Chapitre 12 - 7 : De retour (Roy)

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Une fois n'est pas coutume, Je glisse un petit mot par ici pour vous dire que j'ai lancé une campagne Ulule pour imprimer au format papier mon histoire originale "Stray cat". Ce sera un roman illustré yaoi d'une centaine de pages, contenant une grosse trentaine de dessins en noir et blanc (et quelques scènes +18 :P ) Le début est disponible sur Wattpad et le lien Ulule est en présentation. 

Voilà, ma mission d'information est terminée, je n'ai plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture. Petit aveu, ce chapitre contient une de mes scènes préférées de toute la fic. <3

.oO°Oo.


Je marchai jusqu'au trolley, l'attendis un moment, puis montai. Il était encore assez rempli à cette heure. Je me rendais compte au fil de mes promenades que Central vivait la nuit, beaucoup plus qu'East-city. Cette effervescence m'évoquait de belles promesses. J'avais trouvé une place assise, et je passai le trajet la tête calée contre la vitre, à regarder défiler les rues et les bâtiments éclairés par les réverbères. Comme les chaussées s'étaient vidées, le trajet fut rapide.

Je descendis, et passai la fin du trajet dans la rêverie brumeuse que permettait l'alcool conjugué à la fatigue. Ce n'est que quand je vis que sous ma porte filtrait un rai de lumière que je revins brutalement à la réalité. Quelqu'un s'était introduit chez moi.

Après la visite de l'ennemi dans mon propre bureau, cette découverte me mit aussitôt sur mes gardes. Je me figeai derrière la porte, guettant un bruit suspect montrant qu'il y avait des gens chez moi en train de fouiller mes affaires. S'ils avaient voulu me dresser un guet-apens, ils auraient gardé la lumière éteinte. Je tendis l'oreille, n'entendis pas un son. Après un moment d'hésitation, j'ouvris discrètement la porte, prêt à me battre, et, ne voyant aucune menace, entrai à pas prudents.

Je fis quelques pas, et vis alors la cause de mes inquiétudes. Il y avait quelqu'un sur mon canapé. Plus précisément, il y avait le Fullmetal Alchemist.

L'adolescent avait laissé ses chaussures traîner à gauche de la porte d'entrée et s'était étendu de tout son long sur les coussins de cuir, profondément endormi, un avant-bras pendu au dessus du vide. Juste en dessous, un carnet ouvert traînait sur le tapis, manifestement tombé de ses mains. Je m'approchai, m'accroupis pour le ramasser en prenant sur moi pour ne pas en lire le contenu, puis le refermai avant de le poser avec mon livre sur la table. Puis, au lieu de me relever, je m'accoudai à mon genou et le regardai attentivement.

Il n'avait pas bougé d'un pouce. Pelotonné dans mon grand canapé de cuir, perdu dans son manteau rouge élimé et froissé, il semblait si minuscule et fragile que j'en étais presque ému. Son visage disparaissait presque sous ses cheveux ébouriffés qui se soulevaient légèrement à chaque expiration. Je n'avais aucune idée de ce qu'il foutait sur mon canapé à cette heure de la nuit, mais je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir apaisé par sa présence.

- Edward, murmurai-je pour le réveiller, sans doute pas assez fort, car il ne réagit pas.

Je poussai un soupir. Je n'avais pas vraiment envie de le tirer du sommeil. Il dormait si paisiblement que ça en aurait presque criminel. D'un geste léger, je levai la main vers sa tête, glissant les doigts sous ses cheveux pour les glisser derrière l'oreille, dégageant son visage dans une esquisse de caresse. Ses yeux clos aux longs cils étaient marqués par des cernes, et son visage fin, vierge de toute expression, était traversé par la cicatrice d'une estafilade spectaculaire sur la joue, accompagnée de quelques écorchures, vestiges de l'assaut du passage Floriane.

Difficile de croire, en le voyant dormir aussi paisiblement, que cet adolescent était capable de transmuter des bâtiments entiers et de combattre des terroristes. Quand je le voyais ainsi, aussi frêle et inoffensif, j'avais du mal à ressentir autre chose que de l'attendrissement.

 Quand je le voyais ainsi, aussi frêle et inoffensif, j'avais du mal à ressentir autre chose que de l'attendrissement

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Mais je ne pouvais pas rester comme ça éternellement. S'il était là ce soir, alors qu'il était censé prendre des vacances à Resembool avec ses proches, c'était parce qu'il avait quelque chose d'urgent à voir avec moi, à propos des Homonculus sans doute. De mon côté, j'avais une liasse de documents sur Juliet Douglas à lui montrer. Il fallait avoir l'esprit pratique. Je songeai à ce moment-là que j'avais bien fait de ne pas m'acharner à finir la soirée dans le lit de quelqu'un d'autre alors qu'il y avait des choses autrement plus sérieuses à discuter.

J'hésitai à le secouer pour le réveiller. Connaissant sa vie d'errance, je craignais un peu un retour de flamme en cas de réveil trop brutal. Et puis, avec tout ce qu'il avait dû encaisser ces derniers temps, il méritait quand même un peu de considération.

Je me relevai donc, et me dirigeai vers mon gramophone pour le lancer. Il allait lire le disque qui était resté dessus, en l'occurrence, les Canons de Pachelbel, pendant que je sortirais quelque chose à grignoter. Je ne savais pas depuis quand il était là, mais je n'étais pas sûr qu'il ait pu prendre le temps de manger avant d'échouer chez moi.

Les violons commencèrent à résonner dans la pièce, doux et caressants, et je me dirigeai dans la cuisine, laissant la porte ouverte pour profiter de la musique. Le gramophone était une des premières choses que j'avais sorties des cartons, avec la radio. Il était difficile pour moi ne pas écouter de musique quand j'étais chez moi.

En levant les yeux vers l'horloge, je constatai qu'il n'était pas loin de minuit. Je versai une carafe d'eau fraîche, et ouvris les portes du garde-manger. Il refuserait probablement un repas trop formel, comme il l'avait fait lors de ma proposition précédente, alors autant sortir quelque chose de simple. Du saucisson, du fromage, une miche de pain rond, une branche de tomates-cerises... J'avais acheté la veille du raisin vert, j'en cassai une grappe que je passai sous l'eau avant de la mettre dans un grand bol. Ce n'était pas grand-chose, mais si j'en faisais plus, il serait capable de prendre un air gêné et d'abréger son passage ici.

Le cœur gonflé par la musique qui enflait progressivement, je balançai la tête au rythme des violons, le sourire aux lèvres. Ce morceau me mettait immanquablement de bonne humeur, même si ce soir-là, ce n'était sans doute pas la seule raison. Je sortis un couteau à pain, un couteau de cuisine, une planche à découper, et rassemblai le tout sur un plateau pour l'amener. Le morceau entrait dans sa dernière partie, achevant de me réjouir.

Je revins dans le salon, et vis le sommet d'une tête blonde et ébouriffée dépasser du dos de mon canapé. Edward se redressa vivement, dans un geste un peu pataud et se retourna, regardant partout autour de lui avant de me voir. Il ouvrit de grands yeux surpris et s'empourpra en remarquant le plateau que j'avais dans les mains.

- Ah, désolé, bafouilla-t-il, mort d'embarras, Je me suis endormi et... je...

- Je ne m'attendais pas à ce que tu rentres chez moi pendant que je n'y étais pas, mais je suppose que tu avais une bonne raison, non ? fis-je d'un ton calme.

En prononçant ses mots, je réalisai que si n'importe qui d'autre en avait fait autant, je l'aurais foutu dehors à grand coups de pieds au cul, furieux que quelqu'un entre dans mon domaine sans permission. Mais Edward n'était pas n'importe qui. Je n'avais jamais pris le temps de me rendre compte de ce fait, et je serrai un peu la mâchoire, sentant poindre une inquiétude à peine perceptible. Je m'étais laissé attendrir par l'adolescent, et j'avais fini par m'y attacher. Un peu trop.

Bras de fer, Gant de velours - Deuxième partie : Central-cityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant