Chapitre 10 - 8 : Passage Floriane (Edward)

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- Le temps s'est écoulé ! Alors, quel est votre dernier mot avant que je commence à tuer les otages ? hurla l'homme au mégaphone. Avez-vous libéré nos hommes ?

Trois secondes après cela, le chaos s'abattit dans le passage.

Une pluie de coups de feu, le tintement des vitres volant en éclat, et les murs tremblèrent dans un coup porté à l'unisson.

Dans une synchronisation à peine humaine, tout le monde avait donné l'assaut. Le passage, jusque-là d'un silence de mort quand l'homme ne déblatérait pas dans son mégaphone, était maintenant noyé dans les ricochets des balles et les cris. Impossible de distinguer, au milieu des hurlements, de la fumée et du nuage de poussière provoqué par l'effondrement du sol de la boutique, ce qui se passait. La seule certitude que je pouvais avoir d'ici, c'est que nous n'avions pas sauté. Du moins, pas encore.

Je me sentis totalement impuissant face au combat qui faisait rage au-dessous, ne pouvant que dire ce que je voyais à Fuery, autant dire pas grand-chose. En face de moi, l'œil vide de toute émotion, Riza continuait à tirer. J'étais incapable de comprendre comment elle faisait pour distinguer quoi que ce soit. Je m'acharnais quand même à froncer les sourcils, espérant mieux voir les silhouettes indistinctes s'agitant en contrebas au milieu d'un véritable brouillard de poussière.

L'armée progressait, c'était certain. Le sort de Mustang et des otages restait un pur mystère de là ou j'étais, et cette idée me nouait l'estomac. Est-ce qu'il était mort ? Mon cerveau refusait cette idée en bloc. Pas comme ça. Pas maintenant. Il n'avait pas le droit. Face à une attaque aussi brutale, les terroristes, mal préparés et pourtant résolus à se donner la mort eux-mêmes ne pouvaient qu'être en déroute.

Je cherchais dans ces mouvements confus à capter des lignes de forces, peinant même à distinguer les terroristes des militaires, jusqu'à ce que la poussière commence à retomber, rendant la situation plus claire. L'armée avait repris le gros du passage, et des uniformes jaillissaient du bâtiment sur lequel je me tenais. Mais je ne vis nulle part la silhouette de Mustang.

Je vis un homme plaqué au mur en face de moi, un homme qui fixait un point en face. Et, sans savoir comment, en un éclair, je compris.

Il regarde le détonateur. Il va tout tenter pour le déclencher.

Il fallait crier, dire à Riza de le tuer. Mais il était dans son angle mort, et toute concentrée sur sa tâche, ne pouvait pas entendre mon cri de panique au milieu des sifflements des balles. C'était peine perdue. Je le vis prendre son élan pour traverser le passage, et sans réfléchir une seconde de plus, je me ramassai sur moi-même et bondis pour en faire autant.

 Je le vis prendre son élan pour traverser le passage, et sans réfléchir une seconde de plus, je me ramassai sur moi-même et bondis pour en faire autant

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Le verre céda dans une explosion cristalline sous mes automails et lacéra tout ce qui en dépassait. Le temps s'arrêta, me figeant en pleine chute dans un instant de lucidité terrifiant. Je sentis la pince qui tenait mon casque et mon micro se détacher de ma ceinture, ma veste tirée par le fil que j'avais oublié, la tension sur le casque avant que le câble cède, emportant avec lui le micro, et chaque estafilade tracée par les éclats de verre dans ma chair. Mais avant de ressentir une véritable douleur, je m'abattis sur l'homme dans une collision qui tourna au roulé-boulé et s'acheva brutalement contre le mur d'en face.

Bras de fer, Gant de velours - Deuxième partie : Central-cityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant