Chapitre 14-Crise de nerfs

2.3K 110 20
                                    

C'est à environ 14 heures que Victor sort de son sommeil. Une chance pour lui qu'on soit samedi, et pas un jour de semaine. Parce que s'il avait fallu qu'il aille bosser avec sa gueule de bois, on aurait été bien.

Théo et Martin savent pour ce qu'il s'est passé cette nuit, mais pas Romane. Elle est partie tôt avec Clément pour aller à leur fameux week-end en amoureux. On n'a donc pas pu lui en parler, et quelque part, c'est mieux comme ça.

Je n'imagine pas la crise que ça aurait été, encore, si elle l'aurait su. Déjà que les gars ont péter un câble, mais alors elle... je pense qu'elle aurait été capable de se barrer de la coloc. Vraiment. C'est celle qui en a le plus marre de ses disputes, rapidement suivit de moi.

Surtout que je suis sûr que Victor n'aime pas toutes ces embrouilles, lui aussi. Mais je pense que cette façon de péter un câble dès qu'on prononce le nom de Clément, c'est avant tout parce qu'il doit être rassuré par sa sœur.

Il faut qu'il comprenne que tous les mecs ne sont pas des connards. Bon, j'avoue, dans son "entourage", il en a eu deux : l'ex de Romane et Mike. Mais ça ne veut rien dire. L'exemple même d'Adam, de Léon, de Théo et Martin, d'Amaury. De lui aussi.

Parce que oui, malgré ce qu'il prétend, Victor est un mec bien. Il est gentil, attentionné et compréhensif. Alors oui, il est impulsif et têtu comme un âne, mais c'est un mec bien. Et ça aussi, il a besoin de le comprendre.

Toujours est-il que présentement, il sort de sa chambre avec une affreuse mine, la bassine dans la main. Et elle est visiblement pleine. Génial. Victor va dans la salle de bain et on entend la chasse d'eau être tiré puis l'eau coulée.

-Il n'a vraiment pas l'air bien..., souffla Adam avec compassion

Bien que j'adore Adam, là, il mériterait une gifle.

-Tu vas quand même pas le plaindre ?! Il s'est bourré la gueule et nous a fait nous réveiller en pleine nuit. Et je suis persuadé qu'il ne va même pas nous remercier ! Alors, s'il-te-plait, ta compassion, garde là pour des gens qui le mérite !, crachais-je au bord de la crise de nerf

Adam me dévisage. Tu m'étonnes. C'est la première fois que lui parle aussi mal et méchamment. Ça doit l'étonner de voir la gentille et agréable Gloria froide et presque cynique.

-Elle n'a pas tort, bébé..., chuchote Léon

Et bah en voilà un qui me comprend ! Parce que l'époque où Théo comprenait mon humeur face à leurs disputes est finie ! Alors un peu de soutien de mon très cher Léon, ça me fait du bien.

Putain. Faut vraiment que je sorte avant d'exploser. Je me lève brusquement du canapé, attrape mon téléphone et sort de la maison. Une chance que je sois sorti acheté du pain ce matin et que je sois logiquement habillé.

Sans réfléchir, je prends la route vers chez Amaury. Je ne sais même pas s'il y sera, mais je m'en fous. Ça me fait sortir de cet appartement où les tensions me saoulent beaucoup trop.

Il parait que mon père faisait pareil, quand il était sur le point de péter un câble quand ses parents et sa sœur lui faisait vivre un Enfer. Il sortait et allait souvent se réfugier chez Oscar, chez qui c'était encore plus la merde.

Quand j'arrive devant chez Amaury, je sonne et mon meilleur ami ouvrit après quelques secondes. Il me regarde quelques secondes puis, il me prend dans ses bras, sur le palier de son appart. Les larmes ne sont pas loin de couler sur mes joues. Il me connaît par cœur et il sait quand je ne suis pas bien.

Depuis gamine, je suis persuadé qu'on est relié Amaury et moi. Déjà, on est né quasiment en même temps, à dix minutes près (et c'est moi la plus vieille), et puis on a jamais eu besoin de se parler pour se comprendre.

Parfois, je me demande ce que ma vie aurait été s'il n'avait pas été là. Je me serais sûrement bien fait chier.

-P'tit cœur...qu'est-ce qu'il se passe ?, me demanda Amaury en fermant la porte de son appartement

Il me guide jusqu'à son canapé où je me colle à lui comme un aimant à un autre aimant. Mon meilleur ami posa sa main dans mes cheveux et les caressa doucement.

Et je me mis à tout lui dire, en passant même par la case Mike, et même pas la case de mon presque viol. J'ai toujours eu peur de parler du comportement de Mark à Amaury ou même aux gens en générale. Pourtant, j'en ai parlé avec Victor. Je me suis confié à lui.

Je connais Amaury aussi bien qu'il me connaît, et là, je vois bien qu'il est vraiment très en colère. Pas contre moi, mais contre Mike, contre Victor, contre la société... Et contre le monde entier.

-Pourquoi tu ne m'as rien dit avant pour Mike, Gloria ?, me demanda doucement Amaury

-Je ne sais pas... J'avais peur..., dis-je en baissant la tête

-Mais tu en as parlé à Victor, pourtant, répliqua Amaury

-Tu m'en veux ?, demandais-je d'une toute petite voix

-Non, bien sûr que non ! Je peux comprendre que ça soit plus facile pour toi de te confier à Victor ou à Romane sur certaines choses.

-C'est vrai ?

-Bah oui !

Je lui fis un gros câlin auquel il répondit, bien sûr.

-Plus de secrets entre nous, promis ?, chuchota Amaury

-Promis..., mentis-je

Il y a encore beaucoup trop de choses que tu ne sais pas, Amaury. Et que tu ne sauras jamais...

______________
Donnez vos pronostics sur les deux dernières phrases du chapitre ! Ca m'intéresse 😉

With this boy (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant