#12 Zouck

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Ça y est : on est à la moitié de ce calendrier ! Plus que douze jours avant le réveillon ! Alors, Aujourd'hui, un livre d'un auteur qui, à chaque fois que j'ai lu ses mots, m'a touchéau plus profond de mon âme : 

Titre : Zouck

Auteur : Pierre Bottero

Résumé : Anouck, dite Zouck, a une passion : la danse

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Résumé : Anouck, dite Zouck, a une passion : la danse. Qu'elle partage avec sa meilleure amie, Maiwenn. Jusqu'au jour où elles s'éloignent l'une de l'autre. Zouck obsédée par l'idée de perdre quelques kilos superflus, se coupe du monde. De son côté, Maiwenn, follement amoureuse, devient de plus en plus distante...

Statut : One-shot

Citation : « Personne ne quitte jamais totalement les chemins sombres. Les fouler laisse des traces indélébiles, au mieux des cicatrices, au pire des plaies qui jusqu'à la fin resteront ouvertes. Et la guérison est longue. Très longue... »

Sincèrement, je l'ai presque prise au hasard, parce que choisir une citation dans un livre de Pierre Bottero est chose pratiquement impossible tant chacune de ses phrases est magnifique.

Contexte de lecture : Je l'ai lu pendant des vacances, je pense que je devais avoir 19 ou 20 ans. Je l'ai peut-être lu un peu trop tard – non pas parce que les thèmes ne me touchaient plus, pas du tout. C'est plutôt parce que ce livre m'aurait peut-être aidée, parce que j'ai eu des complexes, comme tout le monde, et qu'il m'aurait peut-être aidée à les surmonter, à voir autour de moi, à me tourner vers mes proches, tout simplement. Cela dit, peu importe l'âge, ce roman est un petit bijou.

Concrètement, ça raconte quoi ? C'est l'histoire d'une adolescente qui se sent mal dans sa peau et dont la meilleure amie s'éloigne pile à ce moment. C'est l'histoire d'une adolescente qui a une passion pour laquelle on dit qu'elle n'est pas taillée. C'est l'histoire d'une maladie psychologique très grave qu'on prend rarement assez au sérieux et qu'on banalise. C'est l'histoire d'un amour destructeur. C'est une histoire qui montre à quel point un adolescent peut être centré sur lui-même, oubliant que les autres ressentent aussi. C'est avant tout l'histoire d'une amitié à toute épreuve. Oui, l'histoire d'une magnifique amitié.

Pourquoi je vous le conseille ? Déjà, rien que parce que c'est Pierre Bottero qui l'a écrit. Rien que pour ça, ça vaut automatiquement la peine d'être lu. J'aurais pu choisir n'importe lequel de ses livres, honnêtement. Mais j'ai choisi Zouck parce qu'il est souvent moins connu. Pourtant, il mérite tellement qu'on parle de lui. Son écriture est tellement magnifique. Elle est d'une finesse exemplaire. Ce roman est beau, touchant, réaliste, émouvant, et il fait réfléchir... tellement réfléchir.

Ce roman m'a beaucoup touchée et je pense qu'il soulève des gros problèmes qu'on peut rencontrer pendant l'adolescence et desquels on ne parle pas assez. Il les développe avec tellement de délicatesse et d'authenticité. Il n'essaie pas de trouver un ou une coupable dans la situation, parce que ses deux protagonistes sont des victimes, et ça, il le comprend bien. Elles sont peut-être coupables de ne pas voir vu la souffrance de l'autre, mais elles ne sont pas coupables de ce qui leur arrive.

Cette histoire dépeint tellement bien la fragilité des adolescents. C'est une période difficile, lors de laquelle on se cherche, on se demande qui on est, on veut à la fois tout et ne rien changer, on se pense capable de changer le monde, mais on veut aussi rester dans sa chambre... on veut juste être soi-même, mais on ne sait pas exactement qui est cette personne, justement. Tout ça, ça nous rend fragile, et ce n'est pas grave, ce n'est pas un défaut. Ce qui est grave, c'est de profiter de cette fragilité. Ce qui est grave, c'est de ne pas faire attention à leur sensibilité. Ces deux choses-là... elles peuvent les pousser à faire des choses qu'ils regretteront.

Une chose qui est frappante dans ce livre, c'est la réaction des proches. Ils peuvent tomber des nues. Ils peuvent n'avoir rien vu. Ils peuvent avoir été complètement ignorants. Mais est-ce que c'est réellement leur faute ? Je ne crois pas. Je ne pense pas. Pas quand on ne peut rien prévoir, pas quand on se sent coupable, pas quand on n'a aucune réelle emprise sur les événements. C'est fou comme on peut à la fois se mettre à la place d'Anouck et à la place de sa famille.

Je sais que ce roman m'a beaucoup touchée parce que j'ai été complexée, pendant mon adolescence, comme tout le monde. À l'inverse d'Anouck, j'avais un souci parce qu'on m'accusait d'être anorexique à cause de ma maigreur naturelle. Je ne comprenais pas, je mangeais pourtant tout à fait normalement – parfois même de trop, pour être honnête. Mais, comme elle, c'est à cause des réflexions des autres que j'ai commencé à m'interroger, à me demander si je devais changer quelque chose, à avoir peur du regard des autres. J'aurais aimé lire ce livre plus tôt pour pouvoir leur rétorquer qu'on ne rigole pas, avec ce genre de choses. L'anorexie, c'est grave. On ne peut pas banaliser ça. On ne peut pas appeler les gens maigres des anorexiques. Et même s'ils l'étaient, il faudrait plutôt s'inquiéter de leur santé que de leur physique.

Conseils de lecture [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant