Je regarde incrédule cet homme qui est venu à mon secours. Car pour être totalement honnête, l'expression venir à mon secours prend tout son sens. J'ai bien cru que cette fille, Naomi allait m'arracher les yeux pour un simple box dans un pub. Je n'ai pas la moindre idée de ce que j'ai pu lui faire. Mais une chose est sûre, elle me hait. Quand à savoir pourquoi c'est une autre histoire. Mais quelque chose me dit que je ne vais pas tarder à le découvrir, ce qui déclenche un frisson qui parcourt mon corps. Mon instinct me dit que ce genre de filles, il vaut mieux les avoir avec soi que contre soi . . .
Je sors de mes pensées et serre la main que mon sauveur me tend toujours.
_ Merci, commençais-je mais il m'arrête d'un signe de la main.
_ T'inquiète pas. Elle aboie mais elle mord pas. Naomi a juste parfois du mal avec le changement. Et quand y a quelqu'un de nouveau, faut qu'elle se montre, c'est plus fort qu'elle. Mais elle va se calmer t'en fait pas, reprend-t-il.
J'acquiesce ne voyant pas quoi dire de plus mais pas plus rassurée pour autant.
_ Alors où est le prospect que je lui botte le cul à ce p'tit con pour t'avoir laisser seule, dit-il en se laissant tomber sur la banquette non sans une certaine élégance.
Je reste un instant à me demander ce que le terme prospect veut dire même si j'ai bien compris qu'il fait allusion à Andrew dans ce cas précis. Je vois une lueur d'amusement passer dans ses yeux avant de reprendre, face à mon expression
_ Est - ce - que tu sais où est Andrew ?
_ Il est parti prévenir que je suis là je suppose, commençais - je avant de reprendre. C'est quoi ce bar ? Il appartient à la famille de Jake ? Pourquoi y a - t - il autant de motards ? Vous faites tous de la moto ?
Je me stoppe me rendant compte que je fais une des choses que je déteste le plus. Quand je suis mal à l'aise ou stressée cela se traduit de deux façons chez moi. Dans le premier cas, mutisme complet, pas un mot ne sort de ma bouche. Et dans l'autre cas, celui qui amplifie mon malaise, c'est l'inverse. Je suis incapable de me taire. Je me transforme en vrai moulin à parole qui meuble pour tout dire et rien dire à la fois, me mettant souvent dans l'embarras.
Sentant que je m'enfonce encore un peu plus. L'homme en face de moi semble avoir pitié. Il sourit mais ses yeux encore rieurs au début de ma tirade ne le sont plus du tout.
_ Ça fait beaucoup de questions, reprend-t-il en passant sa main sur sa barbe naissante.
Aussitôt je me rassois au fond de la banquette. Alvaro me détaille quelques instants qui me semblent durer des heures. Me sentant passée au crible, je pose mon regard sur la feuille plastifiée qui fait office de menu. Alors que je commence une étude approfondie de la carte, je sens toujours le regard d'Alvaro de plus en plus pesant. Et histoire d'être encore plus dans l'embarras, mon estomac choisit ce moment pour émettre des grognements pour le moins peu élégant.
_ Depuis quand tu as rien avalé ? Me demande - t - il avec un côté presque protecteur.
Je lève les yeux du menu et lui explique que depuis que j'ai quitté Los Angeles, j'ai juste grignoté un sandwich acheté dans une station service sur la route. Quand Andrew revient vers nous et il se décompose quand il croise le regard de mon compagnon de table.
D'un discret signe de tête, ce dernier indique à Andrew de nous rejoindre. Il comble les derniers pas pour atteindre notre table. Même si il a un petit sourire, son regard, lui est clairement contrarié. Alors que je me décale sur la banquette pour lui permettre de s'asseoir à mes cotés, Alvaro lui fait comprendre de se poser avec lui d'un discret signe de tête. Les deux hommes échangent quelques mots qui me sont totalement incompréhensibles au vue du bruit ambiant. Mais il ne faut pas être prix Nobel pour comprendre qu'Andrew ne passe pas un bon moment. Les traits d'Alvaro se sont durcis et je dois avouer qu'il est intimidant. Pourtant je suis presque sûre que cela peut encore être pire que ce que je vois en cet instant. Moi qui pensait la tension à son comble, je sursaute légèrement quand à la suite d'une phrase d'Andrew, mon sauveur pince les lèvres, puis donne un rapide taquet à Andrew qui se contente de simplement baisser les yeux.
VOUS LISEZ
TEARS, WEAPONS AND BLOOD
General FictionCatriona va fêter ses 18 ans dans quelques mois. Elle partage sa vie entre le lycée, et sa mère, Lisa infirmière au Cedar Sinai de Los Angeles. Jusqu'au jour où tout son univers bascule. Un accident de voiture, de ceux qu'on ne croit arriver qu'aux...