Chapitre 5 - 1 : Paperasses et courriers (Roy)

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{désolée de ne pas avoir posté hier, j'avoue que j'étais toute chamboulée par ce qui se passe en ce moment. Je vais tâcher de reprendre le rythme et de poster régulièrement, histoire de vous apporter une petit distraction. Prenez soin de vous et de vos proches, évitez l'ibuprophene et profitez de l'infini des internets pour vous distraire ❤️}

Je m'étais réveillé étonnamment tôt ce matin, suffisamment pour pouvoir trouver le temps d'ouvrir un carton et de ranger quelques-unes de mes affaires après un café noir. Moi qui étais habituellement en retard, j'avais un étrange sentiment de flottement en ayant, pour une fois, tout mon temps. Depuis mon arrivée à Central, je prenais régulièrement des moments pour déballer mes affaires et les ranger ici et là, dans l'espoir de me sentir de nouveau chez moi, mais mon installation n'en finissait pas. Je n'étais pas du genre à me laisser encombrer de choses inutiles, mais malgré tout, j'avais été estomaqué au moment du déménagement, en voyant la quantité de choses que je possédais...

Comme l'heure tournait, j'avais abandonné ce rangement sans fin et fini de me préparer. Je fermai la porte derrière moi et marchai jusqu'au Quartier Général d'un pas vif, réjoui malgré moi par le soleil éclatant de ce matin, cette lumière particulière qui donnait au monde une brillance inhabituelle. C'était une belle journée de septembre qui commençait.

Du moins, c'est ce que je pensais. Mais en arrivant au bureau, une mauvaise surprise m'attendait. Je poussai la porte et constatai qu'Hawkeye n'était pas encore arrivée, ce qui était relativement rare. Seul Fuery était présent, bricolant un objet dont je ne devinais pas vraiment l'utilité. En me voyant entrer, il leva les yeux vers moi.

- Bonjour Colonel, fit-il d'un ton égal.

- Bonjour Fuery. Qu'est-ce que tu fabriques ? demandai-je d'un ton intrigué en m'approchant. Ça ne ressemble pas vraiment aux dossiers qui te sont confiés.

- Je répare un module de transmission de télégrammes, répondit le jeune binoclard. On m'a demandé de l'aide là-dessus samedi soir, mais vous n'étiez pas là à ce moment-là ?

- Non, j'avais une réunion avec mes supérieurs.

- Ils ne sont pas très doués, quand même, au service des réparations de Central, grommela-t-il comme pour lui-même. Avec l'équipement qu'ils ont, ils pourraient faire bien mieux que ça...

Je m'apprêtai à entrer dans mon bureau personnel quand le petit brun releva la tête avec une exclamation, comme s'il venait de se souvenir de quelque chose. Je me retournai, surpris.

- Ah, mais du coup, vous n'êtes pas au courant !

- Au courant de quoi ? répondis-je ne me sentant soudainement nerveux.

- L'affaire du tueur en série. Un cadavre de plus a été découvert samedi dernier, du coup Edward et Hawkeye sont partis rejoindre l'équipe pour enquêter.

- Ce n'est pas du ressort de notre département normalement, répondis-je en fronçant les sourcils. Pourquoi ils sont venus ici ?

- Ils voulaient voir Falman, répondit-il d'un ton placide, continuant à remonter sa boîte.

Je fis demi-tour et me plantai devant le bureau de Fuery, les bras croisés, le regard plongeant vers mon subordonné, attendant mieux que ce raccourci expéditif. Le petit brun releva la tête de son travail et une ombre inquiète passa sur son visage. Il reposa son tournevis avec circonspection.

- Ils voulaient voir Falman parce qu'il avait enquêté sur les meurtres de Barry le Boucher, il y a quelques années. Apparemment, la méthode était très similaire, ils se demandaient s'ils n'avaient pas affaire à un copycat. Comme Edward était impliqué dans l'affaire, il s'est proposé pour aider, et Hawkeye l'a accompagné.

Je sentis un profond malaise s'insinuer en moi. J'avais mis Edward en garde contre Zolf Kimblee, mais je n'avais pas pensé à ça... Un prisonnier soi-disant condamné à mort par l'armée, qui aurait été utilisé comme cobaye pour une expérience d'alchimie, et qui se serait évadé, ça n'était pas impossible, d'après tout ce qu'il m'avait raconté. C'était même très probable. Combien de criminels étaient lâchés dans la nature après cette affaire ?

- Ils ont dit qu'ils allaient passer aujourd'hui pour vous remettre une demande de mission pour Edward et Falman, du coup.

- Eh bien, si ça vient de nos supérieurs, je suppose que je n'ai pas trop le choix, marmonnai-je avant de me diriger vers mon bureau.

Je fermai la porte derrière moi et m'abattis sur le siège, soudainement démoralisé. Je comprenais pourquoi Edward avait bondit sur l'occasion d'enquêter sur ces meurtres. Les probabilités pour que Barry le Boucher soit encore en vie étaient en réalité énormes, et l'affaire risquait d'être compliquée. Si Edward et Falman arrivaient à le coincer, s'il était remis à l'armée, l'affaire serait étouffée à coup sûr. Pire, Falman serait mis en danger par tout ce qu'il aurait pu apprendre de lui. Car ce criminel pouvait être une source d'information énorme sur le cinquième laboratoire, et donc nos ennemis. Il fallait donc trouver un moyen de lui arracher les informations sans que l'armée ne puisse interférer. Une mission particulièrement ardue.

J'en avais conscience, et je devinais qu'Edward avec eu le même raisonnement... mais une image me revint en mémoire : celle de deux petits blonds d'une dizaine d'année, un garçon et une fillette, les yeux agrandis d'horreur après un combat pour leur survie au milieu des carcasses d'animaux d'une boucherie. La douleur barrait le visage d'Edward, et à cet instant précis, blotti dans une couverture beige aux côtés de son amie d'enfance, le choc l'avait désarmé et mis à terre, le laissant frêle et déboussolé, au bord des larmes.

Est-ce que les années qui s'étaient écoulées depuis lui permettrait d'affronter cet ennemi sans se laisser déborder par ses émotions ? Ne se mettrait-il pas trop en danger ?

Je poussai un soupir et ouvris le tiroir de mon bureau pour en sortir mes affaires. Il fallait que je me mette au travail, ça ne servait à rien de se morfondre.

Bras de fer, Gant de velours - Deuxième partie : Central-cityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant