéro pointé m'étant destiné s'affiche au dessus de sa tête.
Par contre ce à quoi je ne m'attendais c'est qu'il soit pris d'un fou rire sans doute nerveux

-Putain Orlane. Je te savais impulsive mais impulsive et idiote !

Okkayy. Peut être un peu mérité, mais il abuse quand même. IDIOTE, c'est fort ! Pff j'dis rien pour cette fois parce qu'au fond... il a un peu, tout tout petit peu raison. Rhaaa, je déteste ça. D'habitude J'AI TOUJOURS RAISON !

-Faut dire que la journée était stressante pour lui. Il a eu un rdv avec des journalistes. Enfin journalistes est un bien grand mot pour les qualifier. Ils sont pigistes pour des magazines people. D'après le peu qu'il nous en a dit à mon père et moi, il a fait des révélations qui sèmeront le désordre chez les aristo. Normalement les articles paraîtront demain. Les jumelles vont être au taquet. Et puis il était très nerveux à l'idée de te voir. Il me regarde droit dans les yeux et je me sens miteuse. Il avait peur de ce que tu avais à lui dire. Ça faisait trop de pression à gérer pour une même journée.

L'habit ne fait pas le moine (Tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant