C H A P I T R E 13

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Après leur repas, Oliver et Charlie se rendent chez le roux, tous les deux sous le même parapluie. La pluie les a surpris quelques minutes avant qu'ils ne partent, et ils ont naturellement partagé la place en dessous du parapluie. Ils marchent alors côte à côte, au plus grand bonheur de Charlie. Au moins, là, il n'a pas à se sentir coupable d'être aussi proche du châtain.

En arrivant devant l'immeuble, Charlie tape le code et invite Oliver à entrer dans le bâtiment. Ils montent alors tous les deux en silence jusqu'à l'appartement du plus jeune. Quand celui-ci ouvre la porte de son appartement, il sait que sa jumelle s'y trouve déjà, au bruit de la télévision qui diffuse une émission.

Ils avancent tous les deux dans l'appartement, et tombent sur Joy, assise sur le canapé. Quand elle tourne son regard vers eux, elle ne peut pas retenir sa surprise d'apercevoir Oliver ici, en compagnie de son frère.

— Salut, Oliver ! Je ne savais pas que tu venais, s'exclame t-elle tout en se mettant debout, et en remettant de l'ordre dans ses cheveux.

— Je passe juste, je suis venu chercher mon écharpe que j'avais oublié hier.

— Oh, d'accord.

Oliver s'approche d'elle, un sourire aux lèvres, alors qu'il la prend rapidement dans ses bras, pour la saluer. Quand il se détache, Charlie peut apercevoir les très légères rougeurs sur les joues de sa sœur. Il détourne alors le regard et s'approche à son tour pour la prendre dans ses bras.

— Tu ne veux pas rester prendre un café ? propose-t-elle à Oliver alors qu'elle pointe la fenêtre. Il ne fait pas très chaud dehors, et vous avez marché sous la pluie. Je ne voudrais pas que tu tombes malade !

— Je prendrais bien un café, avec plaisir ! Mais pour le moment, ce n'est pas moi qui risque le plus de tomber malade, mais Charlie. C'est lui qui est habillé léger !

C'est vrai que Charlie s'est peu couvert ces derniers jours, mais il ne se sent pas malade. Il n'a pas forcément froid dehors, à part quand il pleut et qu'il n'a pas de parapluie, comme ce matin. C'est dans ce genre de moment qu'il regrette de ne pas se couvrir plus, car il déteste être malade. Ses mauvais souvenirs avec les hôpitaux ne lui donnent vraiment pas envie d'être malade et d'y retourner, pour quelconque raison.

Joy revient avec trois cafés, et elle commence à parler avec Oliver. Elle apprend alors que ce dernier a mangé avec son jumeau chez lui, et elle ne peut retenir la jalousie de s'infiltrer en elle. Même si elle sait que ce n'était qu'un repas, elle aurait aimé être là, auprès d'Oliver. Mais c'est son jumeau qui a eu cette chance, et non elle. Alors, elle tente de cacher sa déception de ne pas avoir été là avec un sourire, qui a l'air de marcher.

— Bon, ce n'est pas que je n'ai pas envie de rester, mais je vais devoir y aller, j'ai un peu de travail à faire pour les cours et après je dois aller bosser, annonce Oliver.

— Tu vas au cinéma ? demande Joy.

— Ouais, jusqu'à dix-huit heures, et toi ?

— Moi aussi ! s'exclame t-elle, pleine de joie.

— Super ! Je te dis à tout à l'heure, alors.

Il se lève en même temps que Charlie, qui va prendre son manteau et écharpe pour lui donner. Oliver le remercie avec un sourire et un regard chaleureux, alors qu'il se prépare à sortir dans le froid. Mais avant de partir, il fait un signe de la main à Joy, qui est en train de ranger leurs tasses de café, et s'approche de Charlie, tout souriant.

Charlie, comme à chaque fois qu'il s'approche de lui, sent son cœur s'accélérer sans moyen de le calmer. Oliver passe alors ses bras autour de lui, le serrant contre son torse, en guise d'aurevoir. Charlie ferme les yeux et se retient de nicher son visage dans son cou, alors que ses cheveux légèrement humides font ressortir l'odeur de miel du shampoing du châtain.

C'est Oliver qui se détache le premier, restant tout de même proche du plus jeune.

— A plus tard, Charlie boy, j'espère que tu passeras une bonne fin de week-end.

— Toi aussi, Oliver, et merci encore pour le repas.

— Il n'y a pas à me remercier, j'étais très content de partager ce repas avec toi, lui avoue t-il.

Et c'est avec un dernier sourire qui ravage le cœur de Charlie, qu'Oliver part de l'appartement, laissant sa douce odeur de miel se propager dans l'air. Charlie, remué par toutes ces émotions, tente de calmer son cœur alors qu'il se dirige vers sa sœur, une envie de tendresse lui prenant.

Il s'approche alors silencieusement vers sa jumelle, et quand elle se retourne il la prend dans ses bras, la serrant fort contre son cœur. Il niche son visage dans son cou, respirant son parfum qui lui rappelle tant celui de sa mère, et une envie soudaine de pleurer lui prend. Il ferme les yeux, la serrant un peu plus contre elle, alors qu'elle caresse ses cheveux, dans la même habitude qu'avait sa mère, et il se laisse aller contre elle.

— Ça va, Charlie ? murmure t-elle, comme si elle ne voulait pas briser la bulle dans laquelle ils se sont enfermés.

— Oui, ca va... Juste, bouge pas, s'il te plait. Je veux rester dans tes bras.

Sa jumelle ne répond rien, se contenant de le bercer doucement. Elle sait que son frère est une personne sensible, toujours prêt à faire de son mieux pour le bonheur d'autrui. Et, depuis la mort de leur mère, elle a l'impression qu'il ne lui dit plus rien, et qu'il se renferme sur lui-même. Et ca lui fait mal, car il a toujours été là pour elle, à croire qu'il ne s'est jamais préoccupé de lui dans leur deuil.

— Je t'aime, Charlie. Tu peux tout me dire, tu le sais.

Charlie hoche la tête doucement contre l'épaule de sa sœur, et se détache d'elle pour déposer un baiser sur sa joue.

— T'inquiète pas pour moi, tout va bien, lui garantie Charlie.

— OK, j'te crois.

Lorsqu'ils se séparent, sa jumelle lui offre un sourire qui, à la fois, le rassure et lui serre le ventre. Il n'a pas envie d'être la cause de la perte de son sourire, et il sait que s'il lui avoue leur attirance mutuelle pour Oliver, elle se sentirait mal. Et ça, c'est quelque chose qu'il veut éviter, à tout prix.

Alors, lui aussi, il lui offre un sourire qui se veut rassurant, et se dirige vers la petite cuisine pour se servir un verre d'eau. Il peut encore sentir l'odeur d'Oliver sur lui, cette légère odeur de miel qui a réussi à s'incruster sur ses vêtements. Il repense alors à ces quelques heures passées en sa compagnie, à toutes les anecdotes qu'Oliver lui a racontées, et un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Il aimerait revivre des moments comme celui-ci avec lui, mais il sait qu'il ne peut pas, vis-à-vis de sa sœur. Si encore elle connaissait son attirance pour Oliver, et qu'ils en avaient parlé, peut être alors il aurait pu tenter quelque chose, mais dans son cas, non. Il ne veut pas rendre sa sœur triste, en aucun cas. Pas après tout ce qu'il s'est passé dans sa vie, et surtout pas après ce qu'il aurait pu faire. Il s'en veut encore tellement, qu'il refuse de rendre sa sœur triste. Non, ca n'arrivera pas.

Alors, tant pis si lui est triste, il doit arrêter tout ça, de voir Oliver, pour éviter qu'il n'est un peu plus mal lui-même, et pour éviter de blesser sa sœur involontairement. 

Charlie Boy [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant