C H A P I T R E 26

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Les semaines sont passées à une vitesse folle pour le groupe d'amis. Les examens ont pris énormément de leur temps, sans parler des révisions qui en ont précédées.

Et alors que Noël approche à grand pas, le groupe d'amis a déjà préparé leur soirée pour le 31. Kyle a un ami à Londres qui, chaque année, prépare une soirée chez ses parents et récupère alors la maison familiale pour lui seul. C'est devenu une tradition pour eux de s'y rendre à chaque fois, et ce sera la première pour Oliver et Kate. Ils ont tous hâte d'y aller et décompresser des examens qui viennent de passer.

Charlie, lui, n'a pas aussi hâte que les années dernières. Il n'a toujours pas pu parler à Joy et il a peur que tout explose bientôt, et que ça gâche alors la période de Noël qu'ils aiment tant tous les deux. Il n'arrête pas d'y penser depuis des jours, ça le stresse beaucoup et le travaille même la nuit. D'un côté, il a envie d'arracher le pansement d'un coup et tout lui dire là, maintenant, alors de l'autre il a envie d'attendre encore et patienter que les fêtes de fin d'années se finissent.

— Tu penses à quoi ?

Il tourne son visage vers Oliver qui est allongé à côté de lui, sur le lit du châtain. Ils ont passé l'après-midi ensemble dans le centre ville, mais sont rentrés en urgence chez le plus vieux car la pluie les a surpris. Ça fait maintenant deux heures qu'ils sont ici, et Charlie se sent bien. La main de son petit ami se promène sur son corps, dans un va et vient apaisant qui repose vraiment Charlie. Au final, il est bien content que la pluie soit arrivée.

— A tout et à rien, dit alors Charlie.

— Ce n'est pas très précis, ça, rigole Oliver.

Charlie ne peut s'empêcher d'admirer son copain, son sourire qui le fait fondre et ses yeux dans lesquels il aime se perdre. Dans un élan soudain, il se colle un peu plus à lui et passe ses bras autour de son corps, le serrant fort contre lui, son visage dans son cou. Oliver dépose un baiser sur le haut de la tête de Charlie, et le serre un peu plus.

— Ca va ? souffle t-il, légèrement inquiet.

Charlie hoche la tête, appréciant l'odeur du shampoing au miel d'Oliver qui lui monte aux narines.

— C'est juste que, commence Charlie, j'ai peur de jamais trouver le bon moment de parler à Joy.

Oliver sait à quel point ce sujet stresse Charlie et il peut le comprendre. Les jumeaux ont un lien si fort qu'il a sûrement peur qu'il ne se brise quand il avouera à Joy leur relation. Mais ils ne peuvent plus se cacher, ça devient de plus en plus dur pour eux. Oliver aimerait tant tenir la main de son petit ami devant leur groupe d'amis, sans que ça ne surprenne qui que ce soit. Il souhaiterait agir comme un couple normal avec lui.

— Si tu ne le trouves pas, tu peux toujours le créer, tu sais, lui lance gentiment Oliver, tout en jouant avec ses cheveux.

— Tu as raison, il faudra que je lui parle, souffle Charlie.

Oliver est fier de lui, et vient embrasser le haut de sa tête. La pluie qui frappe sur la fenêtre a un côté apaisant pour le couple, profitant encore plus du cocon qu'ils ont créé. Mais un énième coup de foudre les rappelle à l'ordre, et Charlie se demande quand il pourra rentrer chez lui. Il commence à se faire tard, et Joy doit déjà être chez eux à cette heure ci.

— Il va falloir que je rentre, souffle d'un air penaud le plus jeune.

— Avec ce temps ? Il n'en est pas question. Je t'aime trop pour que tu attrapes une pneumonie.

Charlie sent à nouveau son cœur faire un bon. Il ne s'habituera jamais à entendre Oliver lui dire qu'il l'aime. C'est aussi lui qu'il l'a dit pour la première fois, et c'était venu tellement naturellement, alors que Charlie allait rentrer chez lui, que son cerveau n'a pas tout de suite capté ce qu'il venait de lui dire. C'est en arrivant chez lui qu'il s'en est rendu compte et il était resté bouche bée pendant plusieurs minutes. Il était tellement embarrassé de ne pas avoir réagi que le lendemain, en revoyant Oliver, il ne savait pas comment agir. Le plus vieux, lui, a rit en voyant l'air de son petit ami et l'a rassuré que ce n'était pas grave, et qu'il n'avait pas à s'en vouloir. Et bien entendu, Charlie lui a aussi répondu à sa déclaration, sans pouvoir enlever le sourire à ses lèvres.

Avec Oliver, il a l'impression que tout se fait naturellement, qu'il n'a pas besoin de se prendre la tête pour savoir si ce qu'il fait est bien ou pas, de s'il devrait faire ceci ou cela... Non, avec son petit ami, il n'y a aucune prise de tête et il ne pensait pas que ca lui ferait autant de bien. Encore maintenant, dans ses bras, il n'a pas besoin de s'embrouiller les pensées à se demander s'il le colle trop, s'il a envie de plus, s'il doit dire quelque chose pour combler le silence... Oliver le rassure, même sans rien faire.

— Pourquoi est ce que tu ne restes pas ici cette nuit ? continue alors son petit ami. Je ne pense pas que la pluie s'arrêtera de sitôt.

— Tu es sûr ? Je ne veux pas te déranger.

— Depuis quand passer la nuit avec mon petit ami me dérangerait, hein ?

Oliver lui lance un sourire avant d'embrasser ses lèvres et se détache de lui pour se lever.

— Tu devrais peut être prévenir ta sœur, il ne faudrait pas qu'elle s'inquiète. Et je vais te sortir des vêtements pour ce soir, je vais voir ce que j'ai de plus petit.

— Merci.

Charlie sort alors son téléphone et décide d'envoyer un message à sa jumelle, mais il se rend compte qu'il ne peut pas lui dire qu'il passe la nuit ici. Quoi que, s'il lui dit simplement qu'il a été pris de surprise par la pluie et qu'il préfère passer le reste de la soirée chez Oliver, peut être que ça passera ? Il a peur qu'elle doute de quoi que ce soit, mais il n'a pas envie non plus de lui mentir en disant qu'il est chez Kyle. Non, il ne peut pas faire ça, alors il va simplement lui dire qu'il est chez Oliver.

En envoyant le message, son cœur s'accélère pendant quelques secondes avant qu'il ne se calme lorsqu'Oliver le prend dans ses bras.

— Tout ira bien, ne t'inquiète pas, Charlie. C'est ta sœur, ta jumelle, elle comprendra bien que tu es tombé amoureux sans prendre garde.

— J'espère que tu dis vrai.

Oliver vient l'embrasser avec douceur avant de le serrer un peu plus dans ses bras.

— Arrête donc de te torturer l'esprit avec ça, d'accord ?

— Tu as raison, avoue alors le roux.

— J'ai toujours raison, rigole Oliver. Maintenant, il va falloir penser à ce qu'on va manger ce soir, parce que mon ventre est sur le point de me lâcher je crois.

Charlie rigole et se sent libéré d'un poids grâce à Oliver. Et alors que, après le repas, ils sont tous les deux dans le lit, dans les bras l'un de l'autre Charlie se dit que tout ira bien. Il a envie d'y croire. 

Charlie Boy [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant