Chapitre 10 - 1 : Passage Floriane (Edward)

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{Du fait que je sois en formation en ce moment, ma publication est un peu erratique, mais promis, ça reviendra bientôt dans l'ordre. Du coup, désolé pour l'attente un peu plus longue, j'espère que vous apprécierez la suite... N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé en commentaire, ça motive toujours beaucoup d'avoir des retours ! Bonne lecture ! }

J'étais dans l'aile Est du bâtiment principal du QG, mon dossier sous le bras, traversant les couloirs d'un pas hésitant. J'avais encore un peu de mal à retrouver où était le bureau où je devais me rendre, car contrairement au quartier général d'East-city que je connaissais comme ma poche, je n'étais familier qu'avec une petite partie des bâtiments d'ici, qui formaient une véritable cité encastrée dans la capitale, avec ses bureaux, ses dortoirs, ses lieux de restauration, d'entraînement, et même de détente. 

L'architecture, sous son apparence rectiligne, n'avait pas forcément une structure très logique une fois à l'intérieur, et comme tout le monde semblait bien rangé à sa place, je ne croisai personne dans les couloirs qui pourrait m'aiguiller sur la direction à prendre. Il régnait dans les lieux un silence studieux qui me crispait un peu.

Alors quand la porte à ma droite s'ouvrit violemment, laissant passer le Colonel et toute son équipe qui sortait de son bureau à pas précipités, je fis un gigantesque bond de surprise.

- Fullmetal, tu tombes bien ! fit-il en me reconnaissant. Viens avec nous, on va avoir besoin de monde !

Il avait fait geste de me suivre tout en parlant d'un ton qui ne souffrait aucune réplique, l'air inhabituellement sévère..

- Je viens... pourquoi ? bredouillai-je, un peu désarçonné.

Ma question tomba un peu dans le vide, car Mustang avait déjà passé le coin du couloir, Havoc et Fuery sur les talons, Breda et Falman un peu derrière. Je me retrouvai seul à côté de Riza, enfin, de Hawkeye, qui fermait la porte à clé d'un geste sûr, prête à les rattraper.

- Qu'est-ce qui se passe ? insistai-je, à la fois irrité et inquiet.

- Une prise d'otages dans le passage Floriane, répondit-elle promptement. Les terroristes ont appelé le QG pour annoncer leurs revendications. Apparemment ils détiennent plus de quarante personnes en otage et sont prêts à les exécuter si on n'obtempère pas.

Elle s'était mise en marche tout en me résumant la situation, me forçant à la suivre à pas rapide pour rester à sa hauteur. J'avais encore mon dossier de rapport, celui-là même que je pensais remettre avant de repartir, cinq minutes après. 

J'étais censé rejoindre Al qui était resté dans la maison des Hugues pour garder Elysia. Je lui avais promis d'être rapide. J'avais un peu le sentiment de m'être fait avoir, mais maintenant que j'étais là, il était un peu tard pour faire demi-tour. Jamais je ne serais assez sans-cœur pour abandonner des dizaines de personnes à leur sort si je pouvais y changer quelque chose.*- Qu'est-ce qu'ils veulent ? demandai-je du même ton vif.

- Tu te souviens de Bald, le dirigeant du Front de libération de l'Est ?

- Le crétin qui avait tenté de détourner un train pour prendre en otage le Général Haruko et sa famille ? Comment pourrais-je l'oublier, c'est moi qui l'ai arrêté à l'époque, et je suis censé l'escorter pour son jugement dans quelques jours !

- Eh bien, ils demandent sa libération immédiate, ainsi que celle de ses complices.

- Comment savaient-ils qu'il était à Central-City ? Je croyais que les journaux n'en avaient pas parlé.

- Je ne sais pas, et c'est assez mauvais signe. Peut-être ont-ils une taupe dans l'armée. Toujours est-il qu'en frappant Central-city, le mouvement se fera connaître bien plus largement que quand il se cantonnait à attaquer la région Est.

- A leurs risques et périls, commentai-je alors que Fuery nous attendait sur le trottoir, à côté des véhicules de fonction.

Riza lui fit un geste rapide, et il s'engouffra avec nous dans la voiture suivante, manifestement soulagé de ne pas avoir à passer le trajet coincé entre Falman et Breda, dont la carrure faisait un voisin vraiment inconfortable. Riza empoigna le volant et démarra la moteur, s'élançant à la suite du reste de l'équipe.

- Quand je vois comme l'armée a tendance à appliquer une justice expéditive, je ne comprends pas comment Bald peut être encore vivant... J'en viendrais presque à regretter qu'il ne soit pas exécuté, nous n'aurions pas à régler ce genre de problèmes !

Justement, pensai-je. Le Front de libération de l'Est n'a sûrement aucune preuve du complot des Homonculus... Tant qu'ils ne font que des attaques de petite envergure, ils ne font que justifier l'existence d'une armée forte, mais ne menacent pas une seconde le système en place. Au contraire, ils le justifient.

- Les hautes instances ne les considèrent probablement pas comme étant assez dangereux pour être prix au sérieux...

Pas comme Shou Tucker ou le cinquième laboratoire, qu'ils se hâtaient de faire disparaître à tout prix...

Riza conduisait vite et bien, mais, un plus respectueuse du code de la route que son supérieur, elle nous fit arriver un peu plus tard sur les lieux. Le moteur n'était pas encore coupé que je sautai hors de la voiture, me précipitant vers les lieux. Les gendarmes avaient tendu des rubans de sécurité et gardaient l'entrée, visiblement dépassés par la situation. En me voyant arriver, ils se retournèrent, manifestement prêts à m'arrêter pour m'interdire d'entrer. Je sortais la montre de ma poche, sans cesser de courir, et la leur tendit avec une simple exclamation.

- Ne me faites pas perdre de temps !

Comme je ne ralentissais pas et qu'il y avait deux militaires à ma suite, ils obéirent et s'écartèrent pour me laisser passer. Je sautai par-dessus le périmètre de sécurité sans difficulté et arrivai dans la rue, où quelques voitures de l'armée s'étaient garées et deux tables de fortune dressées. 

Il y avait une foule de gens que les gendarmes peinaient à maîtriser, sans doute des témoins de la scène à qui on allait faire subir un interrogatoire. Reconnaissant la silhouette de Mustang parmi les militaires présents qui parlaient et s'affairaient à quelques pas de l'entrée du passage couvert, je passai un deuxième cordon de sécurité et me dirigeai vers lui, toujours accompagné de mes deux collègues.

- Quelle est la situation ? demanda Riza du ton sévère qui était le sien.

- La zone n'est pas sécurisée, répondit l'un des miliaires. Ils se sont retranchés dans la boutique Vendoeuvre et communiquent leurs réclamations par mégaphone. Ils semblent être lourdement armés.

Je n'écoutais que d'une oreille, m'approchant à grands pas de l'entrée du passage, prêt à en découdre pour que cette affaire se termine au plus vite. Les preneurs d'otage avaient le don de me mettre hors de moi, comme toute personne abusant des plus faibles. C'est pourquoi, trop occupé à bouillonner intérieurement, je ne compris pas tout de suite ce qui se passait.

Des cris de part et d'autre me firent réaliser qu'il y avait un problème sans comprendre immédiatement l'ampleur de mon erreur. Je sentis un bras me barrer la route, sa main se refermant sur mon épaule d'une poigne presque douloureuse pour me tirer brutalement en arrière tandis que des balles ricochaient contre la pierre dans un crépitement assourdissant.

Entendant les cris, voyant les éclats de pierre sauter du porche d'entrée, j'ouvris de grands yeux, réalisant à que point la mort m'avait frôlée sans pouvoir m'empêcher de paniquer pour une autre raison. Mon dos était plaqué tout entier contre le torse de la personne derrière moi, son bras barrait ma poitrine et me serra contre lui pendant exactement trois battements de cœur.

Un, l'uniforme militaire, ce gant blanc frappé d'un sceau rouge, cette odeur piquante et épicée, c'était lui.

Deux, s'il n'avait pas été là pour me retenir, je me serais fait trouer la peau, je serais sans doute un cadavre en train de me vider de mon sang sur le trottoir.

Trois, sa main enserrait mon épaule, son bras était contre ma poitrine, je sentais la chaleur de son corps malgré les couches de tissus qui nous séparaient, une chaleur brûlante qui me fit suffoquer. Mes bandages suffisaient-ils à dissimuler la vérité ? Est-ce qu'il avait senti ? J'avais l'impression que mon cœur allait éclater.

Bras de fer, Gant de velours - Deuxième partie : Central-cityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant