Je me lève et file sous la douche en espérant que le marteau piqueur qui résonne dans ma tête va vite stopper car je dois avoir les idées claires. L'entretien avec Alvaro risque d'être compliqué car dans un sens j'ai bien merdé hier soir à la soirée . . . niveau boulot en tout cas . . . mais pas que.
Je secoue la tête pour la chasser de mes pensées. Ses longs cheveux blonds, son teint de porcelaine, ses yeux bleus. Et puis, en acceptant Naomi chez moi, j'ai fait un choix en quelque sorte. Maintenant, le plus dur reste à faire, assumer ce choix. Mais je ne le fais pas pour moi, car en ce qui me concerne cela fait bien longtemps que j'ai perdu tout espoir. Mais elle, elle a encore tout à vivre. Elle a pas besoin d'un type comme moi qui ne fera que bousiller tout ce qu'il y aura de beau dans sa vie.
Je me ressaisis et me concentre sur l'entretien que je vais avoir suite à ce qu'il s'est passé hier soir au bar. Et j'ai comme dans l'idée que cela va pas être une partie de plaisir, donc le plus tôt sera le mieux. Je termine ma douche et me prépare pour le club.
Avant de partir de l'appart, je jette un coup d'œil à Naomi qui dort encore dans mon lit. Je la laisse, prends les clés de ma moto puis direction le club. Je fais un léger détour afin de mettre mes idées au clair.
Quand j'arrive, je passe directement le bar et constate que la moto d'Alvaro est déjà garée sur le parking du garage. Je me gare à côté et entre par la porte de service. Je ne salue personne et me dirige directement là où je sais le trouver. A cette heure - ci, il est dans le bureau de l'atelier en train de vérifier la paperasse. Pour une fois, je frappe.
_ Entre, me dit Alvaro comme s'il sait déjà que c'est moi.
_ Bien, commence - t - il en posant son stylo, je veux pas que tu m'expliques ce qui se passe ta réaction d'hier parle pour toi mais heureusement à part Laura et moi, personne n'a rien vu.
Il marque une pause, se lève de son fauteuil et fait le tour de son bureau sur lequel il s'assoit. Je soutiens son regard attendant qu'il reprenne, ce qu'il ne tarde d'ailleurs pas à faire.
_ Ce que tu r'ssents pour la p'tite tu t'assois dessus. C'est ma filleule et c'est tout bonnement hors de question. Ensuite tu reprends la surveillance à distance et quand tu peux pas t'envoie Charly pour l'instant. Et pour terminer, aujourd'hui, tu formes Andrew sur les armes. Je me fous de ce que tu penses c'est un prospect validé par le conseil. Il continue que ça te plaise ou non. T'as des questions ? Finit - il par demander par simple formule.
_ Non, articulais - je simplement mais en même temps y a pas d'autre réponse à donner.
Il avait raison sur tous les points. Je me lève et prépare les armes pour entraîner Andrew. Je ne suis pas surpris qu'il ne soit pas à l'aise quand il arrive. On prend ce dont on a besoin et on charge le pick up et direction un bois à la sortie de la ville. Le trajet se fait dans un silence pesant. Une fois sur place, Andrew est attentif et je n'ai pas besoin de répéter plusieurs fois les consignes ce que j'apprécie. Ça me fait chier mais il se débrouille bien. Il attentif, précis et ne se laisse pas distraire. Si il continue comme cela, il pouvait même devenir un très bon tireur. Dans un sens ça me rassure car je préfère qu'elle ait quelqu'un à ses côtés qui sache tirer, c'est toujours utile.
Pendant les jours qui suivent, je fais ce que l'on me demande et c'est pas bien compliqué car elle ne sort presque pas de la maison. En plus il y a ou Laura ou Andrew donc elle est pas souvent seule. Je me rends compte que c'est pas aussi facile que je l'aurais voulu mais peu importe ce que je pense, je garde mes distances.
Ce matin, je dois me lever plus tôt que d'habitude car c'est son premier jour de fac. J'ai déjà vu avec les mecs de la sécurité du campus mais je ne serai complètement rassuré que si j'y vais moi - même.
Au moment où je veux sortir de mon lit, Naomi se love contre moi. Quitte à merder je l'ai bien fait, j'ai plus ou moins pris Naomi comme régulière. Je l'ai pas encore dit officiellement mais je lui laisse le dire donc c'est du pareil au même à ce stade. Pourtant à chaque fois que je couche avec c'est comment dire mécanique, sans réel émotion de mon côté. Et les rares fois, où je me laisse aller c'est elle, Catriona que j'imagine dans mes bras.
J'arrive à sortir de ce lit qui n'est plus vraiment le mien et à filer sous la douche. Quand j'arrive à la fac, je fais attention qu'elle ne me voit pas. Putain, même vêtu d'un simple jean, elle est sublime, elle irradie. Je l'observe récupérer son emploi du temps à l'administration avant de se diriger sereinement vers le bâtiment de cours. Une fois à l'intérieur, je sais que je peux repartir. Les facs sont davantage surveillées que les prisons. Merci l'Amérique me dis - je en rejoignant ma moto pour aller au club assister à la réunion du conseil.
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TEARS, WEAPONS AND BLOOD
General FictionCatriona va fêter ses 18 ans dans quelques mois. Elle partage sa vie entre le lycée, et sa mère, Lisa infirmière au Cedar Sinai de Los Angeles. Jusqu'au jour où tout son univers bascule. Un accident de voiture, de ceux qu'on ne croit arriver qu'aux...