Charlie Boy [BxB]

C H A P I T R E 11

La soirée s'était, au final, bien passée et le groupe d'amis avait appris à mieux se connaitre. Personne n'avait reparlé de l'incident, même si Joy, Kyle et Oliver avaient jeté des regards en coin à Charlie, qui tentait de ne rien laisser paraître.

Tout le monde a complimenté ce que Charlie avait préparé, et ils s'étaient tous amusés à le voir rougir, sans rien pouvoir n'y faire. Mais avant de tous se quitter, ils se sont échangés leur numéro de téléphone, et Charlie a encore du mal à croire qu'il a le numéro d'Oliver dans ses contacts. Il sait très bien qu'il n'osera pas lui envoyer quoi que ce soit, mais savoir qu'il a son numéro le rend heureux.

Mais aujourd'hui est un nouveau jour, et Charlie doit aller travailler. Il va enchainer 8h-13h et 15h-20h, dans une supérette de la ville. Il a accepté sans hésiter de remplacer une de ses collègues, qui avait rendez-vous chez le gynécologue pour sa grossesse. Quand elle lui avait demandé, il n'avait même pas pensé à la possibilité de refuser, car il savait qu'elle aurait fait la même chose pour lui. Alors, il a pris son service du soir, et il sait déjà que cette journée va être longue.

Quand il part pour aller travailler, Joy n'est toujours pas réveillée, et il l'envie. Il aurait aimé pouvoir dormir plus. Mais au contraire de se plaindre, il met son manteau, les températures ayant chuté grandement, et glisse une écharpe bordeaux autour de son cou. Mais avant de partir, il remarque une autre écharpe, sur le porte manteau, qui n'appartient ni à lui, ni à sa sœur. Il se dit alors qu'un de ses amis l'a oublié hier, et n'y prête pas plus attention.

Il arrive à son travail dix minutes plus tard, alors que la pluie s'abat violemment sur la ville. Il s'insulte intérieurement d'avoir oublié son parapluie. Lui qui ne veut pas tomber malade, c'est mal parti. En entrant dans la supérette, il salut ses collègues déjà parés à l'ouverture, et va dans les vestiaires pour enlever toutes ses affaires. Il garde seulement son téléphone dans sa poche, au cas-où.

Et quand il voit un de ses collègues tourner le panneau, pour annoncer que la supérette est ouverte, il se dit à nouveau que la journée va être longue.

* * *

Rien d'extraordinaire ne s'est passé dans sa matinée. A part une femme âgée qui a commencé à s'énerver contre lui car son bon de réduction de 30 cents n'était plus valable, il n'y a pas eu de véritables actions, et ça lui va comme ça. Et, pendant qu'il était en train de vérifier une commande, il sent son téléphone vibrer dans sa poche. Etant dans la réserve, il vérifie que personne ne soit autour de lui, et sort son téléphone de sa poche. Mais, il sent son cœur accélérer quand il aperçoit le nom de la personne qui lui a envoyé le message.

Salut, Charlie boy ! Désolé de te déranger si je te dérange, mais je crois avoir oublié mon écharpe hier chez vous, et je voulais savoir s'il y avait moyen que je vienne la récupérer ? Tu ne voudrais quand même pas que je tombe malade :p

Charlie bloque sur ces quelques mots affichés sur son téléphone. Il sait qu'en soit, ce n'est rien d'exceptionnel, mais ce message a le don de lui faire accélérer son cœur. Il cherche alors pendant quelques secondes quoi lui répondre, pour ne pas qu'il le prenne pour un nul, et se décide à l'envoyer :

Hey, Oliver ! Bien sûr que tu peux venir chercher ton écharpe, je l'ai aperçu ce matin avant de partir. Par contre, je ne suis pas chez moi aujourd'hui, je suis au travail et j'ai une pause seulement à midi. Peut-être que tu peux voir avec Joy, je ne suis pas sure qu'elle est à l'appart aujourd'hui, mais tu peux toujours essayer !

La réponse d'Oliver ne se fait pas attendre.

Tu travailles où ? Parce que si c'est pas loin de la fac, tu peux toujours venir et je nous prépare à manger, et après on va chez toi pour que je prenne mon écharpe ? Ce serait ma façon de te remercier pour hier soir !

Au tesco express, c'est pas très loin, mais je ne veux vraiment pas te déranger !

Si je te le propose, c'est que ça ne me dérange pas ! Dis-moi tes horaires, et je t'attendrai à la sortie du supermarché ;)

Charlie ne le remarque pas tout de suite, mais il a un sourire dessiné sur son visage, et qui restera toute la matinée. Après lui avoir dit à quelle heure il finit, il se remet au travail, avec plus de joie que d'habitude. Savoir qu'il voit Oliver juste après lui a donné du baume au cœur, et pour l'instant, il ne réfléchit pas aux plausibles conséquences que cela pourrait amener. Il se sent bien, heureux, et il veut en profiter jusqu'au bout. Et même s'il se sent mal vis-à-vis de sa sœur, il se dit que c'est juste un repas, rien de plus. 

Quand il a fini de vérifier la nouvelle livraison, à l'aide d'un collègue, il retourne à une caisse et l'ouvre, voyant que les deux déjà ouvertes n'étaient pas suffisantes. Un coup d'œil à l'horloge lui apprend qu'il est midi, seulement une heure avant de sortir d'ici. Au fond de lui, il prit pour que cette heure passe vite.

Oliver, quant à lui, se précipite dans la grande cuisine de la résidence pour vérifier s'il a de quoi cuisiner, et envoie un rapide message à Kyle pour avoir confirmation sur un sujet. Il se rend rapidement compte que son coin dans le frigo est un peu vide, et qu'il n'a pas quoi préparer quelque chose à la hauteur. En jetant un coup d'œil à son téléphone, et se rend compte que Kyle lui a répondu par l'affirmative. Il réfléchit alors pendant quelques secondes à ce qu'il pourrait préparer, et sourit quand une idée lui vient à l'esprit. Il passe rapidement une main dans ses cheveux, essayant de les coiffer comme il peut, et repart dans sa chambre pour faire une liste de tout ce dont il a besoin pour ce midi.

Quand la demi sonne, Oliver se vêtit de son manteau ainsi que d'un bonnet, avant de se diriger à pied vers la supérette. Quand il y entre, il remarque tout de suite Charlie, dos à lui, assis à une caisse. Oliver sourit, car il sait qu'il va le surprendre, en arrivant comme si de rien n'était. Il se promène alors dans les allées, à la recherche de ce dont il a besoin pour ce midi. Quand il a tout, il se dirige alors vers les caisses, et il est heureux de voir qu'il n'y a qu'une personne à la caisse de Charlie, qui est elle-même en train de payer.

Il pose ses affaires sur le tapis roulant, son éternel sourire aux lèvres. Charlie ne l'a toujours pas vu, occupé avec le client devant lui. Quand ce dernier part, Oliver s'approche un peu plus de Charlie avant de l'interpeller :

— Hey, Charlie boy ! Ca va ?

Le concerné sursaute, une main sur le cœur, avant de se tourner vers Oliver.

— Tu m'as fait peur ! s'exclame t-il. Je pensais pas que tu viendrais aussi tôt.

Charlie tente tant bien que mal de calmer son cœur, et il n'arrive pas à dire s'il continue d'accélérer à cause de son sursaut, ou bien à cause de la présence du châtain.

— Fallait que j'achète de quoi nous nourrir, il me manquait des trucs.

Charlie hoche la tête, alors qu'il commence à scanner le premier article.

— Qu'est ce que tu vas nous préparer ? demande t-il curieux.

— A toi de deviner.

Charlie observe tous les articles qui passent sous ses yeux, et tente alors de deviner ce qu'il va leur préparer.

— Le dessert, facile, du carrot cake, dit-il en pointant les deux parts emballées, et après, j'ai aucune idée.

— Même pas une ?

— Peut-être une omelette ? tente alors le roux.

— C'est ça ! Mais attention, pas l'omelette classique que tu peux faire en cinq minutes. Non, moi je te propose le niveau au-dessus ! s'exclame Oliver, comme s'il présentait le projet de l'année.

— J'ai hâte de goûter ça, avoue Charlie, un sourire aux lèvres.

— Tu verras, tu aimeras tellement que tu en redemanderas...