Chapitre 37-Riche en émotion

1.8K 110 4
                                    

Nous sommes lundi soir, et je suis à la bourre totale. J'étais censé arriver à 19 h 30 chez Agathe et Oscar. Il est presque 20 heures. MAIS ! J'ai une excuse : il y avait des grèves (étonnant), donc les métros qui tourner étaient blindé. Bref !

Et bien entendu, je n'ai pas pensé à prévenir mes parents. Il doit me rester encore 10 minutes de trajet, plus quelques minutes de marche et je serais chez les Dos Santos ! Lorsque je croise un jeune couple qui se tient la main, je souris, repensant à hier soir

Victor et moi allions annoncer notre couple, sauf qu'on s'est rapidement fait couper par les autres, qui nous ont dit, je cite: "on n'est pas débile, hein ! On a très bien vu vos regards, vos sourires et puis vos suçons, les gars ! On avait même parier sur le moment où vous alliez nous le dire !". Enfin voilà, quoi... Comment vous dire qu'on s'est bien retrouver comme deux cons, avec Victor, même si on se doutait bien que tout le monde nous eût cramés.

La musique défile dans mes oreilles et je monte le son à fond quand j'entends la mélodie de Shallow, de Lady Gaga et Bradley Cooper, dans mes oreilles. J'adore cette musique (en même temps, Lady Gaga, c'est ma passion), elle me fout des frissons comme pas permis à chaque fois que je l'écoute. J'arrive plus rapidement que je ne le pensais devant chez Agathe et Oscar. Je reconnais chaque voiture garer dans la cour, sauf une. Une clio noir. J'entre dans la cour puis entre dans la maison sans frapper. Je ne l'ai jamais fait, ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer.

-Bonsoir !, m'exclamais-je en entrant dans le salon, après avoir enlevé mes chaussures et ma veste

-Hé, bah, ce n'est pas trop tôt ! T'avais oublié ou quoi ?, s'exclama Yann, fidèle à lui même

-Les grèves, dis-je comme ci, c'était évident (et ça l'est) en m'affalant dans le canapé

-Étonnant, ricana Solène

Après m'avoir demandé ce que je voulais boire, Oscar me servit un coca et au même moment, je vis quelqu'un arriver du couloir. Amaury. Il bloque en me voyant, son visage exprimant une sorte de culpabilité. Surtout dans le regard. Je ne sais pas si tout le monde s'est tut ou si mes oreilles sont parties en vacances, mais je n'entends plus aucun bruit.

Amaury semble épuiser. Il a de grosses cernes, le visage pâle, le corps crisper et j'arrive à voir d'ici qu'il a perdu du poids. Je dois sûrement avoir une allure comparable à la sienne : je ne dors plus beaucoup ; entre cette dispute, l'avortement de Romane et mes partielles que je suis persuadé d'avoir loupées, mes nuits ressemblent plus à un court de philo qu'autre chose. Amaury me manque, c'est indéniable ; pourtant, j'ai le souvenir des paroles de Victor d'hier, à l'hôtel : "Tu ne crois pas que c'est à lui de se remettre en question ?".

Sans vraiment savoir pourquoi ou comment, je me lève et me dirige vers lui. Il a aussi fait un pas vers moi, mais il reste encore un bon mètre entre nous. J'entends du mouvement derrière moi pendant quelques secondes, puis plus rien. Amaury avance de quelques pas. Moi aussi. Nous sommes à une cinquantaine de centimètres l'un de l'autre.

Pour la première fois depuis le début de ce silence, nos yeux se rencontrent et ne se lâchent plus. Je sens mes larmes sur le point de couler. Elles me brûlent les yeux.

Et dans un élan de synchronisation parfaite, nous nous sautons mutuellement dans les bras l'un de l'autre. Je le sers contre moi, tient fermement le tissu de son pull entre mes doigts, sent son odeur et me colle à lui.

Je suis désolé, reniflais-je, les larmes coulant à flots sur mes joues

Un vrai ruisseau, le bordel !


Amaury recula son visage, prit le mien en coupe et colla son front au mien sans lâcher mon regard.

-Ne t'excuses pas. C'est moi qui suis désolé. Je me suis comporté comme un vrai gosse. Je te demande pardon pour le mois durant lequel je t'ai abandonné, murmura mon meilleur ami

Je fermai les yeux, profitant de l'instant.

_____________________
-Je te raccompagne ? On pourra parler, me proposa Amaury

La soirée est bien entamée quand nous quittons la maison des Dos Santos. Après notre -très très- long câlin, Amaury et moi avons conclu qu'on parlerait de tout ça plus tard, puis nous sommes retourné avec notre famille.

-Je veux bien, s'il-te-plait.

Nous montons tous les deux dans sa clio noir (oui, il a eu son permis et s'est donc acheté une voiture.). Il allume le chauffage et quelques secondes plus tard, nous quittons la maison. Un silence plane dans la voiture et pour la première fois de toute notre relation, il y a une certaine gêne entre nous. Ca n'est jamais arrivé, auparavant. Pas une seule fois. Même quand je l'avais surpris en train de...bref, vous avez compris.

Le silence dure tout le trajet. Et dire qu'on était censé discuter... C'est quand il se gare devant l'immeuble qu'il prend la parole. Il prend ma main entre les siennes et plonge son regard dans le mien.

-Écoute Gloria...je suis vraiment désolé. Je sais que ce n'est pas en m'excusant que je vais être pardonné, mais il faut au moins que tu le saches. Je te promets que ça fait trois putain de semaines que je voulais te parler, mais je ne savais pas comment le faire ; plus le temps passé, plus c'était dur. Victor est venu me voir, aussi. Et il m'a dit qu'il était amoureux de toi. Raphaëlle m'encourager tous les soirs à venir te parler, mais je n'arrivais pas. Il y avait comme un blocage. Et je te jure que je ne te lâcherais plus jamais. Je serais toujours là pour toi. Alors, cette fois, plus aucun secret entre nous ?, monologua Amaury

-Promis, soufflais-je

Amaury me raccompagna jusqu'à la porte du hall. Il sourit niaisement et je pense que je ne suis pas mieux.

-Tu m'as manqué, avouais-je en lui faisant un câlin

Il referma ses bras sur moi et embrassa mon crâne. Après quelques secondes, je le quittai et rejoignis mon appartement. Quand j'entre, les lumières sont éteintes et il n'y a aucun bruit. Tout le monde doit dormir à l'heure qu'il est : 1 h 39. J'en connais une qui va avoir du mal à se lever demain matin !

J'allai me mettre en pyjama, puis j'allai vers la chambre de Victor. Lorsque je rentre dans la chambre, seule la lumière de la lune éclaire la pièce. Je me glisse tout contre mon n'amoureux, collant mon dos à son torse. Il a dû sentir ma présence, puisqu'il passa son bras autour de ma taille.

-Tu rentres tard... C'était bien avec ta famille ?, me demanda Victor, à moitie endormi, d'une voix rauque

-Riche en émotion. Mais je te raconterais demain, je suis crevé, soufflais-je en recouvrant sa main da la mienne

-Comme tu veux...

Et je crois qu'après ça, je me suis endormi.

With this boy (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant