C H A P I T R E 33

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 Charlie se sent triste aujourd'hui. Il ne voit plus Oliver depuis un petit moment et il lui manque. Certes, ils se parlent par message et s'appellent quand le moment est propice, mais ce n'est pas la même chose que de se voir. Ils ne partagent plus leur repas le midi, ils ne travaillent plus ensemble à la bibliothèque, Charlie ne se rend plus chez Oliver pour passer du temps tous les deux... et tout ça manque à Charlie, tout comme à Oliver.

Il lui a promis de faire au plus vite avec Joy pour qu'ils puissent enfin se retrouver, mais ça s'annonce plus compliqué que prévu. Les jumeaux se reparlent mais c'est comme si un mur invisible se trouvait entre eux à certains moments. Dès que Charlie tente de lui parler d'Oliver, elle refuse d'écouter et soit détourne le sujet sur autre chose, soit elle fait la sourde oreille et fait comprendre à Charlie qu'elle ne veut pas en parler. Surtout que pour elle, ils ne sont plus ensemble, alors elle ne comprend pas pourquoi il voudrait lui parler d'Oliver. Il tente comme il peut d'aborder le sujet mais il voit bien que cela va être plus compliqué que ce qu'il ne pensait. Il a tenté de lui réexpliquer pourquoi il lui a caché tout ça, qu'il comptait lui dire le plus tôt possible mais qu'il n'a jamais su quand le faire... Et malgré ça, Joy hoche la tête mais ne répond rien. C'est comme parler à un mur. Il se dit que peut être il doit la secouer, mais il n'ose pas. Ce serait peut être la bonne solution, mais il ne sait pas vraiment.

Charlie sent que ça ne va pas être sa journée. Dès le réveil, il ne se sent pas très bien et il veut juste prendre Oliver dans ses bras. En plus de cela, il s'est réveillé avec un mal de tête et il se sent toujours fatigué, malgré le fait d'avoir dormi. Et savoir qu'il travaille aujourd'hui, pendant l'après-midi, ne le réjouit pas. A son réveil, il a très peu de motivation pour bouger de son lit et pour se rendre en cours, alors qu'il est six heures trente. Il se prépare tant bien que mal et prend un thé comme seul petit déjeuner avant de se rendre à l'université. Toute la matinée, il a eu du mal à se concentrer sur ce que les professeurs disaient, se battant pour que ses yeux restent ouverts. Il a à peine pris de notes, attendant seulement que la journée se finisse au plus vite.

Le midi, il part dans un fast-food près de la fac avec Kyle, qui voit bien que ça ne va pas pour Charlie, en vu de la très petite quantité de nourriture que son meilleur ami a commandé.

— Ca va, Charlie ? T'as pas l'air dans ton assiette, s'inquiète t-il.

— Ca pourrait être mieux, honnêtement. J'ai mal à la tête, je suis fatigué, mais on fait avec. Si je sors vivant de cette journée, c'est un miracle, dit-il alors sur le ton de l'humour.

— Je m'inquiète un peu, tu sais, avec toute cette histoire. J'ai vraiment peur que tu refasses la même erreur qu'il y a quelques années...

— Kyle, le coupe t-il d'un coup, un air sérieux. Je ne referai jamais ça, crois moi. Et puis, c'était un accident, tu le sais, hein ? J'ai jamais voulu... enfin, tu sais, quoi. Je veux vivre.

— Je sais bien, mais je peux pas m'empêcher de m'inquiéter à nouveau en te voyant comme ça, si fatigué.

— T'inquiète pas pour moi, ça ira mieux d'ici quelques jours, faut juste que je me repose un peu plus la nuit.

Les deux amis reçoivent leurs commandes à leur table et commence à manger. Charlie n'a franchement pas faim aujourd'hui, et il sait que ça ne va pas l'aider pour tenir la journée. Mais même s'il se force à manger plus, son corps va refuser. Il aimerait que tout soit simple...

— Dis, vous faites toujours un break avec Oliver ? demande Kyle. 

— Oui, mais ne pas le voir est bien plus compliqué que prévu. Surtout que Joy ne veut rien entendre.

Il souffle un coup, fatigué.

— J'aimerais pouvoir tout balancer au loin, plus me poser de questions et vivre ma vie comme je l'entends, tu sais. Pouvoir me montrer devant Joy avec Oliver dans mes bras, mais bon, tu me connais...

— Tu peux pas le faire tant que Joy vous acceptera pas, oui, je te connais très bien, Charlie...

Il lui lance un regard désolé, se demandant ce qu'il pourrait bien faire pour lui venir en aide.

— Mais, dis moi, Charlie, tu as pensé à ce que peut ressentir Oliver, quand tu lui as demandé de faire une pause ? Je veux dire, tu as voulu la faire pour ne pas blesser Joy plus que ça, mais n'as tu pas pensé au fait que ça a pu blesser Oliver, ne passant qu'à la deuxième place ?

Charlie baisse le regard. Bien sûr qu'il a pensé à tout ça, et il se doute bien qu'Oliver puisse ressentir tout ça, bien qu'il ne lui ait rien dit à ce propos, tellement il est gentil et attentionné. C'est pour ça aussi qu'il veut faire au plus vite et se retrouver dès que possible dans les bras d'Oliver.

— J'y ai pensé, oui, et ça me fait mal de savoir qu'il puisse se sentir comme ça parce que c'est de ma faute, après tout. Mais qu'est ce que je dois faire ?

— Etre heureux, Charlie, voilà ce que tu peux faire, lui dit honnêtement Kyle.

— Mais je ne serai pas à 100 % heureux si Joy n'accepte pas mon couple avec Oliver, ou si elle décide de ne plus me parler à nouveau.

— Quelques fois, il faut savoir faire des sacrifices et se rendre compte que, être heureux à 90 %, par exemple, ou même moins ça peut être tout aussi bien, si c'est avec les bonnes personnes.   

— Tu as surement raison, souffle Charlie.

— Non, j'ai raison. 

Charlie rigole face au ton de son meilleur ami, ça lui met du baume au coeur surtout en pensant à l'après-midi qu'il va passer à travailler. Et malheureusement, il ne peut pas rester des heures avec Kyle, son service commencant bientôt. Il se rend alors à la supérette où il travaille et réalise en arrivant devant qu'il y a du monde à cette heure-ci. Il souffle un bon coup, hâte que la journée se finisse, avant d'entrer. 

Cela va maintenant faire trois heures que Charlie est assis à la caisse, à voir des clients passer encore et encore... Sa tête lui fait de plus en plus mal, malgré le doliprane qu'il a pris il y a une heure. Il a juste envie de dormir, pour être honnête. Mais, tant mieux pour lui, l'heure de sa pause arrive et la prend lorsque sa caisse est enfin vide. Il part donc dans la petite salle à l'arrière pour souffler un coup et boire un café, histoire qu'il se remette un peu en forme pour finir sa journée de travail. Il traine sur son téléphone et ne pense à rien, voulant rentrer chez lui. Il entend alors la porte de la salle s'ouvrir et voit une de ses collègues qui travaille en même temps que lui. 

— Charlie, tu peux me rendre un service ? Je dois remettre en rayon les briques de lait, les clients les ont dévalisés, sauf que c'est trop haut et trop lourd pour moi, tu peux pas les enlever des étagères à ma place ? Je m'occuperai de ta caisse en attendant, le supplie t-elle. 

Charlie voit bien à son air qu'elle est sincère et qu'elle a besoin d'aide, alors il ne refuse pas. Elle le remercie avec grande joie et part s'occuper de la caisse de Charlie pendant qu'il se rend à la réserve. Il sait où se trouve les briques de lait et sait très bien qu'elle ne sont pas facile d'accès, ce qui n'arrange jamais qui que ce soit. Elles sont en hauteur, alors il faut un escabeau en métal pour les atteindre, puis forcer sur ses bras pour porter les cartons les contenant. Ce qui n'est pas tache facile, bien entendu. Charlie fait alors comme il peut pour sortir ceux de la marque dont il a besoin sans gêner les cartons qui sont sur les côtés, et parvient à en sortir quelques unes sans accident. 

Charlie descend de l'escabeau, le dernier carton dans un bras tout en faisant attention de ne pas perdre l'équilibre, et met les pieds par terre lorsqu'il sent que quelque chose ne va pas. Il a un mauvais pressentiment et à peine il a le temps de réagir et de penser à ce qu'il se passe qu'il entend un bruit sourd résonner dans toute la réserve, puis d'autres suivent. 

Lorsque Charlie disait que ce n'était pas sa journée, il avait entièrement raison, malheureusement pour lui...

Charlie Boy [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant