En ce 8 décembre, un livre assez exceptionnel, à mon avis :
Titre : Fahrenheit 451
Auteur : Ray Bradbury
Résumé : 451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.
Le pompier Montag se met pourtant à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire au profit d'un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.
Statut : One-shot
Citation : « Il n'y a pas besoin de brûler des livres pour détruire une culture. Juste de faire en sorte que les gens arrêtent de les lire. »
C'est malheureusement tellement vrai que je n'ai rien à ajouter.
Contexte de lecture : J'ai lu ce roman deux fois. La première fois, c'était lors de ma troisième année secondaire, donc j'avais 13 ou 14 ans. Il s'agissait d'une lecture scolaire. Honnêtement, je pense que je n'avais pas encore la maturité nécessaire pour apprécier à sa juste valeur ce livre, ni pour saisir la profondeur de ce qu'il véhicule comme valeurs. Pourtant, je me rendais compte que j'avais lu quelque chose qui m'avait touchée, quelque part, qui avait heurté ma sensibilité, mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.
Ensuite, je l'ai relu une deuxième fois, encore dans le cadre scolaire, puisque c'était pour mes études. J'avais 20 ans, et j'avais acquis de la maturité, entre temps, et cette fois, j'ai réalisé l'ampleur de ce que ce livre signifiait. C'était ma première année d'étude dans la section Bibliothécaire-Documentaliste, et je vous assure, ça a une importance. Ça m'a aidée à avoir une autre vision de ce roman.
Concrètement, ça raconte quoi ? C'est une société qui a banni le livre, qui l'a interdit, qui l'a rendu illégal. C'est un exil de l'imagination, de la moindre réflexion et de toute recherche de soi, des autres ou même de connaissance. C'est un monde fade, vide, sans véritable interaction sociale. C'est une histoire dans laquelle ce qui provoque notre bonheur est dicté par le pouvoir. C'est un monde dans lequel les pompiers, au lieu d'éteindre les incendies et sauver des vies, perquisitionne dans les maisons où ont été repérés les livres et brûlent tout. C'est une prise de conscience lente, progressive, rebelle, difficile et secrète. C'est une lutte intellectuelle contre un régime autoritaire et oppressant.
Pourquoi je vous le conseille ? Parce que lire un roman qui décrit un monde dans lequel le livre est banni est tout simplement inimaginable. Lire, écrire, imaginer, chercher des connaissances dans des livres documentaires – surtout avant l'ère internet –, c'est tellement naturel qu'un monde où tout cela n'existe pas... c'est inconcevable. Et ça l'est encore plus depuis que j'ai entamé mes études de Bibliothécaire-Documentaliste, je pense. Je me suis rendu compte de l'importance de ce document qu'est le livre, peu importe sa nature, peu importe son genre. Un livre représente l'imagination, la connaissance, une leçon de vie, une réflexion. Que sommes-nous, sans ça ? Des êtres vides et insipides. Des copies conformes les uns des autres.
Lorsqu'on est engourdi de la sorte, que tout a toujours été dicté par les autres, quand nos pensées et notre bonheur ont toujours été décidés par la société, rien que le fait d'émettre l'idée silencieuse que, peut-être, la vie, c'est aussi autre chose... c'est une forme de rébellion. Mais alors, former une prise de conscience au fur et à mesure, se dire que quelque chose ne tourne pas rond dans cette société, qu'il doit y avoir quelque chose d'autre, quelque chose de plus profond quelque part. Avoir des pensées inhabituelles dérange déjà parfois dans notre société, mais dans celle dépeinte dans ce roman, c'est bien pire. C'est pratiquement illégal. Je vous laisse répondre à ceci : que fait un régime autoritaire face à un élément dérangeant ?
Une scène m'a particulièrement marquée dans ce livre, mais bien évidemment, je ne peux pas vous la décrire sans vous spoiler, donc je vais simplement vous dire ce qu'elle signifie pour moi. C'est le rejet d'un régime déterminant nos pensées. C'est le refus de vivre dans un monde qui ne laisse pas place à la réflexion. C'est l'exclusion de ce mode de vie où rien n'est partagé, rien n'est pensé, rien n'est approfondi, tout est personnel et égoïste, tout est surfait. C'est la volonté de voir un autre monde, une autre société, d'autres valeurs mises en avant. C'est le souhait d'une liberté de penser, d'être capable d'imaginer sans peur.
Ce sont des valeurs tellement importantes, il ne faut jamais l'oublier. Si on dicte nos pensées, et que donc, tout le monde pense la même chose... On sera tous les mêmes. Ce n'est pas intéressant. Et si on n'a presque plus d'interaction sociale, comment on peut partager ce qu'on aime avec notre entourage ? Ne laissons pas ça arriver, d'accord ? Ni aujourd'hui, ni jamais.
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Conseils de lecture [Terminé]
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