Chapitre 49 : Alvaro / Catriona

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Spencer n'arrive même plus à crier pour exprimer la douleur. Mais pour moi cela n'a que peu d'importance car j'ai eu l'info que je veux. C'est dingue comme un homme aux portes de la mort peut se montrer bavard. En même temps, quel con garde son portable personnel avec ses photos de famille sur lui quand il doit se taper une nana d'un club adverse. Spencer est comme nous. Il sait qu'il peut mourir cela fait parti des risques quand on est dans un club. Mais on fait tout pour que les nôtres ne soient pas en danger.

Alors quand je lui ai parlé attendre sa gamine de dix - sept à la sortie de son petit lycée bourgeois pour la baiser comme elle a jamais été baisée ou alors que je me ferai sa femme jusqu'à ce qu'elle ne veuille plus d'une autre que la mienne dans sa bouche. La carapace de cette enflure à commencer par se fissurer. Et là enfin on a pu discuter. Enfin discuter est un bien grand mot, car avec la bouche enflée et des dents en moins ça pas été facile de le comprendre. Mais j'ai saisi l'essentiel.

_ C'est bon on y va, dis - je à Charly en me lavant les mains avant de remettre mon cuir.

_ Et on fait quoi de lui ? Me demande - t - il alors que je suis déjà sur le pas de la pas de la porte. 

Je jette un rapide regard à Spencer qui a cette heure - ci ne ressemble plus à grand chose. Je reviens vers lui à pas vif, prend le premier objet tranchant qu'il y  a sur le plan de travail. Puis je me place derrière lui et l'égorge sans le moindre scrupule. Je retourne à la porte et le laisse se vider comme le porc qu'il est. En repassant devant Charly qui n'a rien perdu de la scène. Je lui simplement.

_ Problème résolu, on y va.

Charly ne prononce pas un mot. Il me suit et monte dans la voiture de Laura qui me semble soudain minuscule.

_ Où on va ? Me demande - t - il.

_ A la cache. Je préviens les autres du lieu de la sauterie. On laissera la voiture et on prendra le van, dis - je en sortant mon portable pour passer les coups de fil dont nous allons avoir besoin.

Trente minutes de route seulement séparent la cache de la cave mais peut de personnes le savent. J'ai eu le temps de prévenir tout le monde et comme je m'y attendais ils ont tous répondu présents. Jake et Jeffrey mettent de côté leur différent par rapport à l'éloignement de Lisa afin d'être unis pour aller chercher Catriona. 

Quand on se gare devant la cache, qui n'est autre qu'une petite baraque avec un garage qui paie pas de mine mais regorge d'armes en tous genres et munitions. Ils sont tous présents arborant fièrement les couleurs et le blason du club, de notre famille. Car pour elle nous sommes prêts à prendre tous les risques et à nous battre jusqu'à la mort. 

A peine suis - je descendu de la voiture que Jake s'approche de moi.

_ Merci mon frère, me dit - il simplement en me serrant contre lui.

Je lui explique plus précisément où se cache Niall. Jake fait la moue car nous savons tous les deux que c'est là qu'il cache son arsenal de guerre. 

_ On prend tout le matos, du lourd les gars. Vous prenez tout ce que vous pouvez, dit Jake aux membres du club avant de se retourner vers moi.

_ Prépare le van, il va servir de bélier.

_ Parfait, je te le fais en quinze minutes mais accorde moi une faveur, lui rétorqué - je.

_ Ce que tu veux mon frère, me répond Jake en posant une main sur mon épaule.

_ Je veux conduire la voiture bélier. Je veux voir sa tête de con blêmir quand tu le butteras, dis - je en le regardant droit dans les yeux.

_ Accordé, me répondit - il sans la moindre hésitation avant de partir à son tour préparer les armes qu'il souhaite prendre. De mon côté, je prépare et arme le van pour être au moment du départ.

* * * * * 

J'ai un peu perdu la notion du temps, assise sur mon carton dans cette petite pièce. Même si je ne sais pas combien de temps s'est écoulé. Je vois que Tony vient très souvent voir comment cela se passe ici. Et à en juger par sa nervosité, c'est signe que cela ne passe pas bien . . . pour eux bien évidemment. A chaque fois que la porte s'ouvre, on peut entendre Niall beugler comme un âne. Je ne comprends pas tout ce qui se dit mais il est clairement hors de lui.

_ Tony, . . . c'est ton père ? Demandé - je quelques instants après la fermeture de la porte par ce dernier.

_ Qu'est - ce que ça peut te foutre ? Me rétorque - t - il vivement car je devais sans doute aller trop loin.

Je lève les mains en signe d'apaisement puis reprend tout doucement.

_ Désolée. C'est juste que je suis un peu nerveuse et dans ces cas j'ai besoin de parler c'est tout . . . Ca m'évite de cogiter et de penser à ce qui m'attend, plaidé - je d'une voix douce et peu assurée.

C'est alors que Nico me regarde pour la première fois différemment, un peu comme Tony quand il m'a annoncé la mort de Declan. Il me détaille de la tête aux pieds et c'est comme si il me voyait différemment.

_ T'as quel âge ? 

_ Dix - neuf ans . . . Et  toi ? Repris - je l'air de rien.

_ vingt - et - un, reprend - t - il laconique avant de reprendre un peu abattu. C'est que tu lui ressemble.

_ A qui ? Ne pus - je m'empêcher de lui demander.

_ A ma petite sœur, c'est pour ça que mon père n'a pas été dur avec toi. Mais ça durera pas, termine - t - il froidement. 

Le silence entre nous reprend de plus belle dans le cagibi où nous sommes reclus. Enfin comme je le dis silence est un bien grand mot. Car de l'autre côté de cette porte, des ordres sont donnés, des objets lourds sont traînés sur le sol. C'est comme si le club se préparait à tenir un siège ou un truc dans le genre.

_ Il se passe quoi ? Finis - je par lui demander sachant que cela risquait de l'énerver. Mais en temps si je veux essayer de tenter quelque chose, je dois savoir un minimum ce qui se passe.

_ T'en as pas une petite idée ?  Me répond - t - il narquois.

_ Non désolée, je ne connais rien de votre monde. Il y a encore quelques mois je vivais seule avec ma mère à Los Angeles pensant que mon père était mort. Et ce jusqu'à ce qu'un taré en moto ne la tue sans raison sur le parking de l'hôpital où elle travaillait. Enfin c'est ce que je croyais, terminé - je en larme et en rage.

Nico ne laisse rien paraître mais je vois à son regard qu'il écoute patiemment tout ce que je viens de dire. Il continue de me dévisager avant de vérifier une dernière fois ce qui se passe de l'autre côté en ouvrant la porte. Il revient ensuite près de moi sans doute pour ne pas parler trop fort, des oreilles indiscrètes sont toujours possibles.

_ Un gars de notre club a apparemment bien merdé. Du coup d'après ce que j'ai compris Niall ne peut pas faire ce qu'il avait prévu. Et comme à chaque fois ça lui mets grave les nerfs. Et quand il est comme ça . . . vaut mieux se faire oublier car il pète grave les plombs . . ., termine - t - il sans vraiment oser me regarder.

_ Pourquoi . . . Pourquoi tu me dis tout ça ? Repris - je surprise qu'il m'ait dit ce qu'il sait.

_ Mon père a raison, tu lui ressembles à ma sœur. Enfin à ce qu'elle aurait pu être si elle était pas morte à quatorze ans avec ma mère dans un règlement de compte, termine - t - il le visage fermé.

Mais à peine a - t - il fini sa phrase qu'un bruit qui ressemble à une explosion se fait entendre et résonne dans notre cagibi.

TEARS, WEAPONS AND BLOODOù les histoires vivent. Découvrez maintenant