Chapitre 9-J'ai peur

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À croire qu'ils en font exprès. À croire que le destin en a après moi.

Ce soir encore, je suis seule à l'appartement avec Victor. Romane passe la soirée avec son copain, Adam chez Léon tandis Martin et Théo sont en boite de nuit. J'espérais que Victor sorte aussi : c'est samedi soir. Mais non. Monsieur reste là, à l'appartement. Fais chier.

En vrai, je me plains, mais depuis que mon ex a débarqué totalement ivre la semaine dernière, je ne suis jamais rassuré quand je suis seule à l'appart.

Bref, toujours est-il que Victor est là, et que moi aussi, alors on va forcément devoir nous parler, à un moment ou à un autre.

Après ma douche, je me décide à aller me faire à manger parce que j'ai vraiment la dalle. Mais quand je regarde dans le frigo, je me rends compte que je n'ai pas fait mes courses et qu'il ne me reste plus rien. Je me résigne donc à commander un Burger King.

Victor sort au même moment de sa chambre, Airs Pods dans les oreilles. Il me remarque, me regarde quelques secondes avant de baisser la tête comme un chien battu. Il se fait à manger en silence tandis que je suis affalé dans le canapé, Ico sur les genoux.

Dix minutes de silence plus tard, quelqu'un sonne à la porte. Je me lève donc, pensant qu'il s'agit du livreur Uber Eats. Mais lorsque j'ouvre la porte, c'est une toute autre personne qui se tient devant moi, les yeux rougis pas la beuh et l'halène chargée de vodka.

Mike.

-Gloriaaaa !, s'écria-t-il en essayant de m'enlacer

Je le repoussai et essayai de fermer la porte, tétanisée. Mais étant beaucoup plus fort que moi, il claque la porte conte le mur et s'avance vers moi. J'essaye de calmer ma respiration et je pris pour que Victor remarque quelque chose.

-Pars, s'il-te-plait..., lui demandais-je doucement

-Certainement pas, salope, déclara Mike

Il entra dans l'appartement, me poussant, et mon premier réflexe est de crier. Alerté par mon cri, Victor se tourna et enleva un écouteur.

Mike remarqua aussi Victor et les deux se regardent. Victor comprend que Mike est mon ex. Je vois dans son regard qu'il n'a qu'une seule envie : sauter au cou de Mike et le démolir. Mais Victor reste de marbre, les poings serrés, la mâchoire contracter, les yeux meurtris.

Et moi, je restai là, au milieu, à les regarder se regarder.

-Sors d'ici, siffla Victor en s'avança d'un pas

-Nan.

-Active toi de bouger d'ici, connard.

-Sinon quoi ? Tu vas me taper dessus ? Tu perdras, tu sais. Demande à ta pute la force que j'ai, cracha Mike en s'avança vers Victor

Sans que j'ai le temps de comprendre, Victor se jette sur Mike, lui balançant son poing en plein visage. Bien entendu, Mike répliqua et donna à Victor le même coup, qu'il n'évita malheureusement pas.

J'aimerais crier. Ma voix est bloquée dans ma gorge. J'aimerais les séparer. Mais mes jambes sont encrées au sol. Les larmes coulent sur mes joues. Victor domine totalement Mike qui est en train de douiller sévère.

Une minute passe peut-être avant que je reprenne mes esprits et le contrôle de mon corps. Je me rue sur les deux garçons, ayant conscience que je pourrais me prendre un coup. Je tirai Victor en arrière et le serra si fort que je plante mes ongles dans ses avant-bras.

À mon plus grand étonnement, il ne se débat pas. Je le lâche doucement et son premier réflexe est d'attraper Mike par le col et de le foutre dehors avant de fermer la porte à clé. Victor se tourne ensuite vers moi et s'approche avant de me serrer fort dans ses bras. Je m'accrochai à lui et serrai le tissu de son sweat entre mes mains.

-Chut...Je suis là, calme toi, p'tit cœur..., mumura Victor

-J'ai peur, Victor..., avouais-je en levant le visage vers lui

-Je suis là, ne t'inquiète pas. Ce connard ne te touchera plus jamais, me promit Victor en prenant mon visage en coupe

Encore une fois, nous restâmes là pendant longtemps. Tellement longtemps que c'est la porte qui s'ouvre sur Martin et Théo qui nous fait nous séparer. Lorsque les deux frères voient l'état du plus vieux de la fratrie, ils se ruent vers lui, mais se font rapidement envoyer bouler.

-Qu'est-ce que vous avez foutu, putain ?, demanda Théo, visiblement très inquiet

Je m'éclipse et pars chercher la trousse à pharmacie. Victor s'est assis sur le rebord du canapé et a les yeux fermés, tandis que Théo et Martin se regardent sans comprendre.

Je m'approchai doucement de Victor et posai mes mains fraîches son cou brûlant. Il n'ouvrit pourtant pas les yeux et m'approcha de lui en passant ses mains derrière ma taille. Il respira mon odeur et je comprends qu'il tente de se calmer.

Lorsqu'il me lâche, je sors le désinfectant et en applique sur ses phalanges égratignées, puis applique de la crème sur le bleu qu'il a sur la mâchoire et qui descends dans son cou. Il a toujours les yeux fermés et respire doucement.

Victor ouvre ensuite doucement les yeux et me regarde avec un regard compatissant et je vois qu'il regrette quelque chose.

-Je suis désolé, murmura-t-il si bat pour qu'il n'y ait que moi qui l'entende

Je souris puis l'aidai à se lever. Le pauvre semble à bout de force. On se dirige vers sa chambre où il s'allonge sur son lit. Je le borde puis lève l'œil vers son réveil : il est 22 h 36. La soirée de Théo et Martin devait être vraiment nulle à chier pour qu'ils soient là à presque 23 h.

J'allais sortir, mais la main de Victor m'attrapa l'avant-bras. Je me tourne vers lui et me baisse à sa hauteur. Il a les yeux parfaitement ouvert.

-Dort avec moi. S'il te plaît..., me supplia Victor en me tirant vers lui

J'avoue être contre au début. La dernière fois qu'on a dormi ensemble, on s'est engueulé très fort juste après. Mais même sans que moi-même je sache pourquoi, j'accepte et me couche au côté de Victor.

With this boy (tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant