L'habit ne fait pas le moine (Tome 3)

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Nous sommes sur le palier de mon appart et le sac qu'Orlane est sensée avoir déposé devant ma porte ne s'y trouve plus.

-Merde, moi qui pensais mon immeuble ultra sécurisé.

-Ouais je ne m'attendais pas à celle-là. Fais chier.

-Euh, si c'est que des fringues c'est pas super grave. J'ai toujours ta petite culotte, lui dis-je en rougissant.

Cette fois-ci je ne suis pas le seul à être embarrassé. Hum hum, on la joue moins fille sûre d'elle.
J'ouvre la porte et sur quoi on tombe !! La honte.

-Vous êtes sérieux là. Putain deux fois ! Deux fois que je vois vos petits culs blancs. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter cette vision d'horreur !

Pendant qu'ils se rhabillent en triple vitesse -oh je ne suis pas naïf au point de croire que c'est pour me préserver- non c'est surtout parce que derrière moi il y a une fille qui tente de garder son sérieux. C'est peine perdue, elle secoue tellement les épaules et ses yeux sont si brillants que je sais que d'ici quelques secondes elle va exploser de rire.

-J'en ai marre de tomber sur vos ébats sexuels dans MON SALON. Sur MON CA.NA.PÉ.

-Tu ne devais pas rentrer si tôt je te signale.

-Non mais je rêve. Ça va être de ma faute maintenant. Dis-moi Cam que t'as autre chose à dire pour ta défense.

Les larmes coulent sur les joues d'Orlane, elle est partie dans un de ces fous rires qu'on fini par faire de même. Mais je ne vais pas pour autant les laisser s'en tirer à si bon compte. A un moment ou un autre ils vont prendre cher.

Comme si de rien n'était, mon meilleur ami va se servir dans le frigo et propose une bière à chacun de nous.

-Je peux savoir pourquoi vous venez baiser chez moi régulièrement ? Si c'est qu'une histoire de canapé, pas de problème je vous le refile.

-Pff, arrête de râler, t'es chiant. Et puis on baise pas.

-Ah ? C'était une partie de dominos ?

Orlane ne parvient pas à reprendre son sérieux. Vincent reste muet. Il n'aide même pas son mec à trouver une excuse, même foireuse.

-On faisait l'AMOUR mon pote et quand ça t'arrivera tu comprendras la différence.

Oh putain, il vient quand même pas de me balancer ça. Pas devant elle. Je zieute du côté d'Orlane qui se mord la lèvre inférieure. J'ai les joues brûlantes. Merci mon pote de me foutre la vexe devant la fille parfaite, celle qui me fait rêver.
Je mets mes mains en avant pour lui faire comprendre de stopper son délire et surtout pour qu'il se taise. Il me sourit en haussant les sourcils. Non mais quel con !

-Y a plus d'élec dans l'appartement de Vincent. On s'est dit que tu serais heureux de nous voir et que tu nous accueillerais comme des princes.

Mais il se fout royalement de ma gueule. Je ferme un instant les yeux pour me calmer. Non, je ne suis pas fâché, pas énervé. Mais j'avais envisagé autre chose... C'est pas croyable la soirée en tête à tête avec Orlane tombe à l'eau. Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Je choisis la première option.

Ils nous apprennent que c'est eux qui ont récupéré le sac à l'entrée. La miss ne leur précise pas que ce sont des fringues de rechange parce qu'elle compte dormir ici.

Camille et Vincent disent à Orlane que pour le moment notre groupe de potes n'est pas informé qu'ils sont ensemble et qu'hormis moi -elle maintenant- personne ne connaît Vincent, d'où la raison de leur présence chez MOI. Elle promet de garder cette info pour elle jusqu'à ce qu'ils officialisent eux-mêmes leur couple.
Étant très très curieuse elle leur pose toutes sortes de questions si bien que le temps a filé sans que l'on s'en rende compte. Il est plus d'une heure du matin. Je suis réellement content de ce moment passé tous les quatre, néanmoins je leur en veux un tout petit peu. Ben ouais. Orlane et moi sommes restés distants. Moi qui espérais poursuivre nos échanges de baisers. Je reste sur ma faim.

-Va falloir aller se coucher, demain j'ai une grosse journée, nous informe Vincent, et si je veux être un minimum opérationnel il faut vraiment que je dorme.

-Ouais t'as raison. Je suppose que le lit de la chambre d'amis est prêt, dit Camille

Putain, il va me pourrir ma soirée ou nuit jusqu'au bout.

-En fait... il était prévu qu'Orlane dorme ici.

Cam ouvre la bouche en grand et fait des allers-retours avec sa main sur sa nuque.

-Ah.

-Ouais. On fait comment ? Je demande.

-Allez dormir dans la chambre comme vous en avez l'habitude. Je dormirai dans le lit de Brice. Ça ne te dérange pas ?

-Ben non. Je vais me taper le canapé où vous avez BAISÉ.

-Fait l'amour, je te l'ai déjà dit.

Je lève les yeux au ciel, autant par ce qu'il vient de dire que par cette situation de merde. Ben quoi, c'est chez moi et je me retrouve à dormir dans l'endroit le moins confortable.

-Tu peux dormir avec moi si tu veux. C'est pas comme si on allait se sauter dessus.

Orlane me fait face quand elle me sort ce truc. Les deux zygotos sont derrière elle, je ne manque pas leur sourire qui va d'une oreille à l'autre et leurs pouces en l'air. Gamins !
« C'est pas comme si on allait se sauter dessus ». Elle ne doit pas bien se rendre compte. Je vais bander tout la nuit, c'est évident. Comment dormir en ayant le braquemart dur et douloureux s'il n'est pas soulagé... Tout m'attire chez elle. Je n'ai qu'une envie, la baiser. Non non. Pas la baiser... lui faire l'amour. Merde je me fais peur avec ces idées tordues. C'est Cam qui m'a mis ça dans la tête. Comme à chaque fois que je suis nerveux je me passe frénétiquement les mains sur le visage.

-Allez, pas de discussion. Tout le monde au lit. La salle de bains est pour moi !
Et la voilà qui s'enferme dans la pièce d'eau en ayant pris son sac.

-J'espère que vous avez conscience de la merde dans laquelle vous me foutez, je dis en murmurant. Faudrait pas qu'elle m'entende.

Vincent et Camille, mon soit-disant meilleur ami, se mordent les lèvres pour ne pas rire.

-Un jour tu nous remercieras.

Cam accompagne cette affirmation en me serrant l'épaule. Il hoche la tête avant de prendre la direction de la chambre avec son mec. Je les déteste.