Je relis plusieurs le message d'Andrew. Des fois je me demande s'il n'y a pas une connexion particulière entre lui et moi, car il sait toujours quand j'ai besoin de lui. Et là encore, après ce que m'a appris Laura sur Declan et Naomi, la seule personne que j'ai envie de voir c'est lui. Depuis que je suis arrivée ici, c'est le premier qui a su me mettre à l'aise et m'a acceptée telle que je suis.
Je monte dans ma voiture et regagne la maison. Je suis contente car je commence à savoir me repérer dans Portland. C'est vrai que ce n'est pas Los Angeles mais ce n'est pas non plus un petit village. Donc dans l'ensemble, j'accueille cette petite satisfaction avec plaisir. Et comme un petit bonheur n'arrive jamais seul, la circulation en cette fin de journée est plus qu'acceptable.
Une fois garée dans le garage, je monte dans ma chambre et jette un œil à mon emploi du temps et par chance, je commence à quatorze heures demain. Je laisse mon sac de cours sur mon bureau avant de m'affaler sur mon lit. Je regarde ma montre et constate qu'il me reste moins d'une heure avant l'arrivée d'Andrew. Comme d'habitude mon père ne rentrera qu'au petit matin car il a des affaires à régler. Ce qui nous laisse la maison pour mater notre film tranquille. Pas que cela me gêne que mon père soit là mais j'apprécie d'avoir ses moments de solitude et la maison pour moi.
D'ailleurs quand je réfléchis aux activités de mon père, je sais bien qu'il y a quelque chose qui n'est pas nette, pour ne pas dire pas illégale. Il ne faut pas être Einstein pour comprendre que tout n'est pas clair. Je ne suis pas suffisamment stupide pour croire qu'un petit atelier de réparation de motos et un bar ne suffisent en aucun cas à assurer le train de vie de tout ces motards. Et puis les conversations qui s'arrêtent quand j'entre dans une pièce, les départs en pleine nuit, et pour terminer en beauté . . . il y a les armes.
Ils pensent tous que je n'ai rien vu. Mais je sais très bien qu'ils sont tous armés, mon père, Alvaro, Charly, Declan et . . . même Andrew. Je suis inquiète car j'aimerais comprendre ce qui se passe réellement mais je sais très bien que si je pose la question ouvertement, aucun d'entre eux ne me dira la vérité. Alors j'avais pris une décision, celle de jouer les idiotes parfaites mais de mener mon enquête, toute seule comme une grande.
Mon portable vibre m'annonçant l'arrivée d'un message. Je me relève et vois que c'est Andrew qui me dit qu'il passe chercher une pizza et qu'il arrive. Donc il me reste plus qu'une vingtaine de minutes pour me préparer. Je lui réponds que c'est OK et je file sous la douche. Une fois sous l'eau, je me dis qu'il faut que je choisisse une tenue mais pour être un peu jolie. Mais aussitôt je me reprends me disant qu'Andrew est avant tout un ami. Je me savonne rapidement et me rince avant d'enfiler un pantalon de yoga, un tee - shirt et mon sweat gris à capuche fétiche. Bref je suis au comble de ma féminité.
La sonnerie de l'entrée retentit quand j'arrive en bas des escaliers ce qui me fait sourire. Quel timing me dis - je en me dirigeant vers la porte. Quand j'ouvre la porte, je marque un léger temps d'arrêt. C'est bien Andrew devant moi, mais il est différent. Il ne porte son uniforme habituel. Enfin par uniforme, je veux dire son jean un peu élimé, son cuir au lettres du club et enfin son éternel tee - shirt noir. Là il porte un jean slim, un simple pull avec un col V et pour être honnête, cela lui va très bien.
_ Tu me laisses rentrer parce que mater un DVD sans lecteur ça va pas être simple, commence - t - il en plaisantant.
Je me sens rougir et me décale de l'entrée pour qu'il puisse passer. Et comme d'habitude Andrew a la délicatesse de ne rien dire. Il se contente de rentrer et de déposer un baiser sur mon front en passant. Il va directement dans le salon, dépose la pizza sur la table. Quand je rentre dans le salon, il est déjà entrain lancer le film.
Avant de m'installer sur le canapé, je vais chercher dans la cuisine les pepsi. A peine installés, Andrew lance le film et le moins que l'on puisse dire c'est qu'on est directement dans l'ambiance. Même si je suis une trouillarde née, j'ai toujours adoré me faire peur et regarder ce genre de film. Pour me distraire, je mange une part de pizza mais je sursaute toutes les deux secondes. Ce qui amuse beaucoup Andrew. Il ne dit rien mais je le vois sourire en coin à chaque fois que je lui jette un coup d'œil discret.
Ma pizza terminée, je prends le coussin à côté de moi et le serre très fort à chaque moment angoissant et c'est qu'il y en a un paquet dans ce film. Sans que je m'y attende, Andrew passe un bras derrière mes épaules et m'attire contre lui. Je ne résiste pas et me laisse aller contre lui. Ma tête se cale naturellement dans son cou tout comme sa tête s'appuie sur la mienne. Certes Andrew n'est pas et ne sera pas jamais Declan. Mais dans un sens, ce n'est peut être pas plus mal. Et en me disant cela, je me détends. Une de mes mains se pose naturellement sur son torse et il entremêle ses doigts au mien sur l'autre main.
Puis la suite va relativement vite. Une scène un peu trop flippante, sans réfléchir je me colle davantage contre lui. Andrew resserre son étreinte et voyant que je ne bouge pas et que je ne réponds pas.
_ Cat, tu vas bien ? Me demande - t -il en posant sa main sur ma joue pour que je lève les yeux vers lui.
Je ne dis rien et me contente de rougir. Je suis surprise de ce que je ressens en cet instant. Je me sens bien et heureuse. J'avoue que je perds dans ses yeux bleus. Je n'ose pas bouger de peur casser ce moment. Je ne bouge pas quand il pose ses lèvres sur les miennes avec douceur. Je suis si douée à rester immobile qu'il se redresse.
_ Excuse moi. Je n'aurai pas du. C'est nul on est ami et je viens de tout foutre par terre, commence - t - il en se passant la main dans les cheveux.
Sans que je ne m'en aperçoive, il est déjà debout prêt à partir. Et là c'est juste horrible car je me rend compte que l'idée de le voir partir ainsi me fait terriblement mal. Andrew tourne la poignée de la porte d'entrée quand je réagis mais il est déjà trop tard. Car quand j'arrive, il est déjà parti. Je suis juste là sur le pas de la porte à regarder sa moto s'éloigner. Je reste comme idiote à me demander ce que je dois. Et bizarrement, l'image de Laura me disant de me bouger pour le suivre me fait réagir. Pour une fois, je vais arrêter d'attendre. Je prends mes clés et mon sac et saute dans ma voiture, direction chez les Morgan.
Je ne respecte pas vraiment les limitations de vitesse et retrouve facilement le chemin de chez lui même si je n'y suis allée que deux fois. Je me gare devant la porte de garage et remarque que sa moto est là. Je descends de ma voiture sans même la fermer et frappe . . . non je tambourine à sa porte, mais je fais un pas en arrière quand je me retrouve face à James une bière à la main. Bizarrement, il ne me semble pas plus surpris que cela de me voir sur le pas de sa porte à cette heure. Il se décale un sourire aux lèvres et me dit simplement :
_ Deuxième porte à gauche en haut des escaliers, avant de fermer la porte derrière moi.
Je le remercie d'un signe de tête et me dirige vers l'escalier au fond de la pièce sans même prendre le temps de regarder ce qu'il y a autour de moi. Je monte les escaliers limite en courant et entre dans sa chambre sans frapper, me retrouvant devant un Andrew torse nu, vêtu uniquement d'un pantalon de pyjama. Pour une fois, Andrew semble surpris mais il ne dit rien. Il me regarde simplement triste. Bien évidement je deviens rouge pivoine mais pour la première fois je ne détourne pas le regard. Je ne dis rien mais avance vers lui qui ne bouge pas. Il se contente juste de me regarder.
La distance qui me sépare de lui me parait interminable mais quand je suis enfin juste devant lui. J'ai juste la sensation que tout mon courage m'abandonne. Et là encore Andrew fait ce dont j'ai besoin. Il pose simplement son front contre le mien faisant ainsi le premier pas. Premier pas qui me donne le courage de poser mes lèvres sur les siennes, de me lover contre lui, de sentir des frissons sur sa peau et la mienne quand je passe mes mains autour de son cou pour qu'il puisse me serrer encore plus fort contre lui.
Je me laisse faire quand il m'attire vers son lit et m'assoit sur ses genoux. Le baiser doux devient plus torride. Sa langue part à la découverte de la mienne et je savoure ce moment de bonheur, me disant que j'ai de la chance de l'avoir près de moi. Andrew sera toujours là, c'est la seule certitude que j'ai.
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TEARS, WEAPONS AND BLOOD
General FictionCatriona va fêter ses 18 ans dans quelques mois. Elle partage sa vie entre le lycée, et sa mère, Lisa infirmière au Cedar Sinai de Los Angeles. Jusqu'au jour où tout son univers bascule. Un accident de voiture, de ceux qu'on ne croit arriver qu'aux...