Pour la première fois de ma vie, je suis au bord de l'explosion face à une fille. D'habitude je n'ai pas besoin de répéter ce que je dis. Je ne dis rien, je me contiens, enfin j'essaie. Je veux lui laisser ouvrir les hostilités juste pour avoir le plaisir d'avoir le dernier mot. Je dois lui montrer que je n'ai clairement pas apprécié son comportement sur le parking. Elle aurait du m'écouter et m'attendre pour démarrer et rentrer chez son père.
Je m'attendais à ce que ma posture l'agace ou l'énerve et qu'elle monte sur ses grands chevaux. Mais contre toute attente, elle se contente simplement de me tourner le dos et de monter les escaliers. Ce qui pour être honnête me mets encore plus les nerfs que je ne les ai déjà si c'est possible.
Une fois Catriona en haut, je décide de faire le tour du rez-de-chaussée pour me calmer mais aussi pour vérifier que tout est en ordre. Car même si elle me mets en rogne, elle reste la fille du boss et je dois veiller à ce que rien ne lui arrive. Mon tour terminé, je vais me poser dans le canapé qui fait face à la baie vitrée. Même s'il fait nuit, le faible éclairage extérieur permet de voir le jardin paysagé avec la piscine et cette vue a quelque chose d'apaisant.
J'envoie un message à Alvaro pour lui dire que tout est sous contrôle ici. Le fait d'écrire sous contrôle me fait sourire, ce qui est rare chez moi pour être franc. J'avoue que j'espère que ce dernier va me dire que Jake est sur le retour et que je vais bientôt pouvoir décoller d'ici. La réponse ne se fait pas tarder et moi je déchante en la lisant.
Alvaro m'explique que la petite visite que je devais faire avec lui après était annulée. Apparemment il y a un souci avec le paiement d'une livraison délicate et Jake veut s'en occuper lui même. Normalement j'aurais du l'accompagner, car c'est mon job et que je suis doué pour ça . . . mais pas ce soir car je suis de baby-sitting.
Fais chier, dis-je à voix haute en donnant un coup de poing dans l'assise du canapé en cuir. Pour une soirée de merde, c'est une soirée de merde. Une gamine qui écoute rien et qui me fout les nerfs. Pas d'action pour me défouler et en prime même pas mon plan cul régulier pour me détendre. Je bascule la tête en arrière sur le canapé et pose mon bras sur mon front. Je m'endors sans même m'en rendre compte.
Je me réveille en sursaut me demandant pendant un bref instant où je suis. Puis tout me revient très vite en pleine tête comme un boomerang. Je ne suis pas dans ma petite chambre de Los Angeles mais dans une chambre agencée comme dans un catalogue de déco à Portland. Je suis dans la maison de mon père que je connais seulement depuis moins de 48 h. Car ma mère, ma confidente, ma meilleure amie est morte tuée sur le parking de l'hôpital où elle travaillait dans le but de sauver des vies . . . pas pour perdre la sienne.
Comprenant que je n'arriverais pas à me rendormir, je décide de faire la seule chose qui m'apportera à cette heure-ci un peu de réconfort. Je sors de mon lit et me dirige vers la cuisine sans faire de bruit. Je n'ai vraiment pas l'envie ni même le courage d'affronter Declan. Seulement, arrivée en bas, pas le choix, je dois passer par le salon. Et de là où je suis, je vois ses bottes de motard.
Je n'allume pas la lumière car la lampe à coté de la bibliothèque donne une ambiance tamisée. J'avance un peu plus dans la pièce et par curiosité je jette un coup d'œil dans la direction des bottes. Mon regard remonte de ses bottes jusqu'à son visage. Pendant un instant, j'arriverais presque à lui trouver un certain charme. Mais je me gifle aussitôt mentalement d'avoir cette pensée. Si ce type est là c'est uniquement pour jouer les chaperons et rien d'autre.
Pourtant la curiosité me donnerait presque envie de m'approcher mais ma raison me dit de faire ce pourquoi je suis descendue. Je souffle doucement, tourne les talons et me dirige vers la cuisine à pas de loup. Mais je me stoppe net et me retourne vivement quand j'entends des grognements et des soupirs plaintifs. Je le vois alors qui bouge la tête. J'avance vers lui pour le réveiller mais bizarrement plus je m'approche plus il semble s'apaiser. Et une fois à côté de lui, il semble comme détendu. Je sais que je ne devrais pas, mais j'en profite pour l'observer. Et je suis forcée de constater que aussi désagréable soit-il, il faut lui reconnaître qu'il est plutôt mignon. Enfin si on aime le style sûr de soi, un brin autoritaire, tatoué, biker, musclé, bien foutu et très mignon.
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TEARS, WEAPONS AND BLOOD
General FictionCatriona va fêter ses 18 ans dans quelques mois. Elle partage sa vie entre le lycée, et sa mère, Lisa infirmière au Cedar Sinai de Los Angeles. Jusqu'au jour où tout son univers bascule. Un accident de voiture, de ceux qu'on ne croit arriver qu'aux...